lundi 29 mai 2006

Neuchâtel: journée d'intégration des étrangers

A Neuchâtel, l'intégration des étrangers est au cour d'une rencontre de deux jours, baptisée "Journées 4 continents". Elle réunit depuis vendredi des chercheurs, des élus et des immigrés pour tenter d'améliorer le sort des migrants en Suisse. Le Sénégalais Doudou Diène, est l'invité d'honneur de la manifestation. Interview de Thomas Facchinetti, délégué aux étrangers du canton de Neuchâtel (qui est aussi opposé aux lois Blocher)

Je suis heureuse que l'UDC stagne

Lire l'interview en allemand de la soeur de Blocher dans le Tages-Anzeiger Online

Après les objecteurs, c'est le tour des requérants d'asile

Lire dans le Tages-Anzeiger Online en allemand
Cet article relève que si jusque dans les années huitantes les critiques d'Amnesty à l'égard de la Suisse se concentraient sur le traitement des objecteurs de consciences, depuis une douzaine d'année c'est la manière dont la Suisse maltraite les droits de l'homme des immigrés et des requérants d'asile qui suscite son intérêt.

Albanais traités de 'criminels': le plaignant se manifeste

Lire la dépêche de l'ATS
La plainte déposée contre Christoph Blocher à la suite de son discours à l'Albisgüetli traitant deux Albanais de "criminels" émane de l'un des deux concernés. Son avocat a confirmé l'information parue la veille dans la "NZZ am Sonntag".

Carte blanche à Ruth Dreifuss dans Terre Nouvelle


L'ancienne conseillère fédérale préside le Comité national du double référendum sur la révision de la loi sur l'asile et la nouvelle loi sur les étrangers. Ce double référendum ayant formellement abouti, la campagne en vue des votations fixées au 24 septembre commence sans tarder. Ruth Dreifuss a accepté de présenter en quelques lignes les convictions qui l'habitent dans cet engagement actif et citoyen.
Quelle belle, quelle lourde responsabilité que la nôtre! Dans la plupart des démocraties, les citoyennes et citoyens sont appelés à élire leurs représentants puis à leur faire confiance jusqu'aux prochaines élections; en Suisse, le dernier mot nous appartient. En renonçant à lancer un référendum ou en exigeant que le peuple se prononce, puis en allant voter ou en nous abstenant et, finalement, selon la majorité issue de l'addition de toutes nos voix, nous confirmons les décisions des parlementaires ou leur demandons de remettre l'ouvrage sur le métier.
Remettre l'ouvrage sur le métier, voilà qui est nécessaire en ce qui concerne la loi sur les étrangers et la révision de la loi sur l'asile. Car le travail a été mal fait... et il fera mal s'il n'est pas corrigé. La hantise de l'abus a faussé la compréhension de la réalité et a abouti à proposer des mesures inefficaces et cruelles. Elles sont inefficaces parce qu'elles ne permettent ni de faire vraiment la différence entre celles et ceux qui viennent à nous parce que leur vie ou leur intégrité physique est menacée, et celles et ceux qui viennent en Suisse dans l'espoir, parfois dans l'illusion, d'y trouver un emploi et d'échapper à la misère. Elles sont aussi inefficaces parce que leur dureté même pousse dans la clandestinité celles et ceux qui devraient pouvoir regagner leur pays dans la dignité.
Inefficaces et cruelles sont les mesures de contrainte renforcées qui figurent dans la loi sur les étrangers et touchent tout particulièrement les candidats à l'asile qui ne peuvent ou ne veulent pas collaborer à leur expulsion; les interner pendant une période pouvant aller jusqu'à deux ans, jusqu'à un an pour des mineurs de 15 à 18 ans, revient en fait à leur appliquer une peine qui correspond à des actes autrement plus répréhensibles. Refuser d'examiner leur demande s'ils ne présentent pas des papiers d'identité, c'est croire que des personnes menacées peuvent s'adresser en toute confiance à leurs persécuteurs pour leur demander de les laisser s'échapper et d'aller témoigner dans un pays plus accueillant des souffrances qu'elles ont subies ou qu'elles ont de bonnes raisons de craindre. Inefficace et cruelle est aussi la privation de l'aide sociale à celles et ceux dont la demande d'asile n'est tout simplement pas examinée à fond, tout comme à celles et ceux dont elle a été rejetée. Cruelles et lourdes de conséquences sont les restrictions au regroupement familial pour les personnes qui vivent et travaillent en Suisse en toute légalité.
Et que dire d'une politique de la migration qui prétend répondre aux besoins de notre économie et en fait les ignore? Car les dizaines de milliers de travailleurs et de travailleuses employés au noir témoignent de vrais besoins, notamment dans l'économie domestique. Les femmes qui assument à la fois leur responsabilité familiale et un travail professionnel dépendent d'un appui à domicile, comme les personnes âgées qui veulent rester chez elles aussi longtemps que possible.
Des mesures bâclées, inefficaces et cruelles
Fermer la porte de notre pays à tous les candidats à l'immigration qui ne sont pas des ressortissants de l'Union européenne à moins qu'ils ne soient appelés à exercer des fonctions hautement qualifiées revient non seulement à fermer les yeux sur nos propres intérêts, mais à condamner ces travailleurs de l'ombre à une perpétuité de peur et de précarité.
Dans ce cas, le cœur a des raisons que la raison confirme. Tant le cœur que la raison nous invitent à rejeter la loi sur l'asile et la loi sur les étrangers. Nous tous, Suisses et étrangers, méritons mieux que ces mesures bâclées, inefficaces et cruelles.

