jeudi 14 mai 2009

La migration est-elle un crime ?

C’est le titre de la conférence-débat qui a lieu ce soir à l’Espace autogéré de Lausanne. L’occasion de comprendre les logiques qui amènent des milliers de personnes déclarées clandestines dans des centres de rétention en Europe et à ses frontières. Les conditions d’incarcération seront aussi abordées. Avec Claire Rodier, présidente du réseau Migreurop, réseau européen pour la défense des droits des migrants, Anne-Madeleine Reinmann et Véronique Egger, qui visitent des étrangers retenus à l’aéroport de Genève, et Damien Scalia et Orlane Varesano, qui visitent le centre de détention de Frambois (GE).

 

Ce soir à 20 h

rue César-Roux 30

Lausanne

Entrée libre

Infos: www.stoprenvoi.ch

L’ONU rappelle à l’ordre Berlusconi sur la question des immigrés



Alors que le Haut-Commissariat pour les réfugiés s’inquiète du renvoi d‘Africains vers la Libye, le parlement italien a approuvé une loi qui introduit le délit de clandestininté
«Les refoulements de clandestins vers la Libye se poursuivront.» Malgré les critiques internationales, celles de l’Eglise catholique et d’une partie de la classe politique locale, le ministre (Ligue du Nord) de l’Intérieur, Roberto Maroni, ne recule pas. Après l’arraisonnement le 6 mai dernier de trois embarcations dans le canal de Sicile et le renvoi vers Tripoli des 227 immigrés qui se trouvaient à bord, les autorités maritimes italiennes ont, au total, refoulé depuis une semaine plus de 500 personnes vers les côtes libyennes.

Le gouvernement de Silvio Berlusconi veut ainsi montrer qu’il durcit sa politique migratoire grâce notamment à la nouvelle entente avec le régime du colonel Kadhafi. Le rapatriement des étrangers a notamment été rendu possible par l’accord bilatéral entre Rome et Tripoli, signé en août dernier, qui aplanit le contentieux colonial (5 milliards de dollars seront versés par l’Etat italien sous forme d’indemnités) et qui, en contrepartie, prévoit une collaboration renforcée en matière d’immigration. Se félicitant de ce «tournant historique», le gouvernement italien accueillera le colonel Kadhafi, en visite officielle à Rome, du 10 au 12 juin prochains.

Mais cette nouvelle politique suscite de fortes inquiétudes sur le sort des immigrés. Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a ainsi adressé une lettre à Rome pour l’inviter à accepter sur son territoire les migrants. Alors que, l’an passé, plus de 70% des étrangers arrivés en Italie par la mer ont présenté une demande d’asile politique et que la moitié d’entre eux ont vu leurs requêtes satisfaites, les représentants des Nations unies estiment que certaines personnes refoulées risquent de subir des violences si elles sont renvoyées dans leurs pays d’origine.

«Nous demandons au gouvernement italien de réadmettre les personnes qui ont été renvoyées par l’Italie et ont été identifiées par le HCR comme cherchant une protection internationale», a insisté mardi Ron Redmond, l’un des porte-parole de l’agence onusienne. «Nous sommes gravement préoccupés par la politique pratiquée par l’Italie, qui porte atteinte à l’accès à l’asile en Europe», a-t-il souligné. Le gouvernement Berlusconi estime être dans son droit étant donné que les immigrés interceptés se trouvaient dans les eaux internationales.

Reste que la Libye, qui a annoncé sa volonté de renvoyer à son tour les clandestins – parmi lesquels figurent des Erythréens et des Somaliens – chez eux, ne possède pas de loi sur le droit d’asile, ni de système de protection des réfugiés. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a publiquement apporté son soutien au HCR. «L’ONU n’a qu’à aller faire les contrôles sur les demandes d’asile en Libye, laquelle est membre des Nations unies», a répliqué le ministre Roberto Maroni.

En Italie, l’affaire prend une tournure éminemment politique. Alors qu’une nouvelle loi sur l’immigration, qui introduit notamment le délit de clandestinité, a été approuvée mercredi par la Chambre des députés, plusieurs dirigeants de gauche dénoncent une dérive raciste. Silvio Berlusconi n’en a cure. Alors qu’à la veille des élections européennes de juin, la Ligue du Nord semble avoir le vent en poupe avec ses propositions populistes et xénophobes, le chef du gouvernement hausse le ton pour ne pas être débordé par son allié. Il revendique les refoulements vers la Libye («Le ministre Maroni exécute les accords que j’ai signés avec Kadhafi»), affirme ne pas vouloir «une Italie multiethnique» et va même jusqu’à laisser entendre que les navires qui se dirigent vers Lampedusa sont chargés de criminels. Hier, Roberto Saviano, l’auteur de Gomorra (sur la mafia), lui a indirectement répondu dans les colonnes de La Repubblica en rappelant, en référence aux révoltes de Castelvolturno (en Campanie, en septembre 2008) et de Rosarno (en Calabre, en décembre 2008) que «les deux plus importantes rebellions spontanées contre la mafia en Italie n’ont pas été le fait d’Italiens, mais d’immigrés africains».

