lundi 13 septembre 2010

Hortefeux, le racisme en circulaire

Michel Tubiana, Président d'honneur de la Ligue des droits de l'homme, dénonce la discrimination envers les Roms exprimée dans une circulaire du ministère de l'Intérieur à destination des préfets, en date du 5 août dernier.

Que n'avons-nous entendu, quand nous avons dit et écrit que les pouvoirs publics, et le chef de l'Etat le premier, menaient une politique ouvertement xénophobe. Nous souvenons-nous de ce cœur des vierges, la main sur le cœur, nous affirmant que jamais le président de la République n'avait voulu stigmatiser une communauté, lors de la réunion qu'il avait convoquée en son palais le 28 juillet 2010? Propos excessifs et scandaleux, «gauche milliardaire», etc.

Pourtant, les documents sont là, écrits sous la responsabilité du Ministre de l'Intérieur, faisant explicitement référence aux «objectifs précis (fixés), le 28 juillet dernier» par le président de la République.

La circulaire du 5 août 2010, signée de Brice Hortefeux, enjoint aux préfets de procéder à l'évacuation d'au moins trois cents campements illicites sous trois mois, « en priorité ceux des Roms », formulation réitérée à plusieurs reprises ensuite.

Et de poursuivre: «En particulier, les opérations menées depuis le 28 juillet contre les campements illicites de roms n'ont donné lieu qu'à un nombre trop limité de reconduites à la frontière».

Est-ce par connivence ou par ignorance, le gouvernement lui ayant caché cette circulaire, que la Commission européenne s'est déclarée satisfaite des explications données par les autorités françaises ?

Et voulant, enfin, se prémunir de l'inévitable, la circulaire s'attarde ensuite sur les moyens pour empêcher « l'installation de nouveaux campements illicites de Roms ».

L'article 225-1 du Code pénal définit la discrimination comme « toute distinction opérée entre les personnes physiques à raison de leur origine, de leur appartenance ou de leur non appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie.

Si les mots ont encore un sens, mais en ont-ils un pour Brice Hortefeux, comme qualifier autrement sa circulaire du 5 août 2010 que d'ouvertement discriminatoire ?

Si les faits ne subissent pas les distorsions de ces faiseurs de vérité manière «1984», comment qualifier autrement la réunion du 28 juillet 2010 convoquée part le président de la République que comme la stigmatisation d'une communauté à raison de son origine et de sa situation sociale ?

Il y a quelque chose qui va bien au-delà du scandale dans ce verbe administratif. Il y a l'angoisse de constater que d'auvergnats en maghrébins, de musulmans français forcément « accueillis » dans le pays où ils sont nés en Roms pique-assiettes de notre système social et gens du voyage forcément délinquants, se dessine le portrait d'une politique qui n'hésite pas à s'en prendre à des communautés entières sur la base de leur origine ou de leur religion.

Sans éthique, sans principes, l'actuel pouvoir politique se dispense de plus en plus de faux semblants au point de mettre par écrit ce qui hante ses pensées.

Trouvé sur Mediapart

Roms: l’Union européenne peut et doit poursuivre la France

La vaste opération de démantèlement des campements de Roms, justifiée par des chiffres de la délinquance fantaisistes, s'est appuyée sur une circulaire illégale. La circulaire du 5 août 2010, signée par le directeur de cabinet de Brice Hortefeux, ordonne l'évacuation de 300 campements ou implantations illicites d'ici trois mois, « en priorité ceux des Roms ».

Ces cinq mots, « en priorité ceux des Roms », viennent démentir de façon cinglante les propos d'Eric Besson, ministre de l'Immigration, qui avait juré, à plusieurs reprises, la main sur le cœur, que les Roms n'avaient pas été « ciblés » et qu'il ne s'agissait pas d'expulsions « collectives ». (Voir la vidéo)


Roms: la circulaire Hortefeux contredit Besson
envoyé par
LePostfr.

Besson a mis « quiconque au défi d'apporter le moindre élément qui donne à penser que la France ne respecte pas le droit communautaire ». Cette circulaire a répondu au défi.