Vous avez dit "blog" ?


Voici l'article de Corinne Moesching paru dans Terre Nouvelle
Il se décrit lui-même comme un accro de l'information: Daniel Schneider est le créateur d'un blog consacré au domaine de l'asile, pour le compte de l'Eglise Evangélique Réformée du canton de Vaud (EERV). Une manière de démontrer que les blogs ne sont pas aussi futiles que l'image qu'en donne la presse people. Interview.

MTN: Vous avez travaillé comme informaticien au CICR durant dix ans, qu'est-ce qui vous a le plus marqué?
Daniel Schneider: Avec l'avènement des ordinateurs personnels, le CICR a pu envoyer sur le terrain des informaticiens. C'est ainsi que j'ai eu le privilège d'installer, avec le soutien d'une équipe palestinienne, tout un système de suivi en temps réel des prisonniers dans les geôles israéliennes.
Vous avez séjourné aux Etats-Unis, quelle image gardez-vous de cette expérience?
Nous habitions dans la Silicon Valley au moment de l'expansion maximale de la bulle Internet. Mais soudain un matin, juste après que j'eus amené mes enfants à l'école, un avion percuta une tour...
Les Etatsuniens se sont mis à écrire leur vécu sur Internetle phénomène blog est peut-être né ce 11 septembre 2001.

Aujourd'hui, vous êtes homme au foyer, père de deux enfants: un choix?
Mon état de santé m'a conduit à interrompre mon activité professionnelle. Mais je suis parfaitement heureux dans ce rôle qui m'a permis d'apprendre « plein de petits riens ». J'essaie de m'engager dans des actions de solidarité aussi bien locales, autour de l'Eglise réformée, ou auprès d'ONG qui travaillent dans le reste du monde.
Parlons blog: s'il fallait l'expliquer à un néophyte, que diriez-vous?
C'est un moyen de publier gratuitement des informations ou des opinions sur Internet par un système très simple et facile. N'importe quel utilisateur de l'e-mail et d'un navigateur peut gérer un blog!
Depuis février 2005, vous avez ouvert un blog consacré au domaine de l'asile pour l'EERV: qu'apporté ce support?
Sa rapidité de réaction fait que l'on peut y publier des informations pratiquement en continu, En outre, le blog, de par son système d'archives automatiques, amène une dimension temporelle. Par exemple, il est très intéressant de pouvoir mettre en évidence les contradictions du discours d'un homme politique qui tourne sa veste en lisant ce qu'il affirmait quelques mois auparavant.
Concrètement, comment vous y prenez-vous pour faire vivre ce blog?
Chaque matin, je me mets devant ma machine et j'examine une quinzaine de sites d'actualité, de partis ou d'ONG. S'il y a du nouveau, j'appuie sur un bouton « Blog this » et, après une dizaine de minutes qui me permettent de rédiger une petite accroche et de choisir une image, un nouvel article est publié. De plus, j'effectue un travail de gestion plus poussé, par exemple pour mettre en lien les diverses contributions qui concernent un acteur important du débat comme le conseiller national libéral Claude Ruey.
Quelles ont été les réactions au sein de l'Eglise réformée vaudoise avec l'arrivée de ce nouvel outil? Avez-vous rencontré des résistances?
La réponse est... oui. Mais certains responsables au sein du Conseil Synodal ont été enthousiasmés par le potentiel d'expression des blogs. Je me souviens très bien d'une première réaction de quasi-incrédulité qui a été : « Mais, c'est très protestant ce truc ! » Un peu comme Martin Luther devant la publication de la Bible de Gutenberg au XVe siècle. L'idée de ce blog a d'ailleurs germé au sein d'un conseil appartenant à l'EERV, et le projet a rapidement été soutenu par la région Haute-Broye. Maintenant, ce blog est un motif de fierté au sein de la région. Mais je pense toujours que le potentiel de cet outil de communication est encore très sous-estime au sein de l'Eglise.

Canaries. Les immigrants de la galère

Le Temps - Eclairages