mercredi 29 novembre 2006

Centre pour les requérants difficiles, l'avis des lecteurs de 24heures

L’isolement qu’envisage M. Mermoud a autant de partisans que d’adversaires. Mais ceux-ci incluent les adeptes de l’expulsion.
Non, pas besoin d’un centre spécial. Les requérants délinquants doivent être jugés et punis s’ils le méritent selon la même justice que tous les habitants de la Suisse.
NICOLAS MOREL
JOUXTENS-MÉZERY

Oui, il faut absolument séparer la mauvaise graine de la bonne.
MARKUS SCHÄLLEBAUM
LUTRY

La place des requérants délinquants ou violents n’est pas dans un camp spécial, elle est en dehors de ce pays qui les accueille et les tolère depuis bien trop longtemps.
Ces faux réfugiés prennent la place de ceux qui auraient vraiment besoin de la protection suisse.
GABRIEL UNTERNEHR
ORON-LA-VILLE

M. Mermoud veut regrouper les requérants «difficiles» à l’écart? A ce que je crois savoir, il y a des locaux disponibles à Savatan, dans les parages de l’Académie de police. Casernes fonctionnelles, grand air et possibilité de jouer au foot avec des apprentis policiers, ce serait peut-être une solution…
KYRIL GOSSWEILER
LAUSANNE

L’enfermement et l’exclusion sont visiblement la réponse à tout de l’UDC. Mais ce n’est pas une réponse constructive.
La solution réside dans une meilleure intégration et non dans la création de ghettos qui alimentent les clichés xénophobes et la haine de l’étranger. Que M. Mermoud réfléchisse à un traitement décent pour ces gens et qu’il cesse de les considérer comme des criminels!
STÉPHANIE PACHE
LAUSANNE

Selon la carte publiée par votre journal, il n’y a pas de centre de requérants de Lausanne à Genève. Alors pourquoi ne pas créer le «camp» dans cette région?
DIDINE NICOLLERAT
BEX

Oui, bien sûr, avec les miradors, champs de mines et barbelés. Liberté et patrie!
CYRILLE CHATTON
NYON

Pourquoi garder les requérants difficiles? On est sympa de les accueillir, les nourrir, leur fournir tout ce dont ils ont besoin pour vivre, et comment nous remercient-ils? En étant des dealers. Ils ne méritent pas de rester chez nous
PATRICIA GIGANDET
LUTRY

La Suisse ne peut pas renvoyer ses réfugiés difficiles. Ils n’ont aucune pièce d’identité et ne sont donc citoyens d’aucun pays. Au lieu de les exclure de la société, essayons de les intégrer. Peut-être qu’un travail les dissuadera de vendre de la drogue ou de commettre des actes criminels.
VINCENT BÜRGY
CUGY

Notre législation va à l’envers du bon sens: on accepte et entretient à grands frais des requérants délinquants qui provoquent l’insécurité et l’on renvoie chez eux les travailleurs au noir qui s’occupent de personnes âgées ou handicapées et qui n’occasionnent pas de frais. Il faudrait changer la loi.
MICHEL PASSERA
LE MONT-SUR-LAUSANNE

On dirait qu’on parle de chiens dangereux qu’on aimerait virer… Ces gens restent des humains et c’est honteux de parler de «camp» quand on sait la connotation de ce mot au niveau historique.
Comment voulez-vous que ces gens-là fassent des efforts s’ils ne voient dans nos yeux que de la haine et de la peur
LUCIE HARALAMBIS
VEVEY

Oui, un camp très isolé et gardé par l’armée, avec assignation à territoire, est hautement souhaitable.
PIERRE LIARDON
LAUSANNE

Des miradors dans le ciel vaudois et helvétique?… Non merci!
CHRISTIAN VULLIOUD
LE BRASSUS

Cette proposition est scandaleuse et indigne du canton de Vaud! Si ces personnes ont commis un délit, elles doivent être punies selon la loi. Mais s’il n’y a pas motif à les condamner, il serait honteux, inhumain et arbitraire de les enfermer dans des camps. Ça fait frémir.
ROMAIN FELLI
LAUSANNE

La Grande Bretagne s’excuse pour son rôle dans la « Traite des Noirs

Lire l'article de l'APA (Gabon)
La Grande Bretagne s’est formellement excusée pour le rôle qu’elle a joué dans le commerce triangulaire, à la suite de plusieurs réunions ministérielles a appris APA mardi de source officielle.

