samedi 30 juin 2007

Dans la ligne de mire ...

Les jeunes délinquants étrangers dans la ligne de mire de Blocher



En croisade
Le conseiller fédéral en charge du Département de justice et police, Christoph Blocher, souhaite expulser plus systématiquement les auteurs de délits étrangers ainsi que leur famille. Pour Olivier Guéniat, chef de la police de sûreté neuchâteloise, «l’intégration, cela demande du temps et des investissements. Pas des lois simplistes.»

Le conseiller fédéral a proposé hier un catalogue de mesures pour lutter contre la violence des mineurs. Sur un air de campagne électorale, il remet sur le tapis son idée d’expulser les jeunes délinquants étrangers et leur famille.

On l’aura compris, le thème est cher à Chris­toph Blocher. C’est la deuxième fois en une semaine qu’il s’exprime au sujet de la délinquance juvénile. Hier, c’est flanqué de ses nombreux chefs d’offices, rapport et catalogue de mesures à l’appui, qu’il l’a fait. Des mesures en forme de pro­gramme électoral, désapprou­vent ses détracteurs, déplorant qu’elles soient essentiellement axées sur la répression et très peu sur la prévention.
Si le conseiller fédéral admet que les statistiques des plaintes et des jugements pénaux ne per­mettent pas de tirer des conclu­sions précises sur le phénomène – en raison du «chiffre noir» de la criminalité qu’elles ignorent – il n’en constate pas moins une augmentation de la violence chez les jeunes. Selon le rapport pré­senté hier, le nombre de mineurs arrêtés pour lésions corporelles est passé de 760 à 1525 entre 1999 et 2006.

Etrangers dans le collimateur
Cette augmentation serait plus forte chez les étrangers, en particulier ceux originaires des Balkans. Jugeant que l’on fait habituellement trop de psycholo­gie avec les auteurs de délits, il veut donner un signal clair aux jeunes immigrés qui ne respec­tent pas nos lois. C’est ainsi que le chef de file de l’UDC remet sur le tapis une idée lancée ilyaun an suite au viol, dans les Grisons, d’une fillette de cinq ans par deux garçons d’origine balkani­que: expulser plus systématique­ment les jeunes délinquants étrangers.
Pour Christoph Blocher, la fa­mille devrait aussi être renvoyée. Ce dernier point, très contro­versé et selon certains spécialis­tes, contraire au droit pénal, ne fait toutefois pas partie du cata­logue de mesures. Le patron de Justice et police veut également rendre plus difficile la naturalisa­tion des auteurs de délits. Et enfin, accélérer la procédure pé­nale applicable aux mineurs. Toutes ces propositions sont mi­ses en consultation jusqu’à fin août.

«Mesures simplistes»
Elles ne feront sûrement pas l’unanimité. «Ce rapport et ces mesures ne sont pas pragmati­ques du tout, dénonce le chef de la police de sûreté neuchâteloise, Olivier Guéniat, dont le livre La délinquance des jeunes vient de paraître. C’est de l’idéologie popu­liste et électoraliste à la Sarkozy. Des mesures simplistes, même radicales, ne résolvent rien. Sur­tout quand on a affaire à de multiples et complexes facteurs, tels que le statut social, la préca­rité, etc.» Pour le criminologue, il ne s’agit pas de nier ou de relativiser le phénomène de la violence chez les jeunes. Mais il conteste la façon dont Christoph Blocher tourne les chiffres à son avantage. «On focalise sur les jeunes, mais la violence des adultes augmente dans une plus grande proportion. De même, on stigmatise les étrangers, mais les statistiques des infractions à l’intégrité sexuelle par des mineurs mon­trent par exemple qu’en 2005, sur 132 cas, 85 concernaient des Suis­ses. Christoph Blocher définit le degré d’intégration d’après la cri­minalité. Cela signifie-t-il qu’un Suisse qui commet une infraction n’est pas intégré?» Et de rappeler qu’à l’époque, on tenait sur les Italiens et Espagnols le même discours qu’actuellement sur les ressortissants des Balkans. «L’in­tégration, cela demande du temps et des investissements. Pas des lois simplistes.»

Un article d'ANTOINE GROSJEAN, dans le quotidien 24 Heures


jeudi 28 juin 2007

Irak: l'exode silencieux

Pour voir ou revoir ce reportage de Temps Présent

TP/Irak : l'exode silencieux

Chaque jour, des milliers de personnes fuient l'enfer irakien et se réfugient, tant bien que mal dans les pays voisins, lorsque la frontière est ouverte. Au total, plusieurs millions de réfugiés et de déplacés. C'est la pire catastrophe humanitaire au Proche-Orient depuis 1948 mais on ne s'en préoccupe guère. Les Etats-Unis, pourtant directement concernés, accueillent leurs « alliés » irakiens au compte-goutte. L'Europe se recroqueville et la Suisse a tiré le rideau. Si bien que le seul refuge reste la Syrie submergée par les exilés irakiens. Ajoutés à tous ceux qui résident déjà en Jordanie, leur présence massive risque de déstabiliser une région déjà très fragile.Rencontre avec ces milliers de réfugiés abandonnés par la communauté internationale.

