mardi 10 avril 2007

Les Irakiens fuient les violences

C’était le 9 avril 2003.
Les chars américains entraient dans Bagdad. Le règne de Saddam Hussein prenait fin. Les Irakiens espéraient des jours meilleurs. Quatre ans après, alors que le 9 avril est devenu un jour férié en Irak, les Arabes déchantent.
Témoignages recueillis par ANDRÈS ALLEMAND pour 24Heures

FUITE Trois familles sunnites irakiennes qui ont fui leur village de Diylaa
vivent dans cette maison à Daratu, près d’Erbil.


«Non. Bien sûr que je ne re­grette pas la chute de Saddam! L’Irak n’était rien d’autre qu’une énorme prison. La liberté n’a pas de prix.» Ikbal Al Khalidi sait pourtant ce qu’il en coûte. Quatre ans après l’entrée des chars américains dans Bag­dad, la première femme came­raman d’Irak vit en exil à Suleymanieh, dans la région kurde au nord du pays. «Nous avons fui précipitamment la capitale il y a un an, après que notre fils de 14 ans a été enlevé par un groupe islamiste et frappé jusqu’au sang avec un câble électrique. Quand nous l’avons retrouvé, suite à l’une des opérations de l’ar­mée, il était entre la vie et la mort. Aujourd’hui encore, ses blessures ne sont pas guéries. Et il fait d’atroces cauchemars. J’ai peur qu’il ne se remette pas du traumatisme.»
Des lettres de menace
«Le malheur de mon fils, c’est qu’il se débrouille très bien en anglais et adorait dis­cuter avec les soldats améri­cains dans la rue», explique le père, Oussama Ahmed. Et puis, à travers l’enfant, c’est les parents qu’on cherchait à punir. «Nous recevions des lettres de menace. Je compte parmi les officiers qui ont ac­cepté de travailler dans la nouvelle armée irakienne. Je suis l’un des ingénieurs char­gés de l’entretien de nos avi­ons américains. Alors je vis la semaine à l’aéroport militaire et je rejoins ma famille au Kurdistan lors des congés.» Sa femme, elle aussi, est une ci­ble. «J’ai filmé la toute pre­mière conférence de presse de Paul Bremer. J’étais si heu­reuse, si pleine d’espoir pour mon pays! J’ai perdu deux frères du temps de Saddam. L’un est mort en prison, le second durant la guerre con­tre l’Iran. Et un troisième est devenu fou après avoir été torturé. Le raïs n’aimait pas les chi’ites.»
Violences entre confessions
Pourtant, au moment de fuir la maison familiale située dans le quartier de Doha, il n’a pas même été question de cher­cher refuge au sud, en terri­toire chi’ite. «Nous ne sommes pas croyants», explique sobre­ment Oussama Ahmed. «Et pas sectaires non plus. C’est un voisin sunnite qui garde notre maison à Bagdad.» Elle n’est pas sectaire non plus, Zahraa. De confession chi’ite, elle s’est réfugiée avec son mari sunnite et leurs huit enfants à Erbil, capitale du Kurdistan irakien. Le couple arabe tente d’y survivre, tant bien que mal, avec un boulot de réparateur de machines à laver. Et surtout, grâce à l’aide des voisins kurdes. «Nous n’avons rien emmené en quit­tant notre maison de Diala. Une lettre de menace nous intimait l’ordre de quitter im­médiatement les lieux. Nous étions terrorisés. Nous avons vu trop d’attentats, trop de meurtres dans la rue, devant les yeux de nos enfants.» Sou­dain, la colère s’efface. Zahraa ne parvient pas à retenir ses larmes. «Ma mère est encore là-bas, à Diala, très malade. Et je ne peux rien pour elle…» Yasin Ahmed, lui, ne songe même pas à retourner à Bag­dad. «Pourquoi faire! Tous mes proches sont partis. En Syrie, en Jordanie…». Pour­tant, là où vivait cette famille arabe sunnite, la plupart des habitants étaient de cette même confession. «Mais vous n’imaginez pas le degré de violence entre milices chi’ites et sunnites. Des gens entrent chez vous et vous abattent, juste comme ça. Nous avons préféré partir, pour nos six enfants. J’ai choisi le Kurdis­tan. Parce qu’ainsi, nous res­tons en Irak. Et puis, c’est moins cher».

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