Centre pour les requérants difficiles, le débat à Forum

Au lendemain du vote des habitants de Bex en faveur de la fermeture du centre de requérants d'asile qui se trouve dans leur ville, le conseiller d'Etat vaudois Jean Claude Mermoud propose de regrouper les requérants "difficiles" dans un camp, pour résoudre une partie des problèmes liés à l'asile dans le canton. Débat entre Jean-Claude Mermoud, conseiller d'Etat UDC, et Yves Sancey, animateur de la Coordination asile.
Ecoutez le débat sur la Première
Consultez le dossier sur ce sujet sur le site de la Première

TF: un ex-requérant d'asile impliqué dans un meurtre sera extradé

Lire la dépêche de l'ATS
Soupçonné d'être impliqué dans le rapt et le meurtre du frère d'un célèbre footballeur géorgien, un ex-requérant d'asile sera extradé. Le Tribunal fédéral (TF) a donné son aval.

Arrêté en Suisse en février dernier sur la base d'un mandat d'arrêt d'un juge de Tbilissi, ce Géorgien de 39 ans serait mêlé à l'enlèvement du frère d'une star du football géorgien. Après avoir exigé 600'000 dollars, les ravisseurs avaient tué la victime, de peur d'être découverts.

Les demandes d'asile en hausse

Lire la dépêche de l'ATS
Le nombre de demandes d'asile a augmenté en octobre, pour la sixième fois consécutive.

Au total, 1230 demandes ont été déposées, soit 198 (19%) de plus que le mois précédent, a annoncé mardi l'Office fédéral des migrations (ODM). En comparaison annuelle, la hausse atteint 34%.

Interner des requérants reviendrait à créer de petits Guantánamo

Hier dans les colonnes de 24 heures, le conseiller d'Etat vaudois UDC Jean-Claude Mermoud imaginait un «centre spécial» pour requérants difficiles. Membre de SOS Asile, Christophe Tafelmacher répond .

- Comment réagissez-vous à une telle idée?
- Si de tels camps se concrétisaient, ce serait des zones de non-droit, de petits Guantánamo helvétiques. Mais je n'ai pas l'impression que ça se fera. C'est de la poudre aux yeux électorale qui occulte les vrais problèmes.

- Qui sont?
- Le cercle vicieux de notre politique. La Suisse a une des lois sur l'asile les plus dures d'Europe. Il n'y a plus aucun accueil, les gens sont sous pression dès leur arrivée, soumis à interdiction de travail. Après leur avoir rendu la vie impossible, l'UDC dénonce ensuite leur délinquance. Je trouve ça fort de tabac, c'est une logique complètement délétère.

- Mais n'est-ce pas toute la politique d'asile qui souffre des requérants délinquants qu'on ne peut expulser?

- Oui, mais c'est exactement ce qu'on cherche. On mise sur le tout répressif, en n'admettant, par exemple aucun réfugié de Sierra Leone. Il y a eu là-bas une des pires guerres civiles du monde, avec des exactions, des enfants soldats… La bonne réponse serait d'alphabétiser, d'occuper, de former ceux qui sont là, venant de ce pays. On résoudrait la plus grande partie des problèmes qui se posent.

- A quel prix?

- Mais combien nous coûtent les mesures de contrainte, l'escalade sécuritaire, la répression? Je serais curieux d'avoir une vraie statistique.

- Que dites-vous aux habitants de Bex qui vivent très concrètement les désagréments d'un centre?
- Je félicite le groupe d'appui aux requérants qui s'est constitué parmi eux. Je constate que presque un Bellerin sur deux (47%) a voté pour garder le centre. Les requérants sont des humains à la vie déchirée, il faut les autoriser à se construire un avenir.