mardi 22 novembre 2005

Fusion des services de l'asile et des étrangers


Encore une manifestation de la tendance à confondre les problématiques des migrations et celle de l'asile, à Neuchâtel les administrations fusionnent.
Voici un extrait du communiqué de RTN.
Cette restructuration engendre la suppression de quatre postes. Elle doit permettre d'économiser 200'000 francs dès 2006 et plus de 500'000 francs en 2007. Selon le Conseil d'Etat, cette réforme structurelle en annonce une centaine d'autres…
Cette fusion s'inscrit dans une série de restructurations menée dans le domaine de l'asile depuis deux ans et principalement liées à la baisse du nombre d'arrivées de requérants d'asile.
Le nouveau Service des migrations comprendra 65,4 postes et sera dirigé par Serge Gamma, l'actuel chef du Service des étrangers.

Tentative de suicide d'un requérant débouté à Genève



Le Courrier nous raconte la triste histoire d'une famille kurde.
François, requérant kurde, a dû être hospitalisé plusieurs jours après avoir ingéré -une quantité importante de médicaments, il y a deux semaines. Avec sa famille, il avait épuisé tous les recours contre le rejet de leur demande d'asile et la décision d'expulsion était tombée fin octobre. François voyait-il la mort comme seule issue possible ou essayait-il d'influencer la décision de l'Office fédéral des migrations par son acte désespéré? Sa tentative de suicide révèle en tout cas la profonde détresse humaine engendrée par la procédure d'asile et les demandes refusées. Ainsi, en octobre dernier, 934 requérants à Genève étaient concernés par une décision de renvoi exécutoire. «Nous n'avons pas de chiffres
concernant le taux de suicide ou de tentatives de suicide parmi les requérants d'asile, regrette le docteur Laurent Subilia du
Centre de santé migrants. En revanche, le nombre de consultations pour des problèmes psychologiques et de dépression a flambé.» Il explique que l'incertitude permanente, liée à la durée d'attente prolongée d'une décision, affecte très sérieusement la santé des requérants d'asile. Après quelques années de pression administrative continue, un nombre important craque émo-tionnellement. Des problèmes familiaux et sociaux, des comportements violents et autodestructeurs s'ensuivent. «Beaucoup de toxicodépendances parmi les réfugiés sont des équivalences suicidaires», s'alarme le médecin.
En revanche, l'attitude de François ne posait aucun problème. Il a appris le français et travaillé pendant deux ans et demi. Mais l'inquiétude liée à sa situation précaire en Suisse était omniprésente. Arrivé à Genève fin 2001, il a vu sa demande d'asile rejetée en juillet 2003. Le jeune homme, âgé aujourd'hui de 23 ans, a déposé un recours contre cette décision. Ancien membre du Parti démocratique populaire (HADEP) qui luttait pour la reconnaissance de la culture kurde et dissout en 2003, il craint la répression policière dans sa ville natale.
«On ne peut pas dire par principe que tous les membres du HADEP soient menacés en Turquie, précise Denise Graf, coordinatrice réfugiés et spécialiste de la Turquie auprès d'Amnesty Suisse. Il faut évaluer l'implication individuelle et celle de l'entourage dans les activités du parti. Si la personne provient d'une famille très politisée, les risques sont majeurs.» Denise Graf souligne néanmoins l'augmentation des tensions dans l'Est de la Turquie et les provocations perpétuées par les autorités. «Il faut un règlement politique de la question kurde. La reconnaissance de la minorité kurde, de sa langue et de sa culture, et un soutien économique pour la ré gion sont nécessaires.» '
François a été rejoint par sa femme et sa fille début 2004, mais le droit d'asile ne leur a pas non plus été octroyé. Les différents recours et demandes de réexamen déposés par la famille, qui s'est entre-temps élargie avec la naissance d'un deuxième enfant, sont tous rejetés. Elle doit quitter la Suisse. La Maison populaire de Genève s'engage en sa faveur et rédige différentes lettres aux autorités, sans succès.
Aujourd'hui, l'avenir de François, de sa femme et de leurs enfants est plus incertain que jamais. Ultime espoir, la famille est en train d'étudier la possibilité d'une demande de réexamen de la décision d'expulsion, suite au «fait nouveau» qu'est la tentative de suicide. Mais fallait-il vraiment en arriver là?

Tract de la CVSSP

Trajectoires d’asile africaines

Le rapport de l'Université de Neuchâtel est disponible au prix de 30 francs ou peut être déchargé gratuitement.
Description de cette étude:
Bien qu’elle reste numériquement modeste, la population concernée par l’asile originaire de l’Afrique subsaharienne a connu une croissance récente en Suisse et suscité d’importants débats. Force est cependant de constater que cette population et ses motifs de migration restent mal connus.
Ce rapport fait partie d'une étude mandatée par l'Office fédéral des réfugiés en 2003. Il présente une analyse des trajectoires de réfugiés et de migrants originaires d’Afrique occidentale en éclairant les déterminants de leur parcours depuis le départ du pays d’origine jusqu’au séjour en Suisse. L’intérêt porte d’une part sur les contraintes et les mécanismes inhérents au processus migratoire et d’autre part sur les stratégies adoptées par les migrants face aux politiques d’asile et d’immigration mises en oeuvre par la Suisse et les pays européens.

White Terror est projeté en Suisse Romande



Un film vidéo réalisé en Suède constitue la case départ de recherches qui ont conduit Daniel Schweizer et son équipe au coeur d‘un réseau extrémiste aux nombreuses ramifications en Europe et en Amérique du Nord. Ces recherches aboutiront parmi les instigateurs d‘une propagande raciste qui n‘est que haine, guerre raciale et ségrégation.

