mercredi 3 août 2011

La Présidente de la Confédération en visite au camp de Dadaab

La présidente de la Confédération Micheline Calmy-Rey visitait mercredi un camp de réfugiés, à l'est du Kenya. Ce camp accueille plus de 380'000 personnes, chassées de Somalie par la guerre civile et la sécheresse.

TSR

L’engouement des communautés étrangères pour «Vivre et voter ici»

Majoritaires au sein du comité d’initiative, les représentants des associations communautaires peinent cependant à relayer les revendications formulées par leur base.

Après le droit de vote et d’éligibilité des étrangers au niveau communal, introduit en 2003, un pas supplémentaire pourrait être franchi le 4 septembre. L’initiative «Vivre et voter ici» veut faire du canton de Vaud le premier à accorder ces mêmes droits à l’échelon cantonal, pour les personnes établies en Suisse depuis au moins 10 ans (dont trois dans le canton).

Soutenue par un arc politique allant de la gauche de la gauche au PDC, l’initiative l’est aussi par un grand nombre de communautés d’expatriés. Plusieurs organisations faîtières, comme le Forum des étrangères et étrangers de Lausanne (FEEL) et sa cinquantaine d’associations membres, se sont investies dès le départ dans la récolte de signatures, puis au sein du comité d’initiative. «A nos séances, nous avons plus de personnes des communautés étrangères que de politiciens», relève Raphaël Mahaim, coprésident du comité, soulignant l’implication toute particulière des Colonies libres italiennes et des communautés hispanophones (espagnole et sud-américaine).

Engouement crescendo
Aux yeux du député écologiste, l’engouement au sein des associations est allé crescendo. «Au début, lorsqu’on a récolté les signatures, c’étaient les mêmes équipes de dix ou quinze personnes qui travaillaient. Maintenant, on a beaucoup plus de monde.» Les manifestations multiculturelles et autres événements ponctuels qui ont jalonné les différentes étapes de «Vivre et voter ici» ont aussi suscité une large mobilisation, se félicite Raphaël Mahaim, en pleine préparation de la fête de lancement de campagne prévue le 12 août.

Mais aussi volontaire que soit leur engagement dans la campagne, le fonctionnement des organisations n’est pas, et pour cause, celui des machines de guerre que sont les partis et les syndicats. Raphaël Mahaim pointe notamment le manque de communication en interne. «J’ai pu constater que ces communautés sont assez peu structurées. Pour elles, il est difficile de relayer une demande de la base ou de faire redescendre l’information auprès de leurs membres. Il y a souvent un petit comité qui représente une énorme base mais qui n’a que peu de contacts
avec elle.»

Situation «délicate»
L’élu de Morges s’est aussi heurté à des résistances individuelles plutôt inattendues. Il cite l’exemple des personnes sollicitées pour témoigner dans le cadre de la campagne. «On a eu beaucoup de réponses négatives de personnes qui soutenaient la démarche, mais qui ne souhaitaient pas, par exemple, figurer sur un tract. Elles nous disaient qu’elles ne voulaient pas donner l’impression de revendiquer partout des droits ou de s’engager pour des motifs «égoïstes». On réalise alors à quel point les étrangers sont pudiques dans leurs demandes. Je pense que le climat hostile envers les communautés étrangères, en grande partie instillé par l’UDC ces dernières années, y est pour quelque chose.»

Avec des moyens modestes, le comité d’initiative mise sur la présence accrue de ses troupes sur le terrain. Dans la dernière ligne droite, le FEEL envisage en parallèle quelques actions symboliques, dont les contours doivent encore être arrêtés.
«Le problème sera de mobiliser dans un laps de temps aussi court. C’est un de nos soucis», confie Tidiane Diouwara, son président. «On espère aller vers une mobilisation massive, mais la campagne est difficile, avec le «trou» de l’été. En plus, avec les élections fédérales, les partis sont assez occupés. On est effectivement dans une situation un peu délicate», convient également Raphaël Mahaim.

Arnaud Crevoisier dans le Courrier

Vingt requérants d’asile vont dormir au Mont

Des migrants encadrés par l’Evam occupent dès aujourd’hui les abris de la protection civile.

Ils doivent arriver entre ce matin et demain soir au Mont-sur-Lausanne. Une vingtaine de requérants d’asile attribués au canton de Vaud vont s’installer dans les abris de protection civile situés dans le complexe scolaire du Mottier. Ils sont pris en charge par l’Etablissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM).

«Cela correspond environ au tiers de la capacité que nous avons à disposition dans ces abris», précise Pascal Rochat, responsable du secteur Lausanne à l’EVAM. Ils ne passeront que la nuit sur place, les abris fermant de 9 h (11 h le week-end) à 20 h 30.