Malgré l’opposition de l’ONU l’Italie s’apprête à adopter sa loi anit-immigration

Malgré les protestations de la communauté internationale et d’une partie de sa propre population, l’Italie est en passe d’adopter son projet de loi contre l’immigration clandestine.

A voir et à lire sur Euronews



L'Italie se dote d'une politique d'immigration très marquée à droite
LEMONDE.FR | 13.05.09 | 14h33 • Mis à jour le 13.05.09 | 17h11


a gouvernement italien a dû passer par un vote de confiance, mercredi 13 mai, pour faire adopter un projet de loi contre l'immigration illégale prévoyant que toute entrée ou séjour illégal en Italie devienne un délit passible d'une amende allant jusqu'à 10 000 euros. Par 316 voix contre 258, les députés italiens ont approuvé ce texte défendu par Silvio Berlusconi. Le Sénat doit désormais le voter dans les mêmes termes pour qu'il entre en vigueur.
Philippe Ridet, correspondant du Monde à Rome, détaille ces mesures "très marquées à droite".

L'Italie durcit sa politique d'immigration clandestine, l'ONU s ...

Le Point - ‎Il y a 19 heures‎
... demi-millier de clandestins vers la Libye, sans même offrir la possibilité aux candidats à l'entrée sur son territoire de déposer une demande d'asile...

Un réfugié héliporté

L’Etablissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM, ex-Fareas) a été le théâtre dimanche dernier d’une bagarre entre des réfugiés originaires de l’ex-bloc soviétique et d’Afrique du Nord. Selon toute vraisemblance, c’est à la suite d’une discussion qui a mal tourné qu’un ressortissant du Sahara occidental âgé de 24 ans a donné un coup de ski au visage d’un Géorgien d’une trentaine d’années. Une bagarre a ensuite éclaté entre des réfugiés de l’Europe de l’Est et du Maghreb. La victime a dû être héliportée au CHUV mais sa blessure s’est révélée plus spectaculaire que grave. Le Géorgien s’en est tiré avec quelques hématomes. Il n’a pas déposé de plainte.

A. P. N. dans 24 Heures.

A Aigle, la Fête des couleurs se mue en festival du monde

Le rendez-vous estival organisé dans le quartier de la Planchette reste un modèle d’intégration. Rendez-vous les 3 et 4 juillet prochain pour la 9e édition.

KARIM DI MATTEO (TEXTE) CHANTAL DERVEY (PHOTOS), pour 24 Heures

Pour de nombreux étrangers, la Fête des couleurs de la région d'Aigle constitue un pas important sur la voie d'une intégration en douceur. Aigle, le 6 juillet 2008. Photo Christian Gauthey

«Je considère la Suisse comme mon propre pays et Aigle comme ma ville.» En dix ans, Ster Omar n’a jamais perdu une seule seconde sur le chemin de l’intégration, depuis son arrivée dans le Chablais, à Leysin puis à Aigle.

Dans ce processus, la Fête des couleurs a joué un rôle déterminant. Dès l’an 2000, la jeune Kurde de Syrie, alors âgée de 12 ans, devient bénévole dans l’organisation de l’événement multiculturel du début de l’été, qui vivra sa neuvième édition les 3 et 4 juillet prochain. Il ne faut qu’une année à la gamine d’alors pour apprendre le français. Et voilà trois ans qu’elle est présidente de l’association AMIS, qui tente de faciliter le quotidien des migrants dans le quartier de la Planchette, dont sept habitants sur dix sont d’origine étrangère.

Cheville ouvrière de la manifestation, Serge Paccaud préfère le nom «festival du monde» à Fête des couleurs: «Parce que c’est devenu plus qu’un rendez-vous de quartier. Le public et les bénévoles viennent d’horizons bien plus larges. Et la qualité des concerts et des animations a augmenté (lire ci-dessous).»

Bira Costa peut lui aussi témoigner du pouvoir d’intégration de la fête. Dès son arrivée, en 2004, le Brésilien trouve dans l’équipe de Serge Paccaud et du Service communautaire de la Planchette une bouée de sauvetage bienvenue. Et avec elle des cours de français et un nouveau sens à ses journées. Depuis, le Lausannois de 46 ans est l’un des bénévoles les plus fidèles. «Beaucoup des choses que je sais sur la Suisse, c’est là que je les ai apprises. Et il arrive que je croise des personnes que j’y ai rencontrées.»

Intégration par les papilles

Pour sa part, Fatima Chambovey n’a jamais participé à la Fête des couleurs, en vingt-cinq ans de vie aiglonne. C’est via un stand de spécialités portugaises, et en compagnie de sa nièce Isabel Guerreiro, qu’elle s’apprête à combler cette lacune. «Nous voulons montrer ce qui se fait de bon chez nous. Les Portugais sont nombreux dans la région et plusieurs se sont étonnés que la nourriture de leur pays ne soit pas représentée.» Compte tenu du tour du monde gustatif auquel la Fête des couleurs a déjà habitué son public, les gourmands peuvent d’ores et déjà se lécher les babines.

