lundi 9 janvier 2006

L’arrivée des Africains en Suisse: une intégration réussie


Dans 24heures et la TDG, Adrien Bron nous parle d'une étude consacrée à 25 ans d'immigration africaine Suisse, au final un bilan très positif est tiré.

Extraits:

Il y a environ 25 ans, les Noirs ont commencé à immigrer en Suisse. Rétrospectivement, l'étude de ce mouvement montre une intégration assez réussie de ces arrivants plus voyants que les autres.

Jules Bagalwa Mapatano est doctorant à l'Institut universitaire d'études du développement. Ce Congolais arrivé à Genève voici douze ans étudie l'immigration des Africains en Suisse. Il a mené des dizaines d'entretiens retraçant le parcours des migrants. A l'occasion de la sortie du livre Suisse-Afrique (XVIIIesiècle-XXe siècle), auquel il a participé (lire ci-contre). Il lève le voile sur le résultat de ses recherches. L'immigration se passe beaucoup mieux que ce que laissent supposer les affaires de trafic de drogue auxquelles se mêlent parfois des requérants d'asile.
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Presque tous arrivent par le biais de l'asile.
Oui. C'est la seule possibilité. Beaucoup ont d'ailleurs de solides raisons de ne plus se sentir en sécurité dans leur pays. Les vagues d'arrivées suivent toujours les situations de crise. Après la fin de la guerre froide, on assiste par exemple à la chute de Mengistu, en Ethiopie. Les anciennes élites fuient l'arrivée des nouveaux maîtres. C'est ensuite au tour des Somaliens de chercher refuge en Europe, après la chute de Siad Barré. Jamais vous ne verrez un immigrant africain d'un pays stable. Il n'y a pas de Gabonais. Jusqu'à il y a trois ans, aucun Ivoirien n'aurait eu l'idée de venir en Suisse.

Que deviennent-ils en Suisse?

Il faut surtout préciser qu'ils y restent. Même si peu obtiennent l'asile. Des milliers de permis humanitaires sont ainsi finalement octroyés aux Zaïrois à la fin des années 80. La Suisse reconnaît la nature dictatoriale du régime. Il y a aujourd'hui plus de 32 000 personnes en Suisse d'origine subsaharienne. Plusieurs milliers ont été naturalisées. Leur intégration s'est finalement bien passée. Le travail est l'élément déterminant. Les Suisses n'aiment pas les profiteurs et les paresseux. Or ceux qui restent sont professionnellement intégrés.

Comment les Suisses ont-ils réagi?

Au début, il y a de fortes réactions contre cette immigration subie par la Suisse, et non choisie comme les boat people du Vietnam. L'arrivée des Africains n'était pas numériquement élevée mais symboliquement forte. A Genève, le mouvement Vigilance dénonce «l'invasion noire». Les Suisses se demandent: est-ce qu'ils sont vraiment menacés? Les structures d'accueil n'existaient pas. Mais aujourd'hui encore il y a un abîme entre le discours parfois hystérique des politiciens sur les étrangers et la réalité de l'accueil. La Suisse continue à avoir des taux d'acceptation des demandes d'asile nettement supérieurs aux pays voisins, notamment comparé à la France...

L'UDF ne soutiendra pas les référendums

L'Union démocratique fédérale (UDF) ne soutiendra pas le référendum contre la révision de la loi sur l'asile et de la loi sur les étrangers. Réunis à Olten, ses délégués ont estimé qu'il irait à l'encontre des accords Schengen/Dublin.

Le conseiller national zurichois Markus Wäfler a présenté les enjeux de la révision de ces deux lois, a indiqué le parti dans un communiqué. Si la majorité s'est prononcée contre le référendum, une minorité de délégués romands a considéré que la baisse actuelle des demandes d'asile ne justifiait pas un durcissement de la loi.

Lire la dépêche de l'ATS