vendredi 23 octobre 2009

Paris et Rome veulent renforcer Frontex

La France et l'Italie ont demandé un renforcement des moyens de l'agence pour la sécurité et la protection des frontières de l'Union européenne (Frontex), afin notamment qu'elle soit en mesure d'organiser régulièrement des vols groupés de rapatriement d'immigrés clandestins.

Dans une lettre à la présidence suédoise de l'UE, Nicolas Sarkozy et le président du Conseil italien Silvio Berlusconi réclament en outre l'élaboration par les Vingt-Sept d'une "doctrine d'engagement claire et partagée" des opérations maritimes d'interception de clandestins en Méditerranée.

Dans leur lettre publiée vendredi par l'Elysée, ils jugent que les filières d'immigration illégale "exercent une pression sans précédent sur les frontières extérieures de l'Union européenne, en particulier en Méditerranée".

Ces filières mettent selon eux à l'épreuve la politique définie par le Pacte européen de l'immigration adopté fin 2008.

Pour ces raisons, ils estiment que le Conseil européen des 29 et 30 octobre doit décider "immédiatement d'axes de travail" sur le sujet et que des orientations politiques "claires et précises" sur le renforcement de Frontex sont "indispensables".

Pour lutter tout particulièrement contre l'immigration clandestine en Méditerranée, la France et l'Italie réclament que Frontex noue une coopération avec chacun des Etats de départ des migrants.

L'affrètement régulier par l'agence "de vols groupés pour des opérations communes de reconduite au niveau européen" est un autre de leurs souhaits, la publication de cette lettre intervenant en pleine polémique en France sur les conditions du renvoi d'immigrés afghans dans leur pays.

Paris et Rome veulent en outre un accord spécifique avec la Libye "pour consolider le mouvement récent de réduction des flux migratoires" en provenance de ce pays.

Il devra selon eux "comporter des clauses opérationnelles pour appuyer ses efforts de maîtrise des frontières libyennes et renforcer la coopération en matière de retour".

La France et l'Italie mentionnent également la nécessité d'efforts en direction de la Turquie et, plus généralement, d'une "véritable mobilisation des pays d'origine, de transit et de destination" pour que la lutte contre les filières clandestines soit au centre de leur coopération.

Reuters