mardi 9 octobre 2007

Pour la Syrie, terre d'accueil des réfugiés irakiens, la barque est bientôt pleine

Lire l'article du Courrier par Norah Louise
REPORTAGE - Depuis l'invasion américaine, la Syrie a accueilli 1,5 million d'Irakiens presque sans assistance internationale. Cet afflux de réfugiés menace l'équilibre du pays.
La Syrie est en ébullition. Destination touristique modérément appréciée des Occidentaux de nos jours, Damas reste en revanche très prisée par les Arabes, et voit défiler dans ses souks et ses mosquées toutes les nationalités de la région. Précisons que les citoyens des pays membres de la Ligue arabe n'ont pas besoin de visa pour entrer en Syrie, pour y posséder des biens et pour y travailler. Une seule nation fait exception à la règle, l'Irak, et ce depuis le 10 septembre dernier. En effet, une loi interdit désormais aux Irakiens de se réfugier en Syrie sans visa, ce qui était le cas jusque-là. Les Irakiens ne peuvent plus travailler en Syrie, ni être propriétaires. Les futurs réfugiés devront aussi repasser la frontière dans l'autre sens tous les trois mois, ce qui signifie pour eux retourner en Irak, puis revenir en Syrie, où on leur renouvellera leur permis.
Paraît-il... Depuis l'invasion américaine de l'Irak, en 2003, le flot des réfugiés irakiens en Syrie n'a pas cessé. Leur nombre atteint aujourd'hui le chiffre record de 1,5 million de personnes, ce qui menace dangereusement l'équilibre démographique et économique de la Syrie...

Néo-nazis en Helvétie

En Suisse romande, on disait les activistes d'extrême-droite dispersés et peu politisés. La rencontre avec un groupe de skinheads prouve que les choses sont en train de changer.

La décoration dans l'appartement vaudois de Fabrice (prénom d'emprunt), 18 ans, skinhead depuis plusieurs années
La décoration dans l'appartement vaudois de Fabrice (prénom d'emprunt),
18 ans, skinhead depuis plusieurs années [© RSR]

On parle à nouveau de cette mouvance depuis que des bombes artisanales ont explosé au domicile de trois responsables de la fête du 1er août au Grütli. Ce premier août, justement, la police empêchait un groupe de militants d'accéder à la prairie et une pièce d'artifice était tirée dans l'enceinte de la fête. Le ministère public enquête conjointement sur ces 4 affaires, il suppose qu'elles sont liées.

Les soupçons se portent sur l'extrême droite. On disait pourtant que ces milieux étaient plutôt éparpillés et peu organisés en Suisse, particulièrement en Suisse romande. Mais le nombre de militants explose: la police fédérale en recensait 300 en 96, 1200 10 ans plus tard. Alors, sont-ils toujours aussi désorganisés qu'on le dit ou capables de mener des actions violentes de manière concertée ?

En Suisse Romande, Virginie Pilault a rencontré deux skinheads actifs dans le canton de Vaud où la police recense environ 50 extrémistes. Fabrice et George ( prénoms d'emprunt) sont chez eux, un vendredi soir. Ils écoutent de la musique RAC (Rock Anti Communiste), des chansons aux textes très violents, comportant notamment des appels au meurtre d'étrangers et de juifs. Ils disent leur attachement au nazisme et leur admiration pour Adolf Hitler. Ils nient l'existence des chambres à gaz et de la Shoah.

Le lendemain à Yverdon

On les retrouve le lendemain matin, jour de marché, sur la place Pestalozzi à Yverdon. Sur le stand UDC, qui fait campagne, ils discutent avec les responsables du stand. Ils demandent des affiches, signent une pétition. Mais affirment qu'il ne veulent pas adhérer à ce parti, car il est trop modéré à leur goût. Ils revendiquent leur indépendance et soutiennent qu'ils ne sont conseillés par personne.

Pourtant, lorsque nous rencontrons Philippe Brennesthul, il reconnaît jouer un rôle d'"écoute et de conseil" auprès des skinheads. Philippe Brennensthul est un extrémiste de droite habitant le nord vaudois, condamné à trois mois de prison pour diffusion de propos révisionnistes, ancien garde du corps de Ben Bella, le leader du FLN algérien, aujourd'hui lié au PNOS, un parti d'extrême droite alémanique qui souhaite s'implanter en Suisse Romande. Nous apprenons qu'il a rencontré nos jeunes skinheads plusieurs fois.

Notre dernier rendez vous avec Fabrice et George a failli tourner court. Ils ne viennent pas au dernier rendez vous que nous leurs avions fixé. Nous les retrouvons par hasard sur la place de la gare à Yverdon... Nous comprenons qu'ils ont subi des pressions pour les inciter à ne plus nous répondre.

Néo-nazis en Helvétie, c'est le reportage de 15-Minutes, réalisé par Virginie Pilault.


C.Blocher accusé d'avoir joué avec le feu

Le gouvernement était au courant des risques. Mais le ministre de la Justice n’est pas intervenu auprès de son parti. La Berne fédérale s’interroge.

La police bernoise se retrouve sous le feu des critiques,
notamment de la part des dirigeants de l’UDC.



L’Union démocratique du centre est-elle victime des casseurs de samedi ou a-t-elle mis le feu aux poudres? Depuis les émeutes en ville de Berne, la question fait débat, jusqu’au Conseil fédéral. C’est plus particulièrement l’attitude du ministre de la Justice qui est en cause.
Dans l’entourage d’autres conseillers fédéraux et auprès de hauts fonctionnaires, les questions fusent. Pourquoi, en tant que chef des renseignements intérieurs, Christoph Blocher n’a-t-il pas poussé son parti à redimensionner sa manifestation électorale? A-t-il agi en ministre de Justice et Police responsable? S’est-il comporté comme un chef de campagne œuvrant à la visibilité de sa formation politique, quitte à sacrifier quelques vitrines? La discussion ne fait que commencer.

