samedi 1 mai 2010

« La France aux Français ! » Au cœur du 1er mai frontiste

1 mai frontiste« Ça, c'est la France de chez nous ! » Une militante aux cheveux blancs s'est installée avec son mari à la table d'un café. Lui a la panoplie du manifestant frontiste modèle : béret, badge à l'effigie du chef, un exemplaire de l'Action Française, deux drapeaux. Devant eux, des personnes blanches défilent.

Venu assister au dernier discours du 1er mai de Jean-Marie Le Pen en tant que président du Front national, le couple patiente en terrasse ; le défilé prend du retard. Alors pour s'occuper, la dame distribue les bons points. Certains passants, lorsqu'ils sont de la manif, lui sourient. Les autres, gênés, pressent le pas. Quand c'est une famille de roms qui arrive, le coup part :

« Oulalalala, ils nous infestent, il vont nous voler. Rangez vos sacs. »

En face, la place des Pyramides est peu à peu envahie par les drapeaux, les banderoles et environ 2 000 fidèles du FN -8 000 selon le parti. Pas l'électorat honteux : les motivés, les frontistes fiers et tapageurs.

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Arizona: mobilisation de célébrités latinos contre la répression des clandestins

Des manifestations étaient prévues samedi dans tout l'Arizona pour protester contre le durcissement de la répression de l'immigration clandestine. Des célébrités "latinos" comme Shakira et Ricky Martin ont dénoncé la nouvelle loi, que la gouverneuse de l'Etat a modifiée vendredi dans l'espoir d'apaiser les critiques.

Sur sa page Facebook, le chanteur colombien Juanes estime que "convertir l'immigration sans document en délit est un délit". Le réalisateur de "Babel", Alejandro González Iñárritu, a déclaré à la télévision que la loi "avait un caractère xénophobe très inquiétant".

"La loi est injuste et inhumaine et viole les droits humains et civils de la communauté latina", a considéré pour sa part la chanteuse colombienne Shakira.

Le texte de loi adopté mercredi au Congrès régional, contrôlé par les républicains, permet d'interroger et d'arrêter quiconque suspecté de résider illégalement dans l'Etat. En outre, les journaliers en situation irrégulière peuvent être arrêtés pour avoir sollicité du travail, et les forces de l'ordre faire l'objet de poursuites si elles n'appliquent pas la loi.

Devant le tollé général qu'a déclenché l'initiative jusqu'à Washington, la gouverneuse de l'Arizona, Jan Brewer, a apporté quelques changements à la loi vendredi. "Avec ces nouvelles dispositions, il est clair comme du cristal et indéniable que les contrôles au faciès sont illégaux et ne seront pas tolérés en Arizona", affirme-t-ele dans un communiqué.

L'avocat d'un policier à l'origine de l'une des trois plaintes déposées contre la nouvelle législation, Me Stephen Montoya, a déclaré que cette légère révision ne suffisait pas. Pour lui, cette loi reste inconstitutionnelle car l'Arizona se mêle de contrôle de l'immigration, ce qui relève de la responsabilité de l'Etat fédéral.

La loi et ses amendements doivent entrer en vigueur au 29 juillet s'ils ne sont pas bloqués d'ici là, notamment par la justice ou un référendum sur son abrogation.

AP