Le reste du temps, une autre structure d’accueil leur est ouverte dans les hauts de Lausanne, aux Boveresses. Les requérants hébergés au Mont sont pour la plupart des personnes dont la demande d’asile en Suisse a été rejetée. Ils reçoivent une aide d’urgence, dont fait partie l’hébergement, en attendant de pouvoir éventuellement être renvoyés dans leur pays d’origine ou dans le premier pays européen où ils ont déposé une demande.

L’EVAM a mis sur pied une séance d’information à la population du Mont le 29 juin dernier. «Ça s’est bien passé, les gens étaient moins inquiets qu’ils ne l’ont été à Gland lors d’une séance semblable avant l’ouverture d’un abri, continue Pascal Rochat. Mais, dans ce dernier cas, les inquiétudes ont disparu.»

24 Heures

Le projet de Simonetta Sommaruga sur l’asile suscite une levée de boucliers

La gauche et la droite expriment leur rogne contre la réforme de la ministre socialiste.

Le PLR est froissé de ne pas avoir été consulté; l’UDC tire à boulets rouges sur la ministre socialiste; les défenseurs de l’asile jugent l’idée «trop défensive». Le moins que l’on puisse dire, c’est que le projet d’accélération des procédures d’asile proposé par la conseillère fédérale socialiste Simonetta Sommaruga ne fait pas que des heureux. Alors que tous les partis se réjouissaient d’une véritable révolution de l’asile en mai dernier, les discours semblent aujourd’hui avoir tourné.

Pour les Juristes démocrates de Suisse (JDS), le projet est dans la droite ligne du durcissement des mesures imposées aux requérants d’asile en 2009-2010. Ils estiment qu’il est inacceptable de réduire la protection juridique des requérants, qui doivent bénéficier d’une assistance indépendante. Le fait de ramener à sept jours le délai de recours contre une décision négative est aussi fortement critiqué. Ce délai risque d’augmenter le nombre de sans-papiers en Suisse et il est probable qu’il soit, de plus, anticonstitutionnel et non conforme aux droits de l’homme, estime l’association.

L’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) regarde également d’un œil critique les options proposées par Simonetta Sommaruga. Bien que le projet soit bien ficelé et quelques propositions susceptibles de rendre les procédures plus équitables, il reste beaucoup trop imprégné d’une attitude défensive vis-à-vis des requérants, estime l’organisation.

Pas assez vite

Le Parti-libéral-radical trouve inacceptable de ne pas avoir été convié à la procédure d’audition qui s’achève demain. Cela n’a pas empêché le parti de prendre position. Il prône une application plus efficace des actuelles lois sur les étrangers et sur l’asile, plutôt qu’une révision «inutile» de la loi, comme le propose le Département fédéral de justice et police (DFJP).

Pour l’UDC, les choses ne vont pas assez vite. Le parti estime que Simonetta Sommaruga se concentre sur des structures nouvelles et coûteuses au lieu d’accélérer la procédure par des moyens simples et rapides. Elle perpétue la politique d’Eveline Widmer-Schlumpf, qui est d’annoncer de grandes mesures au lieu de les concrétiser, estime la formation de Christoph Blocher.

Du côté du Parti socialiste, on a également trouvé «un peu bizarre» que l’audition soit aussi restreinte, note le porte-parole romand, Jean-Yves Gentil. Une «brève prise de position» est en préparation. «Il n’y a pas encore de projet fixé. Simonetta Sommaruga a entendu ceux qui défendent les requérants d’asile pour voir où se situait la ligne rouge à ne surtout pas franchir», explique le conseiller national Carlo Sommaruga (PS/GE). Le discours des associations réjouit par contre fortement la conseillère nationale Ada Marra (PS/VD). «Je suis heureuse que les associations aient bougé, car j’attends un autre discours que celui de la politique. Mais il est clair que Simonetta Sommaruga devra entendre les critiques de la gauche.»

Quadrupler la capacité

Rappelons que le projet, issu d’un rapport du DFJP et commandé par la commission des institutions politiques du Conseil des Etats, vise à accélérer les procédures en matière d’asile. La Confédération devrait prendre en main une bonne partie des opérations et accueillir les demandeurs dans des centres fédéraux.

A ce jour, il existe 5 centres et la capacité d’hébergement de ces derniers, 1200 places, devrait être quadruplé. Le but avoué de ce projet est de réduire le temps d’attente que les requérants passent à recevoir une réponse des autorités fédérales de 1400 jours, qui est la moyenne calculée aujourd’hui, à 120 jours.

Jérôme Beuchat avec ATS dans 24 Heures