Pascal Couchepin (PRD) a ouvert les feux samedi soir lors du journal télévisé. Il a regretté que, malgré les informations à disposition, ses collègues UDC aient pris le risque d’organiser une telle manifestation. La présidente de la Confédération Micheline Calmy-Rey (PS) a affirmé hier matin à la Radio romande qu’en dépit d’avertissements, «rien n’a pu être ou n’a été fait». Cela alors même que les «responsables de la sécurité au Conseil fédéral sont du parti qui n’a pas pu défiler».

Gouvernement informé

L’Office fédéral de la police confirme avoir informé le gouvernement des dangers. «Ce qui s’est produit correspond à ce que nous attendions, tant au niveau du potentiel de violence que du nombre de participants», explique Jürg Bühler, suppléant du chef du Service d’analyse et prévention. Il revenait toutefois aux autorités de la ville et du canton de Berne d’autoriser ou non la manifestation. Les ministres ont également été informés des risques personnels qu’ils prenaient en se rendant à la manifestation. Quant à la décision de participer ou non, elle incombait à Christoph Blocher et à Samuel Schmid.

Du côté du Département de justice et police, on s’en tient aux déclarations de Christoph Blocher lors de la manifestation de son parti. Il a, à cette occasion, dénoncé les atteintes à la liberté d’expression ainsi que l’action de la police bernoise.

Pour sa part, Samuel Schmid avait décidé de ne pas défiler et de tenir uniquement un discours sur la place Fédérale. Se distanciant de son parti, il a estimé hier qu’un simple rassemblement sur cette place aurait été plus facile à gérer.

Pour le conseiller national et vice-président du parti Yvan Perrin (UDC/NE), les choses sont claires: «La police était en sous-effectif. Les autorités politiques portent la responsabilité de ces erreurs de planification.» Quant à un éventuel redimensionnement de la manifestation, par exemple en annulant le cortège à travers la vieille ville, il en fait une question de principe: «Les droits démocratiques ne sont pas négociables. Un changement de programme de notre part aurait représenté une capitulation.»

Un article de Romain Clivaz pour 24 Heures

La Suisse: terre d'asile

«Nous ne pouvons pas nous empêcher de vous informer que dans notre école nous sommes indignées au plus haut point par le fait qu'on repousse les réfugiés dans la misère sans le moindre état d'âme... Nous n'aurions jamais pu nous imaginer que la Suisse, havre de paix qui se veut charitable, jette ces êtres miséreux et grelottants comme des animaux hors de ses frontières... A quoi cela sert-il de pouvoir dire que la Suisse était méritante dans la dernière guerre mondiale si nous n'avons rien de positif à évoquer quant à ce qui a été réalisé dans cette guerre-là?»

Pétition de 22 élèves âgées de 14 ans, de l'Ecole Secondaire de filles de Rorschach, adressée aux Conseillers fédéraux le 7 septembre 1942.


Texte trouvé sur le site de Présence Suisse

Philippe Leuba: bilan des 100 jours

Le chef de l’Intérieur a choisi le cœur du nouveau district de Morges pour faire le bilan de ses trois premiers mois au Conseil d’Etat. Il fait, entre autre, le bilan semestriel de l'asile. Sans doute le thème qui a le plus occupé son prédécesseur Jean-Claude Mermoud face aux médias. Philippe Leuba a eu l’occasion de le découvrir au lendemain de sa prise de fonctions avec le cas d’Adem Salihi, l’ex-employé communal de Bassins. Pour mener à bien sa politique «responsable» et «humaine» en matière d’asile, le nouveau chef de l’intérieur a, contrairement à son prédécesseur, décidé de communiquer. Il entend dresser un bilan semestriel de l’asile dans le canton pour «tordre le cou aux rumeurs».

Un article de Viviane Ménétrey dans 24 Heures.

Mobilisation pour Josué et Goldi

Mobilisation de parents d'élèves contre l'expulsion de deux Congolais
Cela fait deux ans et demi que Josué, 9 ans, et Goldi, ont quitté le Congo-Kinshasa pour rejoindre leur père requérant d'asile.


Josué et Goldi avec leurs copains Guillaume et Yanis
(N.Merckling)

Mais voilà, il y a quelques jours, l'Office fédéral des migrations a annoncé que la demande d'asile des enfants était rejetée et qu'ils devaient «quitter la Suisse avant la fin du mois faute de quoi ils s'exposent à la contrainte». Choqués, des parents d'élèves du quartier de Saint-Jean ont recueilli des signatures pour demander à Berne «de reconsidérer le renvoi des deux garçons (...) étant donné que le père est engagé pour son quartier». Willy Munganga, le père, a été très touché par cet élan de solidarité: «Cela fait aussi plaisir à mes enfants, qui ne comprennent pas pourquoi ils devraient être chassés alors qu'ils ont des amis et que moi aussi j'habite ici.»

Bernard Ducrest, responsable de la Direction du séjour à Genève, indique que les enfants ont obtenu un refus car la demande d'asile ne concernait qu'eux. Leur dossier n'était pas traité avec celui du père. Néanmoins il affirme qu'il n'y a pas de craintes à avoir: «Nous n'avons pas de velléité à exécuter le renvoi. Nous examinons l'opportunité de demander l'octroi d'un titre de séjour pour le père, et donc pour ses enfants.»