La France est en contradiction non seulement avec ses propres principes, mais aussi avec le droit français (relire l'article 225 du code pénal) et européen.

Les eurodéputés s'en sont émus, mais si l'on veut qu'une telle stigmatisation à grande échelle ne se reproduise plus sur le Vieux Continent, l'infraction du gouvernement français doit être constatée et sanctionnée. La Commission européenne peut et doit engager des poursuites.

Dans cette triste affaire, ce n'est pas seulement l'image de la France qui est en jeu, c'est aussi celle de l'Union européenne.

Pascal Riché sur Rue89

GB: les autorités expulsent les gens du voyage de leurs terrains

Chez nos voisins britanniques, les gens du voyage -en majorité des Irlandais (« Irish travellers »)- ne sont pas mieux traités qu'en France. On ne les renvoie pas au pays, car la plupart sont des sujets de Sa Majesté, mais on les expulse de leurs propres terrains.

Mardi 7 septembre, Catherine McCann est encore en peignoir quand le premier camion déboulle sur son terrain. A quelques mètres de sa caravane, la compagnie d'huissiers Constant & Co, spécialisée dans l'expulsion des gens du voyage, installe un premier préfabriqué destiné aux employés de sa compagnie. A bout de nerfs, Catherine fume cigarette sur cigarette.

« Ça fait huit ans que ça dure. J'ai eu beau acheter mon terrain, je n'ai pas le droit d'y vivre. »

Catherine et les six autres familles -entre 50 et 60 habitants- de Hovefields, à Basildon dans l'Essex, ont reçu un avis d'expulsion de la mairie il y a un mois. La date butoir est passée, ils sont contraints de quitter, par la force, les terrains qui leur appartiennent. « Je suis bouleversée », raconte Margaret, la sœur de Catherine, assise sur la banquette de sa caravane.

« Maintenant qu'ils sont là, ils vont détruire nos terrains au bulldozer les uns après les autres pour qu'on ne revienne pas. » (Voir la vidéo)

Travellers' Eviction in Basildon from elisabeth blanchet on Vimeo.

« Ne nous traitez pas comme des chiens ! »

L'atmosphère est tendue à Hovefields. « Ce matin, avant que la presse arrive, un huissier a donné un coup de poing au visage de mon oncle », raconte John, un « traveller » d'une vingtaine d'années.

« Il lui a cassé le nez. Il ne voulait pas quitter son terrain. Le même huissier s'en est aussi pris à Donna, notre voisine, il lui a carrément arraché une touffe de cheveux. »

Des défenseurs des droits de l'homme sont présents, ils s'allongent sur le chemin boueux qui mène aux terrains pour empêcher l'accès des bulldozers. Les huissiers les déplacent de force. « Ils n'ont pas le droit de toucher aux gens, seuls les officiers de police y sont autorisés », crie une voix, surenchérie par celle de Catherine, bouleversée :

« Ne me touchez pas ! Montrez-nous du respect ! Ne nous traitez pas comme des chiens ! Est-ce que j'ai l'air d'un chien ? »

En vain, car l'opération continue et se solde par l'arrestation de deux manifestants et l'invasion inéluctable des bulldozers.

« On nous propose des appartements en HLM »

Les expulsions de gens du voyage sont monnaie courante en Grande-Bretagne, et le scénario classique : les familles achètent des terrains, demandent des permis de construire aux mairies, qui de manière quasi systématique, leur refusent.

Les « travellers » ont beau continuer à vivre dans leurs caravanes et n'avoir construit aucun bâtiment, ils sont considérés comme hors-la-loi par les autorités. Ces dernières sont censées leur proposer des alternatives de logement.

« On nous propose des appartements en HLM, mais ce n'est pas notre mode de vie. On veut rester ensemble, les uns à côté des autres et continuer à vivre dans nos caravanes », explique Margaret.

Les larmes lui montent aux yeux et son regard se fige vers l'extérieur. Elle chuchotte : « J'aime ma vie de “traveller” ».

