vendredi 19 septembre 2008

Quand la cuisine devient moyen d'intégration

Les femmes des communautés étrangères yverdonnoises ont convié les migrants de la ville à un repas multiculturel.
Les locaux yverdonnois de l’Asso­ciation Appartenances, dont l’un des buts est de favoriser l’autono­mie et la qualité de vie des mi­grants, requérants d’asile et réfu­giés par le biais d’ateliers de dé­couvertes et de créations, avaient hier soir des allures de restau­rant.

cuisine et intégration

Parmi les mets concoctés par les cuisinières d’un soir, les invités ont pu déguster des plats iraniens, chiliens et bosniaques. Photo Joana Abriel


En effet, à l’occasion de la Semaine du goût, plusieurs fem­mes issues des communautés étrangères de la ville ont préparé un repas aux saveurs de leur pays d’origine. Au menu: des spéciali­tés iraniennes, chiliennes et bos­niaques, réalisées en partie avec les légumes du jardin que certai­nes migrantes de l’association cultivent à Chamblon. De quoi largement régaler les convives, parmi lesquels figuraient des élè­ves de l’association Caritas, des représentants de la ville et les collaborateurs d’Appartenances.
De quoi réjouir aussi Lisa Nau­mceski, l’animatrice du lieu, pour qui, au-delà de l’attrait gustatif qu’elles représentent, ces soirées «sont surtout un formidable moyen de faire se rencontrer une multitude de traditions et de con­naissances »

R.M dans 24 Heures

L'aide aux migrants a besoin d'argent frais

L’association vaudoise Appartenances, qui aide à l’intégration des migrants, fête ses 15 ans. Pour assurer ses projets futurs, elle devrait recevoir 400 000 francs supplémentaires de l’Etat de Vaud.
Alors que les cantons et les communes redéfinissent leurs compétences en matière de po­litique d’intégration, l’associa­tion Appartenances souffle sa quinzième bougie.

Appartenances

C’est à l’espace Mozaïk, au Flon, que l’association Appartenances dispense des cours de français aux migrants.


Pour sa présidente ad inte­rim, Anne-Catherine Menétrey Savary, c’est l’occasion de rap­peler les activités de cette orga­nisation d’aide aux migrants, tout en soulignant qu’il reste encore beaucoup à développer: «Depuis 1993, nous sommes passés d’une simple structure militante pour devenir une plate-forme interdiscipli­naire. » Aujourd’hui, Appartenances Vaud compte 40 collabora­teurs. Elle dispense un soutien psychothérapeutique et social, mais intervient également dans de vastes programmes de formation destinés aux jeunes migrants et à leurs parents.
En avril dernier, l’associa­tion lance le projet pilote Mi­grAction qui vise à l’insertion des jeunes migrants dans le monde professionnel. Certes le projet est séduisant et porte ses fruits, mais il manque tou­jours de financement pour as­surer sa pérennité, tout comme les autres activités d’Apparte­nances. «Nous avons besoin de sécurité et de confiance, rap­pelle Anne-Catherine Mené­trey. Nos activités restent fi­nancièrement extrêmement précaires.» Le budget de ces dernières se monte à 6 millions de francs par an, dont 1 million alloué par la ville et 600 000 par le canton. Pas suffisant, selon la présidente.
Un financement cantonal supplémentaire en 2009

Un appel qui vient à point nommé, puisque le conseiller d’Etat Philippe Leuba, présent pour l’occasion, a promis une aide financière supplémentaire de 400 000 francs pour 2009. Une nouvelle qu’Anne-Cathe­rine Menétrey relativise. «Ce crédit doit encore être voté, ajoute-t-elle. La balle est donc dans le camp de M. Leuba.» Quant à l’affectation de cette somme, le conseiller d’Etat reste pour le moment évasif: «Le financement viendra com­pléter les projets d’intégration, mais nous devons toujours ré­partir les budgets en fonction des programmes que nous fi­nançons. » Ceux-ci devraient permettre, entre autres, d’amé­liorer les cours de français dis­pensés aux migrants.
Mehdi Atmani dans 24 Heures.