jeudi 2 septembre 2010

Muss der schlauste Asylbewerber raus aus des Schweiz ?

Olivier Cayo ist seit 5 Jahren hier. Er ist bestens integriert, schreibt bei der Matura eine blanke 6. Doch vielleicht muss er schon morgen die Schweiz verlassen.

Olivier Cayo ist 22, Ivorer von der Elfenbeinküste und seit fünf Jahren Asylbewerber in der Schweiz. Er erfüllt alle Bedinungen, die man von Ausländern in der Schweiz erwartet: Cayo ist bestens integriert, schreibt super Noten im Gymnasium, hatte nie Probleme mit der Polizei.
Doch das Bundesverwaltungsgericht ist anderer Meinung: Er sei kein politischer Flüchtling und deshalb sei eine Rückreise an die Elfenbeinküste zumutbar. Das Gericht wies sein Asylgesuch im Juni letztinstantlich ab.
Jetzt kann den 22-Jährigen nur noch ein Härtefallgesuch retten.

Kein politischer Flüchtling?

Die Geschichte von Anfang an: Oliviers Mutter ist Mitglied der Oppositionspartei an der Elfenbeinküste. 2002 kommt es zu einem Aufstand gegen den Machthaber Laurent Ghagbo. Die Lage war gefährlich. Deshalb schickten Oliviers Eltern ihn in die Schweiz.
Olivier kam im Alter von 17 Jahren zuerst nach Aarau, ins Asylzentrum Buchs. Dort wohnte er zwei Jahre.

Die Dealer lachten ihn aus

«Es war eine schwierige Zeit. Ich wusste nicht wie alleine leben und wo anfangen. Ich sah in Buchs Dealer, Kokser und Schlägereien. Wenn ich Deutsch büffelte, lachten die Dealer mich aus», erzählt der heute 22-Jährige der «Aargauer Zeitung».
Doch Olivier hatte Ehrgeiz. Er bestand die Aufnahmeprüfung an der Kantonsschule Aarau.

«Ich lernte draussen unter der Strassenlaterne weiter. Auch im Winter.»

Der Anfang war schwierig. «Ich lernte Tag und Nacht. Im Asylheim musste ich das Licht um 22 Uhr löschen, wenn mein Zimmergenosse kam. Also packte ich meine Sachen und lernte draussen, unter der Strassenlaterne. Auch im Winter.»
Seine Bemühungen zahlten sich aus. Im Frühling dieses Jahres bestand er die Matura mit einem Notendurchschnitt von 4,8. Für seine Maturaarbeit über Literatur in Afrika bekam er eine 6. Er wurde als einer der besten Maturanden im Aargau prämiert.
Mit der Matura in der Tasche will Olivier in Neuenburg Jura studieren. Jetzt hofft der 22-Jährige, dass sein Härtefallgesuch angenommen wird.
Eine kleine Schonfrist hat er noch – solange das Verfahren läuft, kann Olivier in der Schweiz bleiben.

Un article trouvé dans le Blick

Des expulsions forcées délicates et coûteuses

Les derniers «vols spéciaux» vers l’Afrique ont coûté en moyenne 140 000 francs pour ne renvoyer qu’une poignée de requérants. Des compagnies comme Swiss et Hello acceptent ces mandats.

vols spéciaux chiffres

Sensibles, les renvois forcés de requérants déboutés comportent des risques de dérapages. Ils sont aussi coûteux, sans forcément toujours s’avérer efficaces. Ficelés sur leur siège d’avion, avec parfois la tête maintenue dans un casque, ces étrangers qui ont refusé de quitter la Suisse d’eux-mêmes sont en principe chacun encadrés par trois ou quatre policiers. Sous pression depuis la mort d’un Nigérian sur le tarmac de l’aéroport de Zurich en mars dernier, l’Office fédéral des migrations (ODM) finit par lâcher quelques précisions. Avant, l’opacité la plus totale régnait sur ces voyages qui, dès 2011, devraient intégrer des experts indépendants.

Sur insistance du Temps, l’office admet interdire à certains requérants «très récalcitrants» d’aller «normalement» aux toilettes dans l’avion. Les plus violents ne sont pas détachés et doivent uriner dans des récipients en plastique, «pour des raisons de sécurité», précise la porte-parole Marie Avet. «Mais les couches-culottes ne sont jamais utilisées.» Et s’ils doivent faire davantage qu’uriner? «Ils reçoivent, juste avant le départ du vol et avant d’être attachés, l’autorisation d’aller aux toilettes.» Une situation qu’Amnesty juge inacceptable.

L’ODM se montre aussi plus transparent s’agissant des coûts de ces vols controversés. Pour le continent africain, ils vont de 20 000 francs pour l’expulsion de huit personnes au Maghreb à 200 000 pour un vol charter long courrier vers l’Afrique australe, souligne Marie Avet. «Pour un vol charter vers l’Afrique de l’Ouest, les coûts sont en moyenne de 140 000 francs», ajoute-t-elle. Ce qui signifie donc que, pour les vols du 28 juillet et du 18 août (LT du 25.08.2010), avec respectivement 6 et 9 requérants à bord, le coût par expulsé a oscillé entre 15 000 et 23 000 francs. L’ODM préfère parler d’une moyenne générale qui se situe «entre 7000 et 10 000 francs». Et rappelle qu’un mois en détention administrative revient au minimum à 4200 francs.