Une mosaïque de récits de vie vient conter la migration :: lecourrier :: Un quotidien suisse d'information et d'opinion

Lire cet article du courrier
PUBLICATION - Fruits d'un concours littéraire interculturel, seize récits évoquent autant d'exils et de reconstructions.
«Et s'ils se mettaient à ma place? J'aimerais bien voir ces gens débarquer dans un pays lointain dont ils ne maîtriseraient que le nom et seulement dans leur langue maternelle, travailler d'arrache-pied chaque jour de la semaine ou presque, plus de dix heures d'affilée, avec d'autres étrangers comme eux, tout en subissant constamment la loi de préjugés tenaces, ainsi que les refus polis d'entamer une conversation. Supporteraient-ils d'être classés toute leur vie dans la catégorie de ceux à qui l'on demande quand ils retournent «chez eux»»? La question est posée par un vieux sage. Il s'est éteint l'année dernière, à l'âge de 92 ans, à Lausanne, où il a vécu plus de cinquante ans après y avoir ouvert le premier restaurant chinois de la ville. Son récit, recueilli par sa petite-fille juste avant sa mort, en côtoie quinze autres dans un ouvrage collectif. Le Chameau dans la neige et autres récits de migrations est le fruit d'une démarche originale: un concours d'écriture interculturel qui répondait visiblement à un vif besoin, puisque 287 auteurs ont répondu à l'appel. Les seize qui ont été primés et publiés proviennent d'horizons très divers, et pas toujours si lointains. C'est que l'exil peut aussi être intérieur, comme l'a éprouvé cet enfant zurichois contraint à changer d'idiome et confronté aux guerres entre catholiques et protestants pour avoir dû partir s'établir quelques dizaines de kilomètres plus loin, sur les rives du lac de Constance. Le choc culturel et les distances ont évolué avec le temps, ainsi que le rappelle cette Italienne, arrivée en Suisse en 1946 comme jeune mariée, et chassée de son logis pour atteinte aux bonnes moeurs. Le crime du couple? Avoir voulu installer un lit français dans la chambre à coucher.


Accueil glacial

Aujourd'hui, les provenances migratoires ont souvent changé. Mais l'accueil reste tout aussi glacial, à l'image de la réponse reçue par ce réfugié burundais alors que, cinq heures après son arrivée en Suisse, il demandait son chemin vers Genève à une passagère du train: «Plutôt que de me demander quoi que ce soit, rentre vite dans ton pays!»
Dans tous ces récits, pourtant, une constante: un exil qui n'est jamais vraiment choisi. Et un fil rouge, celui qu'évoquent deux migrantes, l'une congolaise, l'autre roumaine: cette «corde fine» ou ce «fil suspendu entre deux mondes» sur lequel elles ont l'impression de marcher.
Au final, une interrogation, posée en postface par Spomenka Alvir, une enseignante bosniaque: «Est-ce la terre qui nous adopte ou nous qui l'adoptons?» Une question particulièrement actuelle en cette année électorale, au vu de la passion mise par certains pyromanes à s'emparer de la thématique de l'intégration et des efforts que refuseraient d'y consentir les migrants. Une «logique du formatage», dénonce Spomenka Alvir, qui fait l'impasse sur une autre question: «Quand on veut passer par la langue pour s'intégrer, il ne s'agit pas de parler de son apprentissage, mais, avant tout, de son usage. Il faut donc qu'il y ait des interlocuteurs à l'autre bout de la table.» I
Note : Le Chameau dans la neige et autres récits de migrations, Editions d'En bas, Lausanne, 2007

Initiative anti-minarets: Darbellay donne de la voix sur Al Djazira

Lire la dépêche de Bluewin Infos
Le président du PDC explique également au monde arabe l'opposition de son parti à l'initiative sur l'interdiction des minarets. Une interview de Christophe Darbellay est actuellement visionnable sur le site internet de la chaîne Al Djazira.
Lire aussi l'analyse dans le Temps

mercredi 27 juin 2007

La Côte - Des réfugiés au village

Lire la'article du quotidien La Côte
Le préfet, Jean-Pierre Deriaz, avait prévenu les communes du district en début d’année déjà, lors de l’assemblée des syndics: le canton a pris la décision de mieux répartir les demandeurs d’asile sur son territoire. Si les communes veulent éviter que l’Etat leur impose sa décision, notamment celles de plus de 2000 habitants, elles doivent agir en soumettant des propositions, et ce rapidement.

Le syndic d’Arzier - Le Muids, Eric Hermann, a fait sensation lundi soir. Il a annoncé à l’assemblée que le village avait l’obligation d’accueillir des Nems (des requérants d’asile à l’encontre desquels le canton a prononcé une Non Entrée en Matière). Le village ayant plus de 1200 habitants, nous sommes contraints d’en accueillir 23, exclusivement des familles. A ce jour, nous n’avons trouvé de logement que pour une famille, a-t-il annoncé. Un brouhaha général a suivi cette annonce.

