jeudi 7 juin 2007

Naturalisations par les urnes: le National rejette l'initiative UDC

Lire la dépêche de Bluewin Infos
Le Conseil national recommande au peuple et aux cantons de rejeter l'initiative populaire de l'UDC "pour des naturalisations démocratiques". A l'issue de cinq heures de débat, il a suivi le Conseil fédéral et a désavoué sa commission par 117 voix contre 63.

Naturalisations: la vérité des chiffres

Lire l'édito de DIDIER ESTOPPEY dans le Courrier
La Suisse naturalise à tour de bras. Si l'UDC le dit, c'est qu'il doit bien y avoir une part de vérité dans ce constat. Lundi soir encore, le conseiller national Oskar Freysinger hurlait lors d'un débat télévisé, sans être contredit, qu'on approche des 50 000 naturalisations par année et que «ça ne va plus». Il convient d'abord de tempérer les craintes de l'Autrichien naturalisé valaisan: le nombre de passeports à croix blanche délivrés chaque année à des naturalisés tourne plutôt autour des 35 000. Tels étaient en tous les cas les chiffres pour 2005, repris dans une récente publication de la Direction du développement et de la coopération (DDC).1 Ce rappel tombe à point nommé, alors que le Conseil national se prononce ce jeudi sur l'initiative de l'UDC demandant des naturalisations par le peuple: loin de naturaliser à-tout-va, la Suisse se situe largement en queue du peloton européen. A tel point que si, avec 21,8%, le taux de sa population étrangère est relativement élevé, ceci s'explique en bonne partie par les obstacles administratifs mis à la naturalisation. Ainsi, près d'un quart des «étrangers» vivant en Suisse y sont nés. Dans plusieurs pays européens, ils n'auraient pas eu à entreprendre la moindre démarche de naturalisation: en Grande-Bretagne, aux Pays­Bas, en France ou en Allemagne, les enfants qui sont nés dans le pays en obtiennent la nationalité à la naissance si un des parents y a vécu huit ans. La Suisse se distingue également par une procédure particulièrement longue: alors que la durée de résidence requise pour une candidature à la naturalisation y est de douze ans, celle-ci varie de cinq à dix ans dans la plupart des autres pays européens. Le résultat est à l'avenant: avec 2% de ses résidents étrangers qui ont acquis le passeport suisse en 2001, la Confédération sortait pratiquement dernière de classe. Seul le Luxembourg, avec 0,3%, pouvait se targuer d'être plus restrictif. Mais les chiffres helvétiques doivent aussi être mis en regard de taux de naturalisation comme ceux des Pays-Bas (7%), de la Suède (7,6%) ou de la Hongrie (7,7%). Au final, une rapide analyse de la situation aurait donc de quoi rassurer l'UDC et son fans' club. Mais l'UDC n'en a probablement pas besoin. Tout est en effet question de perspective. Il y a quelques années, lors des débats dans les cantons de Vaud ou de Genève sur le vote des étrangers, elle combattait cette innovation en insistant sur la nécessité, pour les étrangers désireux d'exercer leurs droits politiques, de se naturaliser. Tout en proclamant vouloir soutenir des naturalisations facilitées. Ce qui ne l'a pas empêchée de militer, tout aussi sec, contre les deux projets de naturalisation facilitée soumis à votation en septembre 2004. Avant d'en remettre une couche aujourd'hui. Car c'est bien connu: à l'UDC, la rigueur, c'est pour les autres.

Débat radiophonique sur la naturalisation par le peuple

Cap sur Berne au Palais fédéral pour notre grand débat à la salle des Pas Perdus au Palais fédral sur les naturalisations par le peuple. Débat entre Thérèse Meyer, conseillère nationale PDC fribourgeoise, Andreas Gross, conseiller national PS zurichois, Yvan Perrin, conseiller national UDC neuchâtelois, et Serge Beck, conseiller national Libéral vaudois.
Ecoutez l'émission

Abdula, l'affineur de gruyère sommé de quitter ses caves

Lire l'article de François Mauron dans Le Temps
Employé par la Coopérative fribourgeoise des fabricants de fromages d'alpage, ce ressortissant du Kosovo, parfaitement intégré, mais sans autorisation de séjour, est menacé d'expulsion. A Charmey, où il travaille, la révolte gronde.

Ici, pour Adem c’est sans espoir �


Lire dans le journal La Côte

Hier, la parution dans L’Illustré d’un article très documenté sur la famille d’Adem Salihi dans son village de Petrovë, au Kosovo, a suscité une vive émotion à Bassins. Le journaliste Arnaud Bédat et le photographe Blaise Kormann ont montré dans leur reportage que l’ex-employé communal n’avait aucun avenir, et n’était pas le bienvenu s’il rentrait chez lui.
«La Suisse ferait mieux de le tuer»

Ils ont retrouvé son fils, Ramiz. Agé de 18 ans, il leur a expliqué que sa mère, quand elle a appris que son père ne pouvait pas rester en Suisse, était partie avec ses trois sœurs. Avec un taux de chômage de près de 70%, celui qui nourrissait sa famille et aidait ses frères, ne serait pas prêt de trouver du travail. La Suisse ferait mieux de le tuer plutôt que de le renvoyer ici, tonne son frère, Ahmet. Ici, pour lui c’est sans espoir, écrit Arnaud Bédat. Contacté hier par téléphone, le reporter précise que même s’il trouvait un travail, cela ne suffirait pas pour faire vivre sa famille.

