lundi 13 décembre 2010

"Dream Act" adopté

La chambre des représentants a donné son aval mercredi à un projet de loi controversé qui ouvre la voie de la régularisation aux clandestins arrivés aux Etats-Unis avant l'âge de 16 ans.

A l'issue d'un débat parfois houleux, les députés américains ont approuvé le texte baptisé "Dream Act", acronyme de Development, Relief, and Education for Alien Minors (Développement, aide et éducation pour les mineurs étrangers), par 216 voies contre 198. Le Sénat doit se prononcer jeudi sur un texte un peu différent, mais il est peu probable qu'il rassemble les 60 voix nécessaires à son adoption.

Europe1

Premier bilan de l'action de Frontex en Evros

Une baisse de 50% du flux de clandestins a été enregistrée dans la zone relevant de la direction de la police d'Orestiada, suite à l'implantation de la force de l'Agence européenne de surveillance des frontières extérieures (FRONTEX) dans cette partie de l'Evros (Nord-Est).

Par contre, dans la zone relevant de la direction de la police d'Alexandroupolis, plus au Sud, le taux est en hausse de 20%.

Ces données ont été communiquées à l'ANA-MPA par le président de l'Union syndicale des policiers de la région de l'Evros, Costas Hatzianagnostou, relevant que 300 policiers européens sont en patrouille actuellement dans la région de l'Evros, en majorité dans la section Nord de la frontière gréco-turque (région d'Orestiada), le reste supervisant la région de la compétence de la direction de la police d'Alexandroupolis.

M. Hatzianagnostou s'est dit satisfait de la collaboration avec la force de FRONTEX depuis novembre dernier, tout comme des résultats enregistrés jusqu'ici dans la répression de l'immigration clandestine.

ANA (Athens News Agency)

Rien n'arrête les harraga

Portés disparus en haute mer jeudi dernier, 36 candidats à l’émigration clandestine ont été interceptés et arrêtés, avant-hier dans l’après-midi, selon des sources sûres, par les gardes-côtes tunisiens de la ville de Tabarka.

Les familles des harraga, qui ont confirmé l’information, nous ont déclaré que leurs enfants avaient embarqué mardi dernier à partir des plages de Seybouse et Sidi Salem. Cette interception intervient quelques jours seulement après celle qui a concerné une centaine de harraga qui avaient pris le large mardi dernier à partir des côtes oranaises, pour tenter de rejoindre la rive nord de la Méditerranée, sur la côte ibérique.

C’est dire si le phénomène prend des proportions importantes ces derniers temps. Les familles des harraga interceptés à Tabarka, qui avaient perdu tout contact avec eux, ont décidé d’alerter le Groupement territorial des garde-côtes (GTGC) de Annaba. Aussitôt, d’importants moyens marins ont été déployés par le GTGC à la recherche des deux embarcations avec à leur bord 17 et 19 jeunes harraga. Appelés à la rescousse, deux avions militaires de la base aérienne 142 de Boufarik ont participé aux recherches qui ont concerné toute la façade maritime algérienne. Pour un bilan négatif, cependant. Les autorités italiennes et espagnoles ont été également saisies de la disparition des deux embarcations ; leurs recherches ont été aussi vaines.

Originaires de Skikda, El Tarf et Annaba, les 36 candidats à l’émigration clandestine, dont l’âge varie de 20 à 39 ans, ont dérivé vers les eaux territoriales tunisiennes vu le caractère de leurs embarcations de fortune, les vents en haute mer et surtout leur inexpérience dans le domaine de la navigation maritime.
La sœur d’un harrag de Skikda a appelé, avant-hier, les garde-côtes de Annaba pour leur dire : «A mon dernier appel, il m’a informé qu’ils sont près des plages tunisiennes. Depuis, j’ai perdu tout contact avec lui.» D’autres parents nous ont confirmé que les 36 clandestins ont été «accueillis» par les garde-côtes tunisiens et reconduits pour les besoins d’identification. Quel sera leur sort ? Seront-ils libérés ou enfermés dans les centres de rétention tunisiens, aux côtés de leurs compatriotes ?