Dans ce but, un projet régional, qui avait été étudié par un groupe de travail lors de la précédente législature, a été ressorti du tiroir par Jean-Rodolphe Kappeler, syndic de Prangins et député. Une solution de deuxième accueil qui semble convenir aux communes, sa concrétisation pouvant intervenir dans de brefs délais. Mais si la réalisation de la structure à mettre en place semble ne pas présenter de grosses difficultés, le problème du site n’est de loin pas résolu. A ce jour, aucune commune n’a annoncé avoir un terrain à mettre à disposition. Le district de Nyon accueille actuellement une quinzaine de requérants, alors qu’il devrait en accueillir au moins 200 d’ici la fin de l’année. Un groupe de travail doit maintenant être réactivé.
Dominique Suter

mardi 26 juin 2007

La police et les droits humain dans le Courrier

Amnesty met la police au pilori

Lire le dossier de swissinfo
La plupart des violations des droits humains commises par la police restent impunies en Suisse, selon Amnesty International, qui lance cette accusation dans un rapport publié lundi.

Heureux dénouemenent pour Myriam

Lire le communiqué de [Collectifs Ras l’front]

Amnesty dénonce l'impunité lors des violences policières

Lire l'article de Valérie de Graffenried dans Le Temps
Après trois ans d'enquête, Amnesty International publie son rapport «Police, justice et droits humains en Suisse». Préoccupée, l'organisation émet des recommandations pour freiner le recours excessif à la violence

Police: un nouveau cri dans le désert :: lecourrier :: Un quotidien suisse d'information et d'opinion

Lire l'éditorial duPolice: courrier
La très célèbre Amnesty International se fend d'un volumineux rapport sur les manquements des polices suisses en matière de droits humains. Parmi les pays européens, seuls le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne ont jusqu'à présent fait l'objet d'une telle enquête spécifique. L'ONG se dit «préoccupée» par certaines dérives impliquant des traitements dégradants et inhumains, ainsi que l'usage abusif de la force. Des pratiques clairement discriminatoires sont mises en évidence, des catégories entières de la population –en premier lieu les Noirs et les demandeurs d'asile– sont stigmatisées. Même s'ils se comptent heureusement sur les doigts d'une main, plusieurs cas d'intervention ont, ces dernières années, entraîné la mort des victimes. D'autres conserveront des séquelles à vie. La plupart des fonctionnaires incriminés ont pu jouir d'une impunité de fait.
Après les sévères critiques adressées à la Suisse sur le même thème par le commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Alvaro Gil-Robles, puis par le rapporteur spécial de l'ONU sur les formes contemporaines de racisme, Doudou Diène, il est souhaitable que ce nouvel avertissement soit pris au sérieux. Le rapport d'Amnesty ne se borne pas à dénoncer les faits: sur la base de son expérience internationale, l'ONG émet une série de recommandations qui ont permis à d'autres corps de police –y compris semble-t-il en Suisse avec l'exemple neuchâtelois– d'évoluer vers une approche plus conforme à la légalité et à la proportionnalité. Elles touchent aussi bien la législation que l'organisation interne et la formation des forces de l'ordre. La Suisse a non seulement les moyens mais aussi le devoir de se hisser parmi les bons élèves en matière d'action policière.
La création d'organismes indépendants pour le traitement et l'instruction des plaintes visant la police est l'une des propositions phare. Car les défenseurs des droits humains en général le répètent depuis des lustres: dans l'écrasante majorité des cantons, les victimes alléguées de violences policières n'ont que très peu de chances de faire valoir leurs droits. Dans ce genre d'affaires, la trop grande proximité entre les forces de l'ordre et la justice porte quasi systématiquement préjudice aux plaignants. Quant aux structures de type commissariat à la déontologie (ou bureau de médiation), elles n'ont de loin pas fait leurs preuves, tant leur pouvoir et leur autonomie sont limités. La future harmonisation des vingt-six codes de procédure pénale que compte la Confédération offre une réelle opportunité de combler cette lacune, a rappelé hier Amnesty.
La classe politique helvétique se penchera-t-elle seulement sur les constats et les suggestions de l'ONG? Au vu de l'accueil réservé aux travaux d'Alvaro Gil-Robles et de Doudou Diène, la réponse ne fait guère de doute... La Conférence des directeurs cantonaux de justice et police (les conseillers d'Etat en charge du dossier) a d'ailleurs très vite annoncé la couleur en qualifiant de «tendancieux» le rapport d'Amnesty International. Circulez, y a rien à voir.

Rapport accablant contre les violences policières

Lire ce communiqué Indymedia Paris

Commentaire d'Indymédia France:
L'un des pays où les droits populaires sont les plus étendus et la démocratie poussée au plus haut point, est donc sévèrement épinglé, une fois de plus, par Amnesty International.

La manière dont les medias helvétiques traitent cette dénonciation publique sur le plan international, fera l'objet d'une critique ultérieure sur cette page d'Indymedia.

Amnesty: Nombreuses violations des droits humains commises par la police

Lire la dépêche deBluewin Infos

La Suisse doit faire des progrès en matière de droits humains, estime Amnesty International. La plupart des violations commises par la police restent impunies, et la délégation de tâches à des entreprises privées pose des problèmes.
La réaction des autorités ne s'est pas fait attendre très longtemps
Lire le rapport complet d'amnesty

dimanche 24 juin 2007

Editorial de Michel Danthe : étrangers et aide sociale: un tabou absolu

Lire cet Editorial dans le Matin Dimanche
On appelle cela être gêné. Etre terriblement gêné aux entournures. En l'occurrence, c'est de l'Office fédéral de la statistique qu'il s'agit, austère institution.

