vendredi 29 septembre 2006

Après la votation: Pallier les lacunes de la protection juridique

Lire le communiqué de l'OSAR
La protection juridique dans le domaine de l’asile doit être renforcée sur le modèle de ce qui se pratique dans d’autres Etats si l’on veut pouvoir protéger les personnes persécutées et garantir une mise en œuvre de la nouvelle loi respectueuse du droit international et de notre Constitution. C’est ce que réclame l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) à l’issue de la votation sur les lois révisées sur l’asile et les étrangers.

La dignité humaine avant les chiffres

Lire l'article de Federico Rapini dans le Journal du Jura en ligne
La chasse aux abus a décidément le vent en poupe. Trois jours après un week-end de votations dont l'issue a débouché sur un nouveau tour de vis en matière de politique d'asile, le Parti radical romand (PRR) s'attaque à l'explosion des coûts sociaux en ville de Bienne. La formation bourgeoise brandit des statistiques alarmistes: depuis 2002, le nombre de bénéficiaires de l'aide sociale a presque doublé, tandis que la population biennoise reste stable. Comment endiguer la progression d'une courbe exponentielle qui risque d'engloutir plus du tiers du budget de la ville à l'horizon 2007? Les têtes pensantes du PRR souhaitent jouer la carte de la consultation interpartis afin de créer le consensus politique autour d'un projet, mais en lançant tout d'abord la réflexion à l'interne. En revanche, la base du parti bourgeois semble n'avoir qu'une idée en tête: traquer les abus. Mercredi soir, ce sont surtout les mesures extrêmes qui ont été évoquées. En commençant par le contrôle des bénéficiaires de l'aide sociale, qui devrait - selon certains radicaux romands - permettre de dénicher les gens qui profitent du système. Transformer les assistants sociaux en détectives? Cela se fait déjà à Granges, à l'initiative du maire - socialiste - Boris Banga. Autre mesure envisagée: dénoncer les cas suspects auprès des autorités compétentes.

En élevant la délation au rang de «devoir civique» et en voulant institutionnaliser le flicage des personnes en situation difficile, le PRR fait fausse route. Remettre en cause le système est une chose. Edicter des mesures sans aucune empathie pour les bénéficiaires de l'aide sociale en est une autre. Des gens qui perçoivent la plupart du temps la tutelle de l'Etat comme un échec personnel n'ont pas à vivre dans la crainte d'une dénonciation ou d'une perquisition. S'engager sur ce chemin revient à véhiculer l'idée que derrière chaque «assisté» se trouve un abuseur.

Privilégier la maîtrise des coûts au détriment de la dignité humaine ne saurait être une politique à long terme. «Derrière ces chiffres se cachent des gens», a rappelé un membre du parti. En gardant ce constat à l'esprit, le PRR pourra aisément résister aux sirènes du populisme.