Entre 15 000 et 30 000 Irish « travellers »

Qui sont les gens du voyage au Royaume-Uni ? Il existe plusieurs communautés (« English travellers », « Scottish travellers », Roms) mais la majorité d'entre eux sont d'origine irlandaise.

Depuis des décennies, ils arpentent les routes du Royaume-Uni et sont originaires des quatre coins d'Irlande. Ce serait la grande famine du milieu du XIXe siècle qui aurait poussé leurs ancêtres à prendre la route à la recherche de travaux temporaires.

Le voyage est devenu leur mode de vie et les routes du Royaume-Uni, plus propices au travail que celles d'Irlande, leur territoire de prédilection. C'est ainsi qu'aujourd'hui on dénombre qu'entre 15 000 et 30 000 Irish « travellers » résident en Grande-Bretagne. Leur nombre est cependant difficile à évaluer : il se base essentiellement sur les enfants scolarisés.

Les Gypsies britanniques ne perdent pas leurs traditions

Reconnu comme un groupe ethnique en Grande-Bretagne, il est aussi considéré comme celui souffrant le plus de discrimination. Comme à Hovefields, de nombreuses familles ont acheté leurs terrains et vivent sous la menace perpétuelle de l'expulsion.

La majorité vit dans des camps aménagés par les mairies, semi-sédentarisés : les enfants sont scolarisés dans des écoles du quartier et les familles ont accès aux centres de santé locaux. Les places dans ces sites sont de plus en plus rares, d'autant plus que les fonds, que les travaillistes avaient prévus d'allouer pour leur expansion, ont été annulés par le nouveau gouvernement de coalition au printemps dernier.

Mais qu'ils soient semi-sédentarisés ou non, les Gypsies britanniques ne perdent pas leurs traditions. La caravane est toujours amarrée à la voiture, prête au voyage, aux rassemblements familiaux et aux événements tels que les foires aux chevaux, comme celle d'Appleby dans le Nord-Ouest du pays.

Ce soir, c'est le chemin des bas-côtés des routes et des parkings de supermarchés que les expulsés de Hovefields vont prendre.

Répétition générale avant la « grande expulsion »

Un des huissiers ose demander à l'un des enfants pourquoi il n'est pas à l'école aujourd'hui. A quoi bon ? Il ne sait même pas où il sera demain.

Le coup de force que viennent de subir les sept familles de Hovefields n'a malheureusement que des allures d'exercice préparatoire et de répétition générale avant la « grande expulsion ». A quelques kilomètres de Basildon, les mille « travellers » de Dale Farm -la plus grande communauté de gens du voyage du Royaume-Uni- sont en effet les prochains sur la liste des huissiers. L'expulsion, prévue dans les trois semaines à venir, sera la plus importante de toute l'histoire du Royaume-Uni.

Un campement de réfugiés afghans ravagé par un incendie

Un campement de réfugiés afghans a été incendié de façon "visiblement volontaire" dimanche en fin d'après-midi à Cherbourg, sans faire de victime, a indiqué, lundi 13 septembre, le parquet. Le procureur Eric Bouillard a précisé qu'il y avait eu "plusieurs départs de feu, qui [ont] détruit neuf tentes sur treize sur un terrain communal relativement isolé des hauteurs de Cherbourg".

Le campement, "toléré", abritait une trentaine de réfugiés, "essentiellement des Afghans", qui étaient absents au moment des faits. Ils ont été provisoirement relogés dans des hôtels de Cherbourg par l'Etat. Une enquête en flagrance a été ouverte.

"Nous sommes extrêmement choqués et surpris par ce qui s'est passé, car on n'avait auparavant jamais ressenti d'hostilité envers les réfugiés à Cherbourg", a déclaré un porte-parole de l'association humanitaire Itinérance, Pascal Besuelle. "On ne peut que faire le lien avec le climat délétère qui règne dans le pays de stigmatisation de groupes ethniques et de chasse au Roms. Peut-être que cela a contribué à armer le bras de déséquilibrés", a-t-il ajouté. "Au campement de Cherbourg, 21 des 34 réfugiés avaient obtenu le statut de demandeur d'asile avec autorisation provisoire de séjour, mais n'étaient pas hébergés", a déploré M. Besuelle.