Elle s'apprête à publier ce mardi, en catimini - un simple communiqué de presse, sur l'air de «circulez, il n'y a rien à voir» - les chiffres nationaux de l'aide sociale en Suisse. Avec, en particulier des données sur la nationalité des assistés.

Selon nos recherches, il semblerait que ce que l'on avait déjà constaté se confirme: les étrangers sont sur- représentés par rapport aux Suisses dans le domaine de l'assistanat. Pour le dire en deux phrases: près de 40% des assistés sont étrangers. Alors qu'ils ne représentent que 20% de la population de ce pays. Et l'on n'inclut pas dans ces 40% toute la masse des requérants d'asile. Ils feraient exploser la statistique...

Les administrations concernées ont beau se tortiller dans tous les sens (on ne vous raconte pas la difficulté qu'il y a à faire parler les fonctionnaires et à leur faire commenter la réalité...), refuser de donner les chiffres, hurler à la discrimination, les faits sont là, incontournables: la population étrangère de ce pays profite proportionnellement plus de l'aide sociale que la population suisse. Cette situation n'est satisfaisante pour personne.

On suivra donc volontiers un moment, mais un moment seulement, ceux qui plaident pour que les populations étrangères soient mieux intégrées et échappent ainsi à la nécessité de recourir à l'assistance.

Mais on aura aussi une oreille attentive pour ceux qui, dans ce pays, dénoncent le degré de mollesse, de laxisme et de tolérance des institutions sociales et la naïveté de nos cadres légaux en la matière.

Aujourd'hui, au-delà des abus qui nous choquent tous, c'est toute la philosophie de l'aide sociale qui est à repenser.

Etrangers et aide sociale: les chiffres qui dérangent






Lire l'article du Le Matin Online
La statistique nationale de l'aide sociale sera publiée mardi. S'ils ne constituent que 20% de la population, les étrangers représentent 40% des assistés. Les médias alémaniques ont lancé une brutale campagne pour pointer le phénomène, mais la Suisse romande se tait. Personne ne veut faire le lit de l'UDC avant les élections fédérales

Commentaire du bloggeur:
Une nouvelle fois Le Matin joue avec le feu et attise délibérément la xénophobie avec ses "révélations", pour faire du sensationalisme on peut compter sur l'équipe de Michel Danthe. On se rappelle simplement de la manière dont les "viols collectifs" avaient été amalgamé aux jeunes étrangers, ou les grands titre sur l'interdiction de Noël dans les écoles, ou encore les diverses manipulations de statistiques
Ce genre de presse de caniveau va juste exactement à l'opposé des recommandations des commissions d'experts.

Commission européenne contre le racisme et l’intolérance : Des dispositions concernant les médias

Lire le résumé du rapport de la Commission européenne contre le racisme (ECRI)
L’ECRI encourage les autorités des Etats à redoubler d’efforts sur les deux volets de la recommandation suivante :

- “rendre les médias bien conscients, sans porter atteinte à leur indépendance éditoriale, de la nécessité de veiller dans leurs reportages à ne pas contribuer à la création d’un climat d’hostilité et de rejet à l’égard des groupes minoritaires” ;

samedi 23 juin 2007

Pétition pour la famille Rexaj

Une conférence de presse est prévue, mardi 26 juin à 12 h. pour plus de renseignements s'adresser à Laurent Zumstein

Arrivés en Suisse en 1999, ils ont résidé en Argovie où ils ont appris l’allemand, jusqu’à ce que leur demande d’asile soit refusée. En 2001, ils ont été contraints de rentrer dans leur pays. Ils ont alors découvert leur maison détruite et de véhémentes contestations au sujet de leur terrain agricole, accompagnées de sérieuses menaces de mort.
Très inquiets quant à leur avenir au sein de leur village, ils ont à nouveau fui en Suisse en 2005, abandonnant ce qu’ils avaient tenté de reconstruire. Madame Redzaj et sa fille ont été psychiquement atteintes lors de ce parcours si difficile. La famille a été envoyée à la Fareas de Moudon.
Plusieurs membres de leur famille vivent dans notre pays. La mère, le frère et deux soeurs de M. Redzaj ont obtenu la nationalité suisse. Son père est enterré à Berne.
A l’heure actuelle, désireux de s’intégrer et de soutenir les siens, le cadet, Fatmir, s’est beaucoup investi dans sa scolarité et a rapidement appris le français. Florida a besoin d’un traitement psychiatrique et peine à l’école. Madame Redzaj est suivie médicalement. Les médecins de Florida et de sa maman ont mis en garde les autorités quant au danger qu'il y aurait à renvoyer ces personnes dans leur pays où elles ne pourraient recevoir les soins nécessités par leur état.

Pétition à renvoyer au plus vite, avant le 31 juillet, même partiellement remplie au groupe de soutien de la famille Redzaj, p/a L. Zumstein, Petit-Chêne 19, 1003 Lausanne ou à Famille Redzaj, route de Lucens 31, 1510 Moudon

Adem Salihi: Je ne veux pas partir!