Ces cinq dernières années une relève s’est formée dans l’extrême droite radicale: les anciens sont morts ou trop âgés. Des idéologues émergent en Europe, en Russie et en Amérique du Nord: ils n’ont pas forcément le crâne rasé, ils ont créé des associations, des sociétés de distribution, des clubs de musique, des revues et des maisons d’édition, des sites Internet et ont trouvé de nouveaux symboles pour remplacer les anciens.

Ne pas manquer non-plus l'excellent site internet du film, avec un trailer en macromédia

Affiche de Sos-racisme



Pour commander cette affiche

Calendrier de l'Avent de l'OSAR



A l'occasion de l'Avent, l'Osar édite un magnifique calendrier :
"Des destinées humaines derrière chaque exil forcé

Depuis des siècles, des réfugiés arrivent en Suisse. Découvrez derrière chaque fenêtre de ce calendrier de l’Avent le destin unique d’un réfugié célèbre ou inconnu ayant trouvé refuge en Suisse. Ce calendrier vous montrera l’énorme apport des exilés à la vie de notre pays et également l’histoire fabuleuse de la tradition humanitaire de la Suisse. Sans l’aide de la population, ceci n’aurait pas pu être possible."


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Le Grand Conseil soutient la pétition broyarde

Voici le communiqué du groupe de soutien aux migrants de Payerne et environ.


Un large mouvement populaire de la Broye (plus de 1600 signataires) a demandé aux autorités cantonales de ne pas renvoyer des requérants d’asile déboutés de notre région. La pétition lancée par le Groupe de soutien aux migrants de Payerne, déposée en avril auprès du Grand Conseil vaudois, vient de franchir une nouvelle étape. Approuvée et soutenue par une majorité de députés, elle a été transmise au Conseil d’État.

Rappelons que la Confédération a refusé à une veuve du Kosovo, prise en charge par son fils et sa belle-fille dont elle garde les jeunes enfants pendant que leurs parents travaillent, à un couple de Serbie du sud dont le mari est le cuisinier très apprécié de l’Auberge communale de Fétigny, et à une famille avec deux jeunes enfants, rescapée du massacre de Srebrenica en Bosnie, le droit de poursuivre leur vie dans notre pays.
En Suisse depuis 7, 6 et 5 ans, habitant Payerne, ces personnes sont intégrées et n’ont jamais connu aucun problème avec les autorités.
Le papa de la famille bosniaque avait un emploi jusqu’à ce que le Service de la population du canton de Vaud lui interdise de travailler, comme à des centaines de requérants déboutés, malgré une résolution du Grand Conseil contre les interdictions de travail votée au début de l’été. Atteints dans leur santé, Hajrudin et Raza, qui ont vécu des événements traumatisants durant les conflits qui ont endeuillé la Bosnie, vivent dans l’angoisse d’un retour.

A plusieurs reprises, les médecins de Luljeta, la jeune femme originaire de Serbie du Sud, victime d’actes très graves durant la guerre dans son pays, ont demandé à ce qu’elle ne soit pas renvoyée afin qu’elle puisse poursuivre le traitement entrepris en Suisse. Les autorités fédérales sont restées sourdes à ces appels.
Confirmant le vote du début du mois de juillet (approbation de la motion du député Melly demandant que le Canton de Vaud renonce aux mesures de contrainte sur les requérants d’asile déboutés), le Grand Conseil, autorité suprême du canton, a apporté son soutien à quatre pétitions déposées par des groupes régionaux, le mardi 4 octobre dernier.
Le groupe de soutien aux migrants de Payerne tient à exprimer sa reconnaissance aux signataires de la pétition et aux députés qui ont manifesté leur volonté de maintenir une politique respectueuse des droits humains dans notre canton. Il appelle le Conseil d’État à suivre les résolutions votées par son législatif.
L’interdiction de travailler qui frappe de nombreux requérants d’asile déboutés a des conséquences préjudiciables pour la santé psychiques des travailleurs privés de leur emploi et pour les finances du canton qui doit subvenir aux besoins des personnes privées de revenus.

Nous attendons du Conseil d’État qu’il mette fin à l’incertitude, à l’angoisse, à la souffrance d’êtres douloureusement touchés par les événements vécus dans leurs pays. Il est temps que ces personnes qui ont demandé l’asile dans notre pays puissent enfin y travailler, y panser leurs plaies et construire sereinement leur avenir.

Découragé, un couple chilien choisit le retour au pays.

Malgré près de 15 ans passés en Suisse et un permis B obtenu lors d’un premier séjour, Carlos et Gilda, déboutés par le Tribunal administratif après le refus du Service de la population du Canton de Vaud de leur accorder une nouvelle autorisation de séjour, se sont résignés à rentrer au Chili, le coeur brisé. Le groupe de soutien aux migrants de Payerne dénonce le durcissement de la loi sur les étrangers et son application sans nuances dans notre canton dont sont victimes les “sans-papiers” depuis quelques mois. Les chances de régularisation de personnes vivant pourtant depuis de nombreuses années chez nous sont quasiment nulles malgré une parfaite intégration, un emploi, un fort soutien local.

Déstabilisés, inquiets suite aux mesures prises récemment par les chambres fédérales, de nombreux migrants ont, plus que jamais, besoin de notre soutien.
Nous invitons toutes les personnes soucieuses de maintenir en Suisse une politique qui respecte les droits et la dignité des migrants, à faire entendre leur voix à nos côtés.