vendredi 5 octobre 2007

Le rêve fou des Irakiens



C'est dans le port de Cherbourg que débarquent les réfugiés irakiens, qui sont devenus les premiers demandeurs d'asile de l'Union Européenne. Ils se retrouvent alors dans un no man's land juridique: impossible de les expulser vers leur pays où leur vie est en danger et sans existence légale.

Lire la suite de ce reportage dans le Matin
Lire également "A Cherbourg, une nouvelle errance pour les clandestins" dans Libération
Et cette dépêche de Reuters dans le Monde: "La Syrie ferme sa frontière aux réfugiés irakiens"

Genève: Le PDC propose à son tour un contrat d'intégration

Lire cet article du Courrier par Philippe Chavalier
ÉTRANGERS - Pour le Parti démocrate chrétien genevois, il s'agit de «passer la vitesse supérieure» en matière d'intégration des étrangers.
Prônée à l'origine par l'Union démocratique du centre (UDC), l'idée d'un «contrat d'intégration» signé entre les nouveaux arrivants et les autorités fait un nouvel adepte: le Parti démocrate chrétien genevois (PDC). Il a déposé hier un projet de loi prévoyant la mise sur pied de cours de langue et de civisme[1] que les migrants s'engageraient à suivre. Le contrat serait une manière de «matérialiser leur intégration dans le pays».
Conscients qu'ils marchent sur des oeufs, les démocrates-chrétiens précisent que leur projet ne vise pas à «cadrer» les étrangers mais à leur fournir des connaissances de base pour pouvoir participer à la vie locale. Le contrat, explique le député Guy Mettan, répond à deux exigences: d'une part mettre en application les exigences fédérales et, d'autre part, «se donner les moyens d'une véritable politique d'intégration cohérente». Comme l'ancien délégué à l'intégration (BIE, lire Le Courrier du 21 juin 2007), M.Mettan estime qu'en la matière, le canton mène une politique à la petite semaine. La mise sur pied du contrat d'intégration, sous la responsabilité du BIE, ferait un peu office de colonne vertébrale.
En tant qu'ancien magistrat communal, le député Jean-Claude Ducrot témoigne des grosses lacunes de langage qu'il a constatées chez de nombreux candidats à la naturalisation. Facteur d'exclusion, la méconnaissance de la langue crée en outre des décalages au sein des couples entre la personne active professionnellement (souvent l'homme) et son conjoint.
Encore plus fâcheux, selon la députée Anne-Marie von Arx-Vernon, «les enfants scolarisés sont parfois amenés à faire l'éducation de leurs parents. Ils endossent de fait le rôle de chef de famille». Et risqueraient de se comporter dehors en «petits caïds». D'où la nécessité d'instruire les parents au fonctionnement de nos institutions et autres particularités helvétiques.
Reste à savoir si les cours seront donnés sur une base volontaire ou obligatoire, comme c'est notamment le cas à Bâle. Le projet de loi ne le dit pas, le PDC étant divisé sur ce point. L'obligation a le désavantage de «braquer» les candidats et de les inciter à contourner l'obligation, affirme M.Mettan. Mais d'un autre côté, il permet d'assurer la participation des femmes aux cours, contre le refus éventuel de la famille.
Pour leur part, tant le conseiller d'Etat Laurent Moutinot que le BIE sont hostiles au principe d'exiger des migrants qu'ils s'engagent par écrit sur les modalités de leur intégration. Le nouveau directeur du BIE, André Castella, pense que cette démarche créerait un climat de méfiance contre-productif. Et déplore au passage que le PDC s'engage sur la «voie tracée par l'UDC». En revanche dès l'année prochaine le BIE proposera des cours de langue et de sensibilisation. «Proposera»... I