Lire l'article du Le Matin Online

Convoqué par le Service vaudois de la population, Adem Salihi demande un réexamen de son dossier

vendredi 22 juin 2007

Mariage des étrangers en situation précaire

Lire dans le Journal du Jura en ligne
Député des Verts, François Contini avait interpellé le gouvernement à propos de sa pratique concernant le mariage des étrangers en situation précaire. Celui-ci répond qu'elle est conforme au droit fédéral.

Par Philippe Oudot

Avant même l'entrée en vigueur de la nouvelle loi fédérale sur les étrangers (prévue pour 2008), certains cantons appliquent une politique encore plus restrictive en ce qui concerne le mariage des étrangers. Alors que leur statut légal ne doit pas être un obstacle, nombre d'officiers d'état civil refusent d'entrer en matière si un des fiancés est en situation précaire, constate le député François Contini (Les Verts, Bienne).
Aussi avait-il interpellé le Conseil exécutif pour connaître la pratique du canton. Notamment quand un seul des deux fiancés dispose d'une attestation de domicile, comme le prévoit la loi fédérale. Et quand un requérant d'asile débouté présente ses papiers en vue d'un mariage, le député voulait savoir s'ils sont transmis à la police des étrangers en vue de son expulsion. Il demandait également si les offices avaient reçu des recommandations pour appliquer la nouvelle loi de manière anticipée.
Dans sa réponse très juridique, le Conseil exécutif affirme qu'en vertu de l'ordonnance sur l'état civil, le feu vert pour le mariage est de la compétence de l'officier du lieu de domicile d'un des deux fiancés. Il doit notamment s'assurer que c'est bien là que se trouve le centre de son existence et de ses intérêts et cela, quel que soit le statut des fiancés. Toutefois, précise le gouvernement, l'officier d'état civil doit s'assurer de l'identité et de la capacité civile des personnes concernées. C'est justement là où le bât blesse, car nombre de personnes en situation précaire ne disposent pas des documents requis.
S'agissant de l'éventuelle transmission de données à la police des étrangers, le Conseil exécutif répond qu'il n'en est rien, les officiers d'état civil étant tenus au secret de fonction. Toutefois, en cas de demande écrite déposée dans le cadre de l'entraide administrative, ils peuvent être tenus à livrer des informations.
Enfin, le gouvernement
ssure que les offices de l'état civil n'ont reçu aucune recommandation visant à l'application anticipée de la nouvelle loi. Et d'ajouter que le cas échéant, une telle demande aurait été de toute manière exclue.

Adem Salihi peut compter sur le soutien du popiste Josef Zisyadis

Lire dans le JOurnal La Côte
Etape importante, ce vendredi, pour Adem Salihi. Après avoir longuement hésité, l’ex-employé communal de Bassins se rend en fin de matinée au service de la population, à Lausanne, avec son avocat et l’une des responsables de son comité de soutien, Odile Hausser. Le syndic, Didier Lohri, qui souhaitait participer à cet entretien, ne fera pas partie de la délégation.
Fini le temps de la médiatisation: le silence est la nouvelle défense d’Adem Salihi et de ses amis. Adem, et on le serait à moins, est très inquiet, fatigué, déprimé, las. Il suit les conseils de son comité de soutien dont les membres se montrent également discrets. Tout ne doit pas être dit, pour l’instant, sur la place publique... Discrétion, un mot qui qualifie également l’attitude du Conseil d’Etat qui, hier, n’avait toujours pas répondu à la résolution que lui avait adressée le Conseil communal en faveur du maintien en Suisse du Kosovar.
«Il faut faire confiance aux nouveaux élus»

Qui, aujourd’hui, pour soutenir Adem Salihi? Quelqu’un qui n’est pas connu pour sa discrétion entre en scène. Le médiatique Josef Zisyadis est bien décidé à ne pas faire expulser le Kosovar. Ce n’est pas une question politique, mais une question humaine, déclare-t-il. Le popiste, qui a le vent en poupe actuellement, va faire son retour, mardi prochain, au Grand Conseil. Il souhaite qu’une résolution soit le plus rapidement possible déposée par un député de La Côte, si possible issu du centre, si possible nouvel élu, en faveur du maintien, à Bassins, d’Adem Salihi. Il échange des mails avec certains d’entre eux à ce sujet. Et compte sur le renouvellement du gouvernement et des députés pour qu’une relecture de ce dossier soit faite. Il va y avoir une nouvelle assemblée, un nouveau gouvernement. Tout doit être remis à plat. Il faut faire confiance aux nouveaux élus, insiste le conseiller national. Il estime que le fait qu’Adem Salihi ait rendez-vous, ce vendredi, au SPOP, n’est pas catastrophique. Il n’est jamais trop tard. Et si je n’étais pas optimiste, je ne ferais pas de politique, affirme-t-il.

C’est clair qu’on ne peut pas soupçonner Josef Zisyadis de vouloir récupérer cette cause, constate le radical Serge Melly qui met en avant les engagements précédents du popiste en faveur des requérants d’asile. En revanche, le député de La Côte, qui défend ce dossier depuis des semaines, fait preuve d’un optimiste plus modéré que le conseiller national. Même s’il espère que le passage de témoin entre l’UDC Jean-Claude Mermoud et son successeur le libéral Philippe Leuba se traduise par une certaine souplesse dans le traitement de ce cas. Dans une commune, il arrive que certaines affaires soient classées avec un changement de syndic, observe-t-il, souhaitant que cette manière de faire franchisse les portes du Conseil d’Etat.