Tant de questions que les parents et proches des 36 harraga se posent d’ores et déjà. Leurs craintes sont d’autant plus justifiées lorsqu’on sait que plusieurs ONG internationales militant pour la défense des droits des migrants ont déclaré que 300 harraga croupissent actuellement dans les centres de rétention tunisiens. Ces ONG ont même fait état de l’existence, en plus d’un centre à la périphérie de Tunis et d’un autre entre la ville de Gabès et la frontière libyenne, de 11 camps d’enfermement secrets dont la réalisation a été financée par l’Italie en contrepartie de sa coopération dans la lutte contre l’immigration clandestine. Une coopération instituée par deux accords bilatéraux dont le premier remonte à 1998. A l’époque, l’Italie, par cet engagement économique vis-à-vis de la Tunisie, a déboursé plusieurs milliards de lires en trois ans pour l’industrie, dont 500 millions de lires pour la réalisation en Tunisie de centres de rétention, précisent ces organisations humanitaires.

Kamel Belabed, porte-parole du collectif des familles de harraga disparus en mer, le confirme : «Ce chiffre de 300 est important et précis. Le nombre est accablant, mais reste probable et je ne serais pas surpris si on me disait qu’il y en a davantage.» Ainsi, les familles de harraga attendent toujours pour connaître le sort réservé à leurs enfants. Elles espèrent l’intervention de la représentation diplomatique algérienne dans le pays de Ben Ali pour le rapatriement des 36 jeunes harraga. 

Mohamed Fawzi Gaïdi dans El Watan

Contre le durcissement des lois sur l'asile

Quelque 60 personnes ont participé samedi matin sur la place St-Laurent à Lausanne à un «cercle de silence» organisé par les Eglises catholique et protestante du canton de Vaud.

La réunion samedi à Lausanne visait à protester contre le durcissement des lois sur d'asile. Interrogé par l'ATS, Laurent Zumstein, de l'Eglise évangélique réformée du canton de Vaud, s'est dit satisfait du nombre de participants. En général, beaucoup moins de personnes sont présentes à ce genre de manifestations à Lausanne, a-t-il estimé.

«Au lendemain de la journée mondiale des droits humains, les Eglises continuent d'attirer l'attention des autorités et des citoyens sur l'aide d'urgence aux demandeurs d'asile», écrivent- elles dans un communiqué. «Son application stricte a de graves conséquences pour la santé psychique et physique des personnes déboutées».

Les Eglises sont également préoccupées par la nouvelle proposition de révision de la Loi sur l'asile, qui selon elles, va durcir à nouveau l'accès à l'asile en Suisse. La nouvelle loi prévoit de réduire le délai de recours ordinaire de 30 à 15 jours et d'augmenter les avances de frais.

ATS relayé par 20minutes

Politique d'accueil et d'asile: qu'est-ce qui ne tourne pas rond ?

Politique d’accueil et d’asile: qu'est-ce qui ne tourne pas rond? Ce dimanche, l’émission Controverse parlait des politiques d’immigration et d’asile en Belgique, en présence de députés, d’avocats et de travailleurs sociaux.

La politique d’accueil et d’asile connaît une véritable crise en Belgique. Des milliers de personnes ne sont pas accueillies dans les délais imposés par la loi et les conventions internationales. D’autre part, l’annonce des mesures d’urgence telles que le placement des demandeurs d’asile dans des hôtels suscite des réactions extrêmement négatives de la part du peuple.

Un seul ministre pour toute la politique d'asile et d'accueil

Jacqueline Galant constate l’échec de la politique d’accueil et d’asile dans notre pays : "Il y a eu des appels d’air conséquents qui ont été faits vers l’extérieur mais quand on entend parler d’hôtels, d’astreintes... Il y a des choses aberrantes qui se sont passées dans notre pays et il y a eu un flux massif chez nous," explique-t-elle. La députée MR souhaite qu’un seul ministre s’occupe de toute la politique des étrangers : "Quand vous voyez le nombre de ministres et de secrétaires d’Etat qui s’occupent de cette problématique, il y a une dispersion de toutes les compétences", a-t-elle déclaré sur le plateau de Controverse.