Des départs de feu volontaires avaient déjà été observés ces derniers mois à proximité de campements dans le secteur de Cherbourg, à la montagne du Roule, a relevé le procureur, précisant qu'aucun lien avec ce nouvel incident ne pouvait cependant être établi à ce stade. La Manche abrite de nombreux campements de réfugiés en attente d'un passage en Grande-Bretagne.

AFP dans le Monde

Clandestins: l’effet de la dissuasion

Les policiers français ont empêché 12.000 étrangers d'embarquer pour la France depuis début 2010.

Ce sont des clandestins virtuels. S'ils n'avaient pas été arrêtés avant d'embarquer pour la France avec de vrais faux passeports, des visas falsifiés ou des titres de séjour de pacotille, ils seraient venus grossir les rangs des sans-papiers ou des étrangers arrêtés à l'aéroport et placés en zone d'attente le temps d'une procédure longue, pénible souvent, et coûteuse. Entre janvier et juillet, 12.000 personnes ont ainsi été interceptées à l'étranger par des policiers français déployés dans 150 pays. Ces fonctionnaires sont particulièrement présents en Chine, en Afrique de l'Ouest, ou encore au Brésil ou en Égypte, devenus des lieux de transit pour les candidats à l'exil.

Ce dispositif de contrôle n'est pas nouveau. Mais il a été renforcé à la demande d'Éric Besson, ministre de l'Immigration, qui présente ce matin son bilan intermédiaire. Quatre-vingt-treize attachés de sécurité intérieure (qui dépendent des ambassades) veillent au contrôle en amont de l'immigration irrégulière. Dans les pays particulièrement sensibles, des policiers appelés «officiers de liaison» travaillent directement dans les aéroports, vérifiant les contrôles réalisés par les compagnies aériennes et les autorités locales. «Nous détectons chaque année près de 5000 faux documents», explique Émile Perez, directeur de la Coopération internationale (DCI), qui rassemble des policiers et des gendarmes. Les Français testent également la réalité des «liens familiaux» invoqués par le voyageur. Par exemple, le frère auquel il doit rendre visite mais dont il ignore l'adresse. «Il y a beaucoup de victimes des réseaux d'immigration clandestine parmi les étrangers que nous stoppons», poursuit Émile Perez.

S'ils ont des doutes, les policiers laissent la personne embarquer mais alertent la police aux frontières (PAF). Autrement, ils suggèrent aux compagnies aériennes comme aux douaniers locaux d'écarter les passagers irréguliers. Leur avis n'est que consultatif. Mais les compagnies aériennes, qui encourent une amende de 5000 euros lorsqu'elles faillissent à leur devoir de contrôle, le suivent en général.

Le nombre de personnes ainsi interceptées à l'étranger est en constante augmentation : 11.000 en 2008 et 20.000 attendues cette année. «Nous avons affiné notre stratégie, en établissant avec la PAF les routes privilégiées par les réseaux. Il faut être très mobile et déplacer les agents pour filtrer au bon endroit», explique encore le directeur de la Coopération. La simple présence des officiers français réduit, semble-t-il, la corruption dans certains aéroports.

Ce filtrage à la source a fait chuter le nombre de personnes retenues à leur arrivée en France, passé de 23.000 en 2001 à 16.500 en 2009. Les placements en zone d'attente, ces lieux de rétention dans les aéroports, les gares, les ports, diminue également. Beaucoup d'étrangers demandaient alors l'asile, devenant inexpulsables le temps que l'Office français de protection des réfugiés et apatrides statue sur leur cas.

«En stoppant l'immigration clandestine dès le pays d'origine, on évite beaucoup de difficultés», estime-t-on au ministère de l'Immigration. Les reconduites à la frontière restent délicates. Humainement, mais aussi techniquement. Sur 100 personnes interpellées en situation irrégulière, un quart «seulement» sont reconduites, selon le ministre. La loi sur l'immigration, qui sera débattue à l'Assemblée à la fin du mois, prévoit de réformer la procédure pour la rendre «plus efficace» . Mais elle suscite l'opposition des associations. Un bras de fer chronique qui renforce Éric Besson dans sa conviction que l'immigration irrégulière doit se combattre dès les pays d'origine et aux frontières de l'Europe.