France : les intellectuels se mobilisent contre la nouvelle politique d’immigration de Nicolas Sarkozy

Lire dans Le site Tout sur l'Agérie
En France, près de deux cents chercheurs, universitaires et intellectuels, français et étrangers, dans une pétition publiée ce matin par le quotidien Libération, s’insurgent contre la création du « ministère de l’immigration et de l’identité nationale » au sein du gouvernement de Nicolas Sarkozy.

jeudi 21 juin 2007

REFUGIÉS: L'EXCEPTION VAUDOISE, UN COMBAT PERMANENT?

Lire l'éditorial du Courrier
Paru le Jeudi 21 Juin 2007
MICHAEL RODRIGUEZ

Suisse Alors que le douloureux dossier des «523» est en passe de trouver une issue, d'autres luttes s'annoncent déjà. Symbole de la résistance contre les renvois forcés, le canton de Vaud sera investi par une nouvelle vague sociale. Les milieux de défense des requérants d'asile lançaient hier un nouveau cri de guerre à l'occasion de la Journée internationale du réfugié.
Le rouleau compresseur des «lex Blocher», acceptées massivement par le peuple suisse en septembre dernier, n'a pas écrasé la mobilisation. Symbole de la fronde contre la machine à exécuter les renvois, le canton de Vaud reste traversé par cet esprit humaniste qui a marqué, en dépit des velléités d'intransigeance du ministre UDC Jean-Claude Mermoud, sa politique d'asile depuis les succès du mouvement «En quatre ans on prend racine», sous la règne du libéral Claude Ruey. Alors que le douloureux dossier des «523» est en passe de trouver une issue, d'autres combats s'annoncent déjà.
Mille cinq cents. C'est le nombre de requérants d'asile dans le canton de Vaud dont la décision de renvoi était exécutoire au 1erjanvier 2007. Parmi eux, 700 sont établis en Suisse depuis cinq ans ou plus. Un scénario qui fait étrangement penser à la situation de l'été 2004, lorsque l'opinion publique découvrait que, derrière le fameux nombre 523, se cachaient des personnes souvent parfaitement intégrées, des familles dont les enfants étaient scolarisés et parlaient avec l'accent vaudois. Pourtant, l'Office fédéral des migrations (ODM) ne les avait pas jugées dignes de bénéficier des possibilités de régularisation au cas par cas ouvertes par la «circulaire Metzler».


Une brèche inattendue


S'achemine-t-on vers une nouvelle crise de l'asile? Pas forcément. Car il existe une brèche, dans laquelle pourraient s'engouffrer nombre de ces nouveaux exclus. Paradoxalement, c'est une disposition de la nouvelle loi sur l'asile qui donne de l'espoir aux défenseurs des requérants. Les cantons peuvent présenter à la Confédération des demandes de permisB pour les cas de rigueur. Conditions: le requérant doit être établi en Suisse depuis cinq ans au moins, à un domicile connu des autorités, et faire preuve d'une bonne intégration.
L'heure n'est certes pas à l'euphorie, loin s'en faut. Les nouvelles mesures de durcissement découlant des lois sur l'asile et les étrangers font planer des menaces sérieuses sur les conditions de survie de centaines de personnes (lire en page 3). Mais il y a aussi des signes encourageants, qui tendent à montrer que la mobilisation exceptionnelle d'une partie importante de la société vaudoise en faveur des «523» a quelque peu ébranlé les automatismes administratifs.
Des demandes de permisB ont déjà été adressées aux autorités, avec des résultats plutôt positifs. Selon Chantal Varrin, directrice du Service d'aide juridique aux exilés (SAJE), le canton n'a écarté jusqu'ici qu'un très petit nombre de dossiers –une dizaine– et la grande majorité des demandes ont été acceptées par l'ODM. Difficile d'avoir des chiffres précis, le Département vaudois des institutions et des relations extérieures renvoyant à une prochaine communication sur ce dossier.


Fermeté ou clémence

On sait cependant que le nouveau régime des cas de rigueur a d'ores et déjà permis à une soixantaine d'Ethiopiens et d'Erythréens d'obtenir un permisB. Mais la suite des opérations pourrait se corser. Avec le temps, les autorités risquent d'être tentées de fermer les vannes, ce d'autant plus que les dossiers envoyés en premier sont en général les plus «exemplaires». Trouveront-elles une résistance, alors que la droite dure ne manquera pas de tirer argument de la «clémence» vis-à-vis des «523» pour exiger davantage de fermeté? Réponse du radical Serge Melly, le fer de lance, à droite, du combat pour les déboutés: «Nous monterons au front, pour autant bien sûr qu'il ne s'agisse pas de délinquants. Les renvoyer serait tout aussi indéfendable.»I