Une "politique d'expulsion"

Patrick Dewael partage l’avis de Mme Galant sur ce point. Mais il ajoute qu’il serait nécessaire de mettre en place une "politique d’expulsion". "Les centres d’accueil comptent toujours des centaines et des centaines d’étrangers qui ont épuisé leur procédure et que l’on pourrait éloigner, parfois par force. On ne le fait pas, ce qui fait que les centres sont pleins. Cela fait un appel d’air car on sait que si en Belgique on continue les procédures, on sera à un moment donné régularisé," explique-t-il.

Plus de 8000 expulsions en 2010

Mais Melchior Wathelet refuse que l’on dise qu’il n’y a pas d’expulsions. A la fin de l’année, on comptera plus de 8000 expulsions selon lui : "J’ai expulsé, cette année 2010, plus qu’en 2009 et en 2008. Les expulsions sont donc en hausse. On renvoie plus les personnes vers leur pays d’origine". Toute la difficulté semble résider dans les procédures, qui impliquent une prise de contact avec les pays d’où proviennent les demandeurs : "Quand vous avez un Afghan, un Iranien, un Irakien, un Guinéen, que l’on doit renvoyer vers son pays d’origine, c’est effectivement plus difficile. Il faut que je puisse démontrer l’identité et la nationalité de la personne. Il faut que j’aie un laissez-passer du pays d’origine. Or vous imaginez bien que prendre contact avec ces pays-là, ce n’est pas ce qu’il y a de plus simple", explique-t-il.

Logés dans des hôtels

Philippe Courard (PS), explique quant à lui pourquoi on en arrive à loger les demandeurs d’asile dans des hôtels: "Je ne contrôle pas les flux entrants, ni les flux sortants, on me demande d’accueillir. C’est la loi et je fais le maximum. C’est pour ça qu’on a procédé à l’utilisation de l’hôtel, que je réprouve, parce qu’il ne fallait pas que les gens soient à la porte". Il explique que des bâtiments publics et des casernes lui ont été accordés pour le logement des demandeurs d’asile, mais que cela a été fait trop tard. 

Des avocats pour les demandeurs d'asile

Alexis Deswaef, avocat et président de la commission "Etranger" de la Ligue des droits de l’homme, explique que cette crise de l’accueil, on l’a vue arriver, et que les politiques ne font que se rejeter la responsabilité : "Le monde associatif, les avocats, ont averti le gouvernement en disant, vous allez avoir un problème". Il y a quelques temps, lors de la première grande vague de froid, des centaines de personnes étaient à la rue à Bruxelles. Maître Deswaef fait partie d’un groupe d’une vingtaine d’avocats qui interviennent à titre humanitaire et bénévole pour leur venir en aide : "Nous trouvons inacceptable que des personnes qui ont un droit qui est inscrit dans la loi belge mais qui relève aussi des obligations internationales de la Belgique, se retrouvent ainsi jetées à la rue, sans autre solution que de dormir à la gare du Nord, et quand on décide de fermer cette gare, ils se retrouvent à la rue," explique-t-il.

A propos des astreintes

Mais pourquoi les demandeurs d’asile réclament-ils des astreintes ? L’avocat rappelle que dans les 6 premiers mois de leur arrivée en Belgique, ces derniers ne peuvent pas travailler et ne reçoivent pas d’allocations sociales de remplacement de revenu. "Ce ne sont pas des dommages et intérêts qu’on donne aux demandeurs d’asile. Les astreintes ont été prononcées par le tribunal parce que la partie qui perd le procès n’exécutait pas le jugement". En d’autres termes, comme l’Etat belge n’a pas répondu à son obligation de loger ces demandeurs d’asile, elle doit s’acquitter d’astreintes. "On a fait de la victime un coupable. On dit que c’est le méchant demandeur d’asile qui demande des astreintes. Mais c’est quand même grave que dans un Etat de droit, le gouvernement ne respecte pas des jugements basés sur des lois qu’il a lui-même voté au parlement," explique-t-il.

Un fond d’urgence solidaire a été créé et les astreintes y seront collectivisées. Elles vont par exemple servir à chauffer le squat de Laeken, où logent également des sans-abris, explique Me Deswaef.

RTLinfo

Marine Le Pen pourrait inciter la droite à durcir le ton

L'offensive de Marine Le Pen était ce week-end au cœur des débats lors du conseil national de l'UMP et Jean-François Copé a clairement appelé la droite à en tenir compte.