Reste qu’en 2009, sur les 43 vols spéciaux effectués, 14 ont pris le chemin de l’Afrique noire. Un rapide calcul permet ainsi d’évaluer la facture des expulsions forcées d’Africains (Maghrébins exceptés) à 1,9 million de francs. Des coûts importants alors que des témoignages prouvent que des requérants cherchent malgré tout à revenir en Suisse. Pour certains, une aide au retour plus incitative serait plus judicieuse.

Comment réagit l’UDC, qui exige à la fois des économies en matière d’asile et prône, à travers une initiative, un renvoi systématique des étrangers criminels? «Il serait insensé de ne pas appliquer la loi sous prétexte que ces renvois sont coûteux. Et puis, y renoncer créerait un appel d’air», répond le vice-président, Yvan Perrin. «S’ils sont chers, c’est notamment en raison des précautions qui sont prises. Quant à notre initiative, elle vise les criminels. Expulser un dealer, même si cela représente 25 000 francs, est pour moi une bonne affaire si on réfléchit aux coûts sociaux de la drogue!»

Les types d’avions utilisés ces deux dernières années pour l’Afrique? Cela va de l’Embraer 135 (37 places) au Boeing MD-90 (160 places), en passant par le Dash 8/Q-400 (72 places), le BAE146 Avro 100 (82 places) et l’A320 (150 places). L’ODM refuse par contre de dire avec quelles compagnies il travaille depuis plus de dix ans. Pour ne pas nuire à leur image? Selon nos informations, c’est Swiss qui effectue le plus de renvois forcés. Jean-Claude Donzel, porte-parole de la compagnie, ne fait que confirmer «qu’il arrive que Swiss exécute des vols à la demande de l’ODM». Pas un mot de plus.

Du côté de Hello, on est plus prolixe. C’est cette compagnie privée qui a exécuté les trois derniers vols spéciaux vers l’Afrique, dont celui du 28 juillet qui n’a pas pu atterrir en Gambie. Moritz Suter, fondateur de Crossair, l’a créée en 2004, en s’inspirant des paroles d’une célèbre chanson des Beatles: «You say Goodbye, I say Hello». Sur son site internet, elle se vante d’avoir loué ses avions à des équipes de foot, comme Ajax Amsterdam. Mais pas un mot sur les vols spéciaux.

René Donno, son directeur commercial, accepte cependant d’évoquer la question. Hello effectue entre six et dix de ces vols par année, dit-il. Elle en a déjà réalisé cinq en 2010, malgré l’interruption entre mars et juillet à la suite du drame du Nigérian mort à Zurich: quatre vers l’Afrique et un vers la Géorgie. Avec des avions de 166 places.

«Notre personnel ne nous a jamais rapporté de faits choquants. Nous effectuons le service comme sur n’importe quel autre vol. Nous servons des repas, aussi aux requérants. Nous n’avons jamais eu de problèmes de sécurité à bord», assure René Donno. Avant d’ajouter: «Sauf l’histoire pas très drôle qui s’est passée le 17 novembre à Lagos.» Ce jour-là, un des 27 requérants libéré de ses menottes à l’atterrissage s’excite, devient violent et arrache une tablette d’un siège. D’autres requérants s’agitent. A tel point que les 61 policiers suisses et le personnel désertent l’avion. Des policiers nigérians ont dû intervenir pour calmer l’émeute. Hello a bien entrepris une réflexion à l’interne après cet épisode médiatisé. Pour se résoudre à continuer. René Donno: «Notre nom a été cité en lien avec cette affaire, mais nous n’avons pas eu de grandes réactions négatives du public, de clients ou des tour-opérateurs.» Le collectif Augenauf, qui enquête sur les violations des droits de l’homme, avait pourtant, sous le slogan «Non aux avions de la honte et au business de l’expulsion», mené une campagne de dénonciation et de boycott contre Hello, qui effectue aussi ce genre de tâche pour l’Allemagne.

Le directeur commercial dément faire des affaires avec ce type de vols: «La facturation se fait comme pour n’importe vol. Que nous transportions une équipe de foot vers le Nigeria ou des requérants, pour nous c’est pareil.» Et, non, le personnel ne reçoit pas de primes spéciales en raison du caractère sensible de ces vols. Par contre, la compagnie privilégie le personnel «expérimenté». Une stewardess débutante de 20 ans risquerait d’être choquée par la vision d’étrangers pieds et poings liés, maintenus sur leur siège.

A part Swiss et Hello, une poignée d’autres petites compagnies sont sollicitées. Toutes répondent à des appels d’offres de l’ODM. La Suisse a par ailleurs aussi affrété des avions avec d’autres pays européens. L’idée était de mieux rentabiliser ces vols. Sauf qu’acheminer d’abord des requérants vers une capitale européenne engendre aussi des coûts. Et augmente les risques de dérapages.

Valérie de Graffenried dans le Temps