Les 523: dossier du Courrier

«L'engagement faiblit, l'angoisse grandit»
ANNE-ROMAINE FAVRE ZUPPINGER/

Malgré la douche froide du 24 septembre 2006, l'engagement de la Coordination asile se poursuit avec la même intensité dans le canton de Vaud. L'association se réunit toutes les semaines pour échanger sur certains dossiers et poursuit son travail de soutien aux requérants d'asile. Il n'en va pas de même pour tous. Depuis le début de l'année et l'entrée en vigueur partielle de la Loi sur l'asile, Graziella de Coulon constate certains changements. «Des personnes qui se sont battues aux côtés de requérants d'asile ces dernières années hésitent désormais à poursuivre leur engagement.»
Les esprits s'agitent, même si la révision de la législation – qui prévoit notamment une peine allant jusqu'à deux ans de prison pour toute personne refusant le renvoi de requérants – n'entrera en vigueur qu'au 1er janvier 2008. Ces premiers signes laissent présager le climat qui risque de s'instaurer autour de la problématique des demandeurs d'asile en Suisse et des difficultés que commencent à connaître certaines associations. «Avant, on luttait contre la loi sur l'asile et la loi sur les étrangers, maintenant la lutte est devenue plus difficile, déplore Graziella de Coulon, car on nous rétorque que le peuple a choisi et qu'il faut respecter son choix. Mais le problème des requérants d'asile dans le canton de Vaud n'est de loin pas résolu.»
Depuis le début de l'année,le traitement des dossiers en suspens s'accélère et les ordres de départ commencent à tomber», s'inquiète Graziella de Coulon, de Coordination asile Vaud. Plusieurs requérants d'asile du canton ont été informés par un courrier de l'Office des migrations (ODM) qu'ils devaient quitter immédiatement la Suisse, d'autres ont reçu une lettre leur rappelant qu'il existe une aide au retour s'ils se décidaient à rentrer dans leur pays. Face à ces pressions, beaucoup sont angoissés.
«On ne sait pas exactement quand une décision va tomber, ce qui rend l'attente insoutenable» s'attriste E., requérante kurde. Difficile dès lors de reconstruire sa vie en Suisse. D'autres, pour qui l'avis d'expulsion a été prononcé, choisissent la clandestinité, au risque d'être exploités et de vivre dans la peur permanente d'être contrôlés.
Qu'ils s'épuisent à attendre une décision des autorités fédérales ou qu'ils retournent dans un pays où ils ont souffert, certains requérants, comme S., originaire du Kazakhstan, ont le sentiment que leur vie est irrémédiablement brisée, mais qu'ils doivent tenir le coup pour leurs enfants. «Ma famille a depuis des générations connu les douleurs de l'exil. J'espère que mes enfants pourront enfin grandir et faire leur vie ici.»
La scolarisation des enfants entretient souvent cette illusion dans les familles, d'autant qu'elle est, selon l'article 14 de la Loi sur l'asile, une des conditions d'intégration pour l'octroi d'un permis de séjour. Même si les enfants ne sont pas toujours conscients des enjeux liés à leur parcours scolaire, certains d'entre eux, pour conserver leur équilibre dans un environnement souvent perturbé, s'accrochent à l'enseignement qui leur est prodigué à l'école. Mais une fois leur scolarité obligatoire terminée, ces enfants ne sont pas autorisés à poursuivre leur formation et rien n'est prévu pour eux.I
Anne-Romaine Favre Zuppinger et Jeanne Gerster effectuent depuis plus de deux ans des reportages sur les requérants d'asile dans le canton de Vaud. www.g-ecko.ch


Trois questions à: Philippe Leuba, futur ministre de l'asile


Le libéral Philippe Leuba, qui reprendra le dossier de l'asile à partir du 1er juillet, se dit prêt à utiliser la marge de manoeuvre cantonale pour défendre des cas douloureux à Berne. Mais il promet aussi d'appliquer strictement la loi.
Vous héritez d'un dossier qui a donné du fil à retordre à vos prédécesseurs. Comment allez-vous l'empoigner?
J'ai l'intention de respecter et de faire respecter strictement la législation telle qu'elle existe en Suisse, et de ne pas véhiculer de faux espoirs avec des solutions de type cantonal. Les seules solutions sont fédérales.
Outre les «523», il y a dans le canton de Vaud 700 requérants d'asile déboutés établis dans le pays depuis cinq ans au moins. Comment éviter une nouvelle crise de l'asile?
C'est un dossier extrêmement difficile, j'en suis profondément conscient. La nouvelle législation régissant l'asile donne quand même une marge de manoeuvre supplémentaire pour régulariser des cas particulièrement douloureux. J'ai l'intention de plaider auprès des autorités fédérales pour des situations de ce type-là. Il faut déployer tous les efforts possibles, lorsque la situation le justifie, pour donner un statut aux personnes concernées. Le canton doit aller négocier à Berne, c'est un devoir qu'il a.
La mobilisation en faveur des «523» n'a-t-elle pas permis de faire avancer la politique d'asile, en mettant le doigt sur des problèmes réels?
L'attitude de la mobilisation est double. D'un côté, elle a entretenu des espoirs parfaitement vains, mais de l'autre, elle a attiré l'attention sur des cas douloureux. Probablement d'ailleurs que cela a conduit à la porte de sortie ménagée par la nouvelle législation sur l'asile.
PROPOS RECUEILLIS PAR MRZ


«C'EST LA DECHEANCE!»