A Bassins, Adem Salihi est de plus en plus déprimé. Je ne vais pas bien, c’est difficile, dit-il d’une voix lasse. Il est suivi quotidiennement par un médecin. Voir le visage triste de son fils dans l’hebdomadaire et apprendre que sa femme est partie avec ses filles, lui ont porté un coup supplémentaire au moral. Du côté des membres de son comité de soutien, on parle d’un bon reportage qui va dans le sens de ce qu’ils martèlent depuis des semaines. C’est la démonstration qu’il n’y a pas de possibilité de travail là-bas!, note Gilbert Auberson. Même s’il regrette qu’il faille aller jusqu’à exposer la vie d’une personne sur la place publique pour prouver que les siens ne veulent pas de son retour. Qui plus est, les gens qui sont expulsés de Suisse sont mal vus car les Kosovars pensent que ce sont des voleurs!, note-t-il. Un comité qui espère toujours que les membres du gouvernement feront preuve d’humanité en revoyant leur position. Prochain épisode, ce soir, avec une réunion extraordinaire du Conseil communal. Unique point à l’ordre du jour: une résolution qui sera envoyée au Conseil d’Etat.
Marie-Christine Fert

Adem : Indésirable en Suisse, malvenu dans son pays

Lire l'article de 24 Heures
L’ancien employé communal de Bassins ne sera pas accueilli à bras ouverts par sa famille au Kosovo, malgré l’aide substantielle qu’il n’a jamais cessé de lui fournir.
Adem Salihi n’a pas encore reçu de convocation du Service de la population pour préparer son retour au Kosovo. Il y répondra favorablement, mais ne veut pas d’aide, car il n’entend pas rentrer dans son pays d’origine.BASSINS, LE 1er JUIN 2007


Adem Salihi a-t-il un avenir au Kosovo? La partie n’est en tout cas pas gagnée d’avance pour l’ancien employé communal de Bassins qui attend son plan de vol. Dans son village de Petrovë, il n’est en effet pas le bienvenu! L’Illustré , dans son édition d’hier, dresse un tableau presque inquiétant de la situation sur place. Ses frères ne souhaitent pas son retour, étant même réticents à l’héberger dans les maisons dont la construction a été en partie financée par l’ancien employé communal de Bassins… Sa femme a également disparu avec ses trois filles quand il lui a annoncé son retour programmé. Dans sa commune d’origine, son fils de 18 ans l’attend, en balançant entre la joie de le revoir et la peur de perdre une ressource financière essentielle, qui se monte entre 500 et 1000 euros par mois.

Mal dans sa tête malgré les antidépresseurs, Adem Salihi n’envisage de toute façon pas un retour. «Je ne rentrerai jamais au Kosovo. Ma vie est ici à Bassins», martèle-t-il à l’envi. Par contre, Adem Salihi est compréhensif face à la réaction de ses frères. Dans ses paroles, il n’y a aucune trace de colère envers ceux qu’il a aidés depuis son arrivée en Suisse. «Ma contribution est le seul moyen pour eux de vivre, confie-t-il. Je continuerai à leur verser de l’argent si je reste en Suisse.»

L’importance de la diaspora

Comme la plupart des Kosovars de Suisse, Adem Salihi tient donc un rôle de premier ordre dans sa famille. «La diaspora est la principale ressource financière d’une grande partie de la population», souligne Valdet Ballabani, animateur kosovar d’Appartenance, une association qui vient en aide aux migrants. Depuis les années de guerre, les exilés ont pris l’habitude de se substituer aux aides gouvernementales quasi inexistantes dans cette région. «Ce n’est pas une obligation pour nous, mais il existe un fort esprit de famille fait de solidarité et d’humanité», remarque Sadik Krasniqi, président de l’association culturelle des Kosovars basée à Nyon.

La réinsertion d’Adem Salihi dans son pays n’ira donc pas de soi. «Il est clair qu’il ne sera pas bien accueilli à son retour, explique Valdet Ballabani. Il constituera une charge supplémentaire pour des gens qui luttent pour survivre.» Et l’espoir que le «chouchou de Bassins» soit rapidement autonome financièrement est mince dans une région où le taux de chômage atteint 70%.

Le manque de gratitude des frères de l’ancien employé communal a certainement aussi une autre origine, liée à la culture ba lkanique. «Dans les esprits, l’exil est synonyme de prospérité, ajoute Valdet Ballabani. Ceux qui reviennent sont considérés comme des losers , incapables de réussir! Ils éprouvent une honte certaine à reposer un pied chez eux.»

Au sein du comité de soutien à Adem Salihi, la révélation des conditions de vie au Kosovo est plutôt une bonne chose. «Cela apporte de l’eau à notre moulin», confie Odile Hausser. «J’espère que le Conseil d’Etat tiendra compte de ces nouveaux éléments, démontrant qu’il est mieux intégré ici que dans son pays…» conclut Gilbert Auberson.

Immigration: les Pays-Bas vont régulariser près de 30.000 illégaux

Lire cette dépêche sur TV5.org - infos
Le Parlement néerlandais devrait donner son feu vert jeudi à la régularisation d'environ 30.000 immigrés illégaux, première mesure phare du gouvernement élu en novembre et dont l'approche en matière d'immigration rompt avec celle du cabinet précédent.
Sous la houlette de la secrétaire d'Etat d'origine turque Nebahat Albayrak, "l'amnistie générale", comme la surnomment les Néerlandais, a été ficelée en trois mois.