Cécilia Gabizon dans le Figaro

Un texte sur les Roms sème la confusion à l’Elysée

 

Des campements doivent être évacués, "en priorité ceux des Roms", a dit N.Sarkozy. [Reuters]

Des campements doivent être évacués, "en priorité ceux des Roms", a dit N.Sarkozy. [Reuters]

Une circulaire traitant expressément de l'évacuation des Roms provoquait une confusion au sein du gouvernement français lundi. Le document, en cours d'étude par la Commission européenne, est totalement assumé par certains, pas du tout par d'autres. De son côté, l'ONU fait part de ses inquiétudes.

Le document, issu du ministère de l'Intérieur, date du 5 août, mais a été révélé vendredi dernier. La circulaire rappelle en préambule aux préfets les "objectifs précis" fixés par le président Nicolas Sarkozy: "300 campements ou implantations illicites devront avoir été évacués d'ici trois mois, en priorité ceux des Roms". Le texte reprend à plusieurs reprises la formule: "en priorité ceux des Roms".

Cafouillage

"Je ne connaissais pas cette circulaire", a assuré lundi le ministre de l'Immigration Eric Besson. "Le concept de minorités ethniques est un concept qui n'existe pas chez nous", a ajouté le ministre, qui a toujours affirmé que la France n'avait pris "aucune mesure spécifique à l'encontre des Roms".

Cette circulaire "est la traduction de notre politique et je l'assume tout-à-fait", a lancé de son côté le patron du parti présidentiel UMP Xavier Bertrand sur la radio RMC. "Les campements sont illégaux, ils sont démantelés en vertu de décisions de justice", a-t-il expliqué en dénonçant "l'hypocrisie" du parti socialiste et des "associations de bien pensants".

Sous la loupe de la Commission européenne

La Commission européenne a rappelé lundi qu'aucune catégorie de population ne pouvait être visée en Europe du fait de son origine ethnique. L'exécutif européen, chargé de faire respecter les traités dans l'UE, s'est cependant refusé dans l'immédiat à juger la circulaire sur le fond.

"Nous étudions ce document", a dit le porte-parole de la Commission pour les questions de justice et de droits des citoyens, Matthew Newman, qui a précisé que le texte était "sur internet".

La Haut Commissaire de l'ONU est inquiète de la "nouvelle politique française". [AFP]

"On est en train de dresser le procès européen de la France pour la façon dont une circulaire est rédigée", s'est exclamé en réaction Pierre Lellouche, en marge d'une réunion à Bruxelles avec ses homologues européens. Pour le secrétaire d'Etat français chargé des Affaires européennes, son pays n'a pas de leçon à recevoir et est "souverain".

Des critiques de tout horizon

Depuis sa révélation, le texte du ministère de l'Intérieur a suscité de nombreuses oppositions en France même, notamment celle de l'ex-dirigeant du parti socialiste François Hollande, qui l'a qualifié "d'immoral et illégal". Le Groupe d'information et de soutien des immigrés (Gisti) a annoncé dimanche préparer un recours devant le Conseil d'Etat, plus haute juridiction administrative, jugeant le texte discriminatoire.

La politique envers les Roms ainsi que le virage sécuritaire engagé cet été par le président Nicolas Sarkozy ont valu à la France des accusations de "racisme d'Etat". Jeudi, le Parlement européen a demandé à la France la suspension immédiate des renvois de Roms. En août, le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale de l'ONU (CERD) a dénoncé plus globalement un "manque de volonté politique" face au racisme. L'ancien président cubain Fidel Castro pense pour sa part que le président français Nicolas Sarkozy est en train de devenir "fou".

Depuis cet été, plus d'un millier de Roms ont été renvoyés en Roumanie et en Bulgarie, moyennant une aide de 300 euros par adulte et de 100 euros par enfant.

afp/bri sur le site de la RSR