La droite traditionnelle est consciente du danger que représente pour elle la montée en puissance de Marine Le Pen et pourrait riposter en occupant plus fermement le terrain sur les thèmes de prédilection du Front national que sont l'insécurité et l'immigration.

La dernière sortie médiatique en date de la vice-présidente du FN, qui a comparé vendredi 10 décembre à Lyon les "prières de rue" des musulmans à l'Occupation, n'a pas tardé à susciter des réactions dans la majorité, notamment dans les rangs de l'UMP. Après avoir paru vouloir rendre sa formation plus présentable, la numéro deux du FN, bien placée pour prendre en janvier la tête du parti avant de se lancer dans la course à la présidentielle de 2012, semble soucieuse désormais de se rapprocher des thèses défendues depuis toujours par son père.

"Je suis très surpris de l'étonnement de certains", a déclaré dimanche Brice Hortefeux sur i>Télé et France Inter. "Il s'agit en réalité de propos très classiques tenus par son père. Elle s'inscrit dans la filiation." Le ministre de l'Intérieur a ajouté "ne pas partager du tout" les propos de Marine Le Pen et a appelé à la vigilance sur "des idées qui peuvent se banaliser".

Au cœur des débats à l'UMP

L'offensive de Marine Le Pen était ce week-end au cœur des débats lors du conseil national de l'UMP et Jean-François Copé a clairement appelé la droite à en tenir compte. Le secrétaire général du parti majoritaire a évoqué une situation de "danger électoral" créée par la remontée du FN et estimé que le meilleur moyen pour l'UMP d'y répondre était "un retour à fond" aux fondamentaux de la droite et à ses valeurs, notamment "la fermeté."

"A nous d'être très offensifs, à l'image de ce que fait Brice Hortefeux dans le domaine de la sécurité et de la lutte contre l'immigration clandestine", a dit Jean-François Copé, qui s'est prononcé en outre pour une relance du débat sur l'identité nationale, abandonné au printemps dernier après avoir créé de vifs remous. Cette nouvelle stratégie que Jean-François Copé appelle de ses voeux risque de poser un problème à Nicolas Sarkozy.

Après une séquence sécuritaire marquée notamment par son discours de Grenoble liant immigration et délinquance et la polémique sur les expulsions de Roms, le président semblait en effet vouloir donner une tonalité plus apaisée et plus consensuelle à la dernière phase de son quinquennat.

Un danger pour Sarkozy

Pour le politologue Dominique Reynié, Marine Le Pen représente une menace bien réelle pour le chef de l'Etat dans la perspective de la présidentielle de 2012. "Elle représente un danger pour Nicolas Sarkozy", estime Dominique Reynié dans les colonnes du Journal du Dimanche. "Elle peut fragiliser son score au premier tour et gêner le report des voix au second. Si le FN réalise un score élevé, cela signifiera qu'il a pris des voix à la gauche. Celles-ci n'iront pas forcément vers le candidat de droite ensuite."

Pour Ségolène Royal, c'est le gouvernement, par l'échec de son action, qui est responsable de l'écho rencontré par la radicalisation du discours du FN. "Si le Front national est écouté aujourd'hui c'est parce que le pouvoir en place n'a pas tenu ses promesses", a déclaré dimanche sur Europe 1 la candidate à la primaire socialiste. "La responsabilité de l'impact des discours que vous venez d'évoquer, c'est Nicolas Sarkozy et son gouvernement qui la portent", a-t-elle ajouté. La popularité grandissante de Marine Le Pen résulte, selon Dominique Reynié, d'une évolution structurelle de la société française, devenue selon lui "plus âgée, plus craintive, plus conservatrice."

Arnaud Montebourg, autre candidat à la primaire socialiste, déplore pour sa part, en toile de fond du dernier coup d'éclat de la vice-présidente du FN, une montée des antagonismes religieux et du racisme dans l'Hexagone. "On s'est étripé pendant des siècles pour des questions religieuses et nous sommes en train de redécouvrir les guerres de religion sur notre territoire", a-t-il déclaré sur Radio J. "Le racisme s'installe dans notre pays, tout le monde le sait, à tous les étages", a-t-il ajouté.

Un article du Nouvel Observateur avec Reuters