LIre un bref édito dans Gauche HebdoLes chiffres sont aussi au cœur de la révision de la Loi sur l'asile, soumise au vote le 24 septembre. Christoph Blocher et Edouard Gnesa, patron de l'Office des migrations, martèlent depuis le début de la campagne que le durcissement est nécessaire, du fait du nombre des demandes prétendument abusives des requérants et des « faux réfugiés ». Dans 80% des cas. Pour arriver à ce total, on considère que toute demande non acceptée est abusive. Et comme le taux d'acceptation tourne autour des 15%, l'affaire est dans le sac. Pour Yves Brütsch, juriste au Centre social protestant, ce chiffre est lui tout aussi abusif, puisque la Confédération accorde aussi une admission provisoire dans 49% des cas. Ce qui fait remonter le nombre d'admis à 64% de personnes ayant raisonnablement droit de déposer une demande. On est loin de l'abus manifeste.
Ce qui est sûr et qu'il faut répéter, en prenant les chiffres de l'ODM, c'est que le nombre de requérants est loin d'exploser. En onze ans (de 1994 à 2005), 23'678 personnes ont obtenu l'asile et 24'453 une admission provisoire. Pas de quoi changer la loi tous les trois ans.
