Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) accuse les autorités italiennes de mauvais traitements à l'encontre d'immigrants illégaux africains empêchés d'atteindre les côtes de l'Italie et refoulés vers la Libye.
L'Italie a aussitôt récusé ces allégations et exigé des excuses de la part de l'agence de l'Onu, dont les accusations sont fondées sur des entretiens avec 82 migrants interceptés en haute mer le 1er juillet et dont certains sont parqués aujourd'hui dans des camps libyens où "ils ont besoin d'une protection internationale".
Selon une nouvelle procédure en place en Italie depuis le mois de mai, près d'un millier de clandestins qui avaient tenté de rejoindre la Péninsule par la mer ont été refoulés vers d'autres pays, principalement la Libye, a précisé le HCR.
Celui-ci, qui s'est inquiété à plusieurs reprises de cette nouvelle politique susceptible de dénier aux intéressés le droit à l'asile, affirme que la marine italienne ne cherche même pas cherché à établir les nationalités des immigrants refoulés - des Erythréens en majorité - ni les raisons de leur émigration.
Lors des entretiens réalisés, le HCR dit avoir entendu "des récits perturbants sur l'utilisation de la force par le personnel italien" lors du transfert sur un navire libyen des clandestins auxquels la marine italienne n'aurait même pas donné à manger.
"Au vu de la gravité de ces allégations, le HCR a adressé une lettre au gouvernement italien réclamant des informations sur le traitement des gens rapatriés en Libye et demandant que les normes internationales soient respectées", a déclaré Ron Remond, porte-parole du Haut Commissariat.
Le ministre italien des Affaires européennes, Andrea Ronchi, a déclaré que le HCR "devrait avoir honte de lui" et "présenter ses excuses à l'Italie", à laquelle l'agence onusienne n'a même pas pris la peine, selon lui, de demander sa version des faits.
"Ces accusations sont imprudentes, fausses, démagogiques, offensantes et répugnantes, et blessent nos forces armées qui, chaque jour à travers le monde, démontrent leur moralité, leur dévouement, leur humanité, leur compétence et leur sens du sacrifice", a-t-il ajouté.
Stephanie Nebehay à Genève et Philip Pullella à Rome, version française Marc Delteil, le Point
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