LE PROGRAMME Animations tous azimuts, cortège et une nouveauté «cinéma»: le menu détaillé est consultable sur www.planchette.ch

Avec quelques moments forts:

Films du monde, au cinéma Cosmopolis du 24 au 30 juin: la nouveauté. Projections de films du monde. Programme en préparation.

Le cortège, vendredi 3 juillet dès 13 h 30: plus de 400 élèves costumés accompagnés d’artistes de rue.

Junior Tshaka and Friends, le vendredi, 20 h: entre reggae et chanson française. Le véritable soleil du festival.

La compagnie La Déroute, le vendredi, 22 h: danse, théâtre et chants du monde sont au programme de la comédie musicale Ephémère.

Le Band Eben-Hézer, samedi 4 juillet, 17 h: un handicap ne signifie pas que le talent n’est pas au rendez-vous. Les quelque 25 reprises de ces membres du centre de loisirs de la fondation le prouvent.

Le chanteur K, en version trio, le samedi, 20 h: la tête d’affiche. Le chanteur romand sera accompagné par deux compères.

L’Autriche s’inquiète de la recrudescence du néonazisme

Suite à l’agression, samedi, d’anciens déportés par de jeunes extrémistes, le gouvernement a ouvert une enquête sur les milieux néonazis. Un article de Laura Enz, Vienne, pour 24 Heures.

Les extrémistes de droite sont toujours plus virulents, que ce soit en Autriche ou dans d'autres pays. Leur activisme monte en puissance, profitant de la banalisation des incidents et de la propagande accrue sur internet. Skokie, Illinois, 19 avril 2002 (Photo AFP)

L’Autriche de 2009, terreau du néonazisme? Une série de provocations et d'incidents laissent en tout cas craindre une montée en puissance de l’activisme d’extrême droite. Après les actes néonazis perpétrés lors de la commémoration de la libération du camp de concentration d’Ebensee, samedi dernier, la ministre de l’Intérieur, Maria Fekter, a annoncé l’ouverture d’une enquête sur ces milieux.

Le 9 mai, d’anciens déportés français venus commémorer la libération du camp de concentration d’Ebensee se sont vu assaillir par quatre néonazis encagoulés. L’un d’eux a tiré sur le groupe avec des balles en caoutchouc. Les extrémistes ont également provoqué une délégation italienne en les saluant d’un «Heil Hitler». Trois de ces néonazis, des adolescents du cru, ont été arrêtés. Selon la police, ils n’appartenaient pas au milieu extrémiste de la région. Dérapage isolé ou symptôme de banalisation?

Pour Ariel Muzikant, président de la communauté religieuse israélite d’Autriche, «l’indifférence face à la montée de l’extrême droite a préparé le terrain pour de tels incidents». Un des exemples de banalisation de l’extrême droite, estime-t-il, est la nomination au poste de troisième président du parlement du député FPÖ Martin Graf, également membre d’une Burschenschaft, ces cercles d’étudiants nostalgiques du pangermanisme et souvent affiliés à des mouvements d’extrême droite.

Un hôtel refuse les Juifs

L’inquiétude est d’autant plus vive que les événements d’Ebensee font suite à une succession d’incidents. «Il y a quelques semaines, des monuments de Mauthausen ont été profanés. Hier d’anciens prisonniers ont été pris à partie et provoqués par des paroles nazies. Et demain?» s’interroge Willi Mernyi, président du Comité Mauthausen. Le quotidien Tiroler Zeitung révélait le même week-end qu’une auberge tyrolienne avait refusé d’héberger une famille juive viennoise, l’informant par e-mail qu’«ils n’accueillaient plus d’hôtes juifs en raison de mauvaises expériences».

Un autre chiffre fait peur: une enquête a en effet révélé que près d’un Autrichien de moins de 30 ans sur deux a voté pour l’un des deux partis d’extrême droite lors des législatives du 28 septembre dernier.

Propagande sur le net

«La scène extrémiste est redevenue active ces derniers mois», note un chercheur aux Archives documentaires de la résistance autrichienne (DOW). «Dans les années 1990, les groupes les plus virulents organisaient des meetings et des concerts, en particulier dans les régions du Vorarlberg et de Haute-Autriche, frontalières de la Suisse et de l’Allemagne. Frappés d’interdiction et surveillés, ils ont modifié leur stratégie. L’internet est devenu le principal instrument de propagande. Une subculture se développe, avec sa musique, ses codes et symboles, ses marques vestimentaires, qui atteint certains jeunes.»

«Suite aux incidents dans le camp de concentration d’Ebensee, le Ministère de l’intérieur va intensifier les séances d’information dans les écoles», a indiqué Alexander Marakovits, un de ses porte-parole. Durant l’année 2007, l’Autriche a connu une recrudescence d’actes de profanation et d’agressions verbales, a-t-il confirmé.