La date fatidique approche pour les requérants d'asile déboutés. A partir du 1er janvier 2008, ils se verront retirer le droit à l'aide sociale, pour échouer à l'aide d'urgence. Leurs moyens d'existence seront réduits à la portion congrue: de quoi manger, un lit, mais le plus souvent pas d'argent de poche. Le changement s'annonce brutal, en particulier pour ceux qui vivent actuellement dans des appartements. Brigitte Zilocchi, médiatrice Eglise-réfugiés dans le canton de Vaud, ne cache pas son inquiétude: «Depuis 2004, lorsque les NEM ont été mis à l'aide d'urgence, les choses se dégradent terriblement. C'est le désespoir, le no future. Des gens qui avaient toujours été très droits commencent à se débrouiller comme ils peuvent... Certains vendent de la drogue, ils commencent vraiment à péter les plombs. Nous avons peur, c'est la déchéance.» Au Point d'appui, structure oecuménique d'aide aux migrants, une permanence sera ouverte pour les requérants déboutés, comme c'est déjà le cas pour les NEM.
En cas de menace de renvois, les églises seront-elles à nouveau prêtes à ouvrir des refuges? «Cela dépendra des dossiers des personnes», répond Brigitte Zilocchi. Au Service d'aide juridique aux exilés, Chantal Varrin craint aussi que le recours aux mesures de contrainte ne s'intensifie: «Cela va être extrêmement dur.

Les Palestiniens devraient coloniser la Palestine

Lire l'article d'Alain Campiotti dans Le Temps - Eclairages

La guerre en Irak fait à nouveau croître le nombre de réfugiés

Lire l'article de Frédéric Kohler dans Le Temps
Selon le HCR, le nombre de réfugiés dans le monde a augmenté de 14% l'an dernier. L'organisme des Nations unies basé à Genève ouvre ses archives de la Guerre froide.

mercredi 20 juin 2007

Dossier sur les Cayucos dans le Courrier

Dix millions de réfugiés sur la planète

LIre la dépêche de AFP -

Méfiance et inquiétudes dans le monde sur les réfugiés,

Presque toute la presse française de qualité (Le monde, l'express, le Point...) reprend cet analyse d'Alistair Lyon, correspondant à Beyrouth.
lire son analyse

Si l'élévation du niveau des mers contraint les habitants des Maldives à quitter leurs îles, qui s'occupera d'eux dans un monde toujours plus méfiants à l'égard des réfugiés?

La perspective menaçante de déplacements de population massifs provoqués par le changement climatique et les catastrophes écologiques représente un défi aussi nouveau qu'imminent mais que personne ne sait encore comment relever.

Le nombre de personnes déplacées par le réchauffement climatique - l'organisation Christian Aid prédit qu'elles seront un milliard en 2050 - dépassera largement les près de 10 millions de réfugiés et 25 millions de déplacés internes fuyant déjà guerres et oppressions...

Journée mondiale du Réfugié


Au quatre coins de la francophonie, ce 20 juin 2007 est la journée des réfugiés
En France
En Belgique
au Gabon
au Canada
en Thailande
au Congo

lundi 18 juin 2007

Journée des réfugiés: faible mobilisation dans la rue

Lire dans le Courrier

Adem: courrier des lecteurs de 24heures

Il faut revoir la loi sur l’asile
A propos de l’article intitulé «Adem Salihi a rendu son tablier dans un village sous tension», et plus particuliè­rement de la réaction de M. Serge Beck, conseiller national et syndic de Le Vaud ( 24 heures du 1er juin
2007):
M. Beck relève que le compor­tement de la Municipalité et du syndic de Bassins est un scan­dale et regrette que le Conseil d’Etat n’ait pas pris des sanc­tions.
Le paysan qui a engagé M. Adem Salihi a-t-il été dé­noncé et sanctionné? Tous les patrons qui ont fait de même ont-ils été sanctionnés? L’ancien conseiller d’Etat, collègue de parti de M. Beck, et les mem­bres de l’Exécutif cantonal vaudois ont-ils été sanctionnés pour ne pas avoir appliqué les lois et directives de la Confédé­ration?
Dans le cas de M. Adem Salihi, des dossiers ont été ouverts à son nom pour qu’il s’acquitte de ses impôts et de son AVS. Il est connu depuis plus de dix ans par les services officiels, donc des autorités.
Attendre des années pour pren­dre une décision d’expulsion en ayant accepté d’encaisser des impôts est une grande hypocri­sie de la part du canton de Vaud. Au nom de l’argent, l’Etat a fermé les yeux pour le bien­être de ses caisses. Pourquoi alors, sur le plan humanitaire, ce même Etat, qui a profité de cette manne, ne pourrait-il pas régu­lariser la situation de M. Adem Salihi?
Expulsez plutôt tous les délin­quants étrangers qui remplissent nos prisons, et qui sont donc à la charge du contribuable. Mais étudiez avec bienveillance les cas de personnes honnêtes, inté­grées, travailleuses et qui sub­viennent elles-mêmes à leurs besoins, sans l’aide de l’Etat.
Il faut revoir la législation sur l’asile