vendredi 26 octobre 2007

Droit des migrants: rendez vous à Strasbourg (cour des droits de l'homme)

Lire l'article de Virginie Poyeton dans le Courier
la fait quelques années que l'UDC et la droite bourgeoise le prônent: tous les étrangers ne se ressemblent pas. A l'instar des réfugiés, il y a les «vrais» et les «faux». A savoir, les ressortissants de pays tiers et ceux originaires des Etats membres de l'Union européenne. Les lois sur les étrangers et l'asile l'avait initié, leurs ordonnances d'application discutées mercredi au Conseil fédéral ne font que le renforcer. Au pays des moutons noirs, les moutons gris sont rois.
A partir de janvier 2008, les «extra-communautaires» n'auront plus les mêmes droits que les Européens. C'est déjà le cas, mais les textes ouvrent de nouveaux champs de compétence: dans le domaine du droit de la famille, du mariage ou des droits fondamentaux comme l'intégrité corporelle et le droit à une vie décente. En plus de renforcer la discrimination entre non-détenteurs d'un passeport à croix blanche, les lois et ordonnances contreviennent dans de nombreux cas aux principes mêmes des droits humains. Elles renforcent l'existence d'une catégorie de sous-hommes admis ou tolérés sur le territoire helvétique. Dès 2008 par exemple, les parents «extra-communautaires» qui voudront faire venir leurs enfants de plus de 12 ans auront une année pour entreprendre les démarches et prouver aux autorités concernées qu'ils seront financièrement indépendants. Au-delà de ce délai, leur droit tombe. Contraire aux droits de l'enfant, cette mesure n'est pas appliquée en Suisse aux ressortissants européens. Dans le même ordre d'idées, pour le regroupement familial, les conjoints devront désormais faire ménage commun. Une femme battue par son mari ne pourrait séjourner dans un centre d'accueil sous peine de perdre son droit de séjour. Allant à l'encontre du respect de la vie privée, cette exigence de vie commune ne s'applique pas aux Européens.
Dès le 1erjanvier, les cantons seront également autorisés à conclure des contrats d'intégration et à imposer des cours de langues aux étrangers. Mais attention, ces fameux contrats ne concerneront pas tous les immigrés, seulement «les groupes à risques», soit en premier lieu les ressortissants des Balkans, comme l'a précisé mercredi Eduard Gnesa, directeur de l'Office des migrations. Il est facile d'en déduire que les fonctionnaires internationaux en Suisse depuis plusieurs années et ne parlant pas une seule langue nationale ne seront pas considérés comme «un groupe à risques».
L'entrée en vigueur des lois s'inscrit donc dans une tendance: celle qui mettra tous les déboutés de l'asile à la rue dès le mois de janvier, celle qui a vu les conseillers nationaux accepter l'usage des pistolets «taser» pour se débarrasser de requérants récalcitrants, celle encore qui permet à des initiatives parlementaires proposant d'interdire aux sans-papiers de se marier de voir le jour.
La politique suisse de la migration devient celle de la discrimination et de la violation des droits fondamentaux. La Cour européenne des droits de l'homme pourra-t-elle offrir des voies de recours à toutes les victimes de cette politique? Rendez-vous à Strasbourg.

Une Suisse en mal d'humanité

Lire ce courrier des lecteurs dans Le Temps
Autrefois, la Suisse respectait la Convention de Genève (1951) sur le statut des réfugiés et traitait le plus souvent les requérants d'asile avec humanité. Mais, en décembre 1994, nous avons accepté les mesures de contrainte qui permettent d'emprisonner les requérants déboutés en attendant leur renvoi (Et certains se plaignent de la proportion d'étrangers dans les prisons!).

En 2004, nous avons déboursé trois allers-retours et un aller simple pour renvoyer de force Stanley Van Tha, encadré de trois policiers, chez lui en Birmanie, pays considéré comme sûr! Est-il encore vivant dans sa prison... son crime étant d'avoir osé quitter son pays? Est-ce pour faire des économies qu'on veut aujourd'hui utiliser ces horribles pistolets Taser à électrochocs pour renvoyer des requérants d'asile qui n'ont commis aucun délit (Le Temps du 4 octobre)? [...] Quelle honte! Alors qu'en février 2005, la Suisse interdisait l'utilisation des Taser sur les animaux...

Et dès janvier 2008, ce ne serait plus des professionnels qui interrogeront les requérants, mais des intérimaires! Une économie de plus... avec probablement beaucoup plus de dérapages. Et les requérants depuis longtemps en Suisse, qui ont récupéré nos gros déchets pour se loger dans un petit studio en attendant la décision finale, devront quitter leur logis et être regroupés par sexes, sans un sou d'argent de poche, à l'exception des familles avec enfants qui recevront 9 fr. 50 par personne et par jour. Voilà la nouvelle façon des Suisses d'être humains! [...]

Dérapage

Excédé par le comportement
d'une hôtesse, Davide Bianchi
a perdu la boule à l'aéroport
de Rio de Janeiro


Davide Bianchi participait au Brésil aux Mondiaux de boccia. A son retour, lors d'une escale à Rio de Janeiro, il dérape et insulte une hôtesse de couleur. Ce fait divers a pris de l'ampleur au Brésil, où il est «est perçu comme une illustration de la campagne électorale raciste, largement répercutée au Brésil», selon le journaliste brésilien Rui Martins.
A lire dans le Matin

Bex: avenir du centre de requérants

Affectation à revoir pour les locaux de la Fareas
L’initiative «Pour que Bex retrouve sa sérénité» n’est plus. Mais l’UDC a obtenu que des «négociations sérieuses» soient menées avec le canton pour trouver une nouvelle affectation au centre de requérants.
L’avenir des locaux pour requé­rants d’asile de la Fareas de Bex a valu, comme prévu, quelques discussions lors du Conseil com­munal de Bex mercredi soir. Chaque partie a campé sur ses positions ( 24 heures de mardi) et le résultat final est conforme aux attentes: l’initiative UDC demandant le rachat du bâti­ment au canton (appuyée par votation populaire en fin d’an­née dernière) a été abandonnée. Le Conseil d’Etat a en effet signifié à plusieurs reprises ne pas vouloir entrer en matière.
Les accusations de l’UDC, qui considère les efforts entrepris par la Municipalité pour con­vaincre le canton comme ayant été insuffisants, n’ont pas poussé une majorité du Conseil communal à relancer le proces­sus (plus des deux tiers de l’assemblée ont voté pour l’abandon). «Nous sommes arri­vés au terme du processus dé­mocratique », a pour sa part lancé le syndic Michel Flücki­ger.
Comme elle l’avait annoncé, l’UDC n’en est pas restée là. Par le dépôt d’une motion, le groupe a obtenu que la Munici­palité entreprenne «des négo­ciations sérieuses» pour trou­ver un terrain d’entente avec l’Etat sur une nouvelle affecta­tion de ces locaux.
Le texte a recueilli le nombre de voix nécessaires pour être validé. Une commission sera nommée pour plancher sur la question.
Un article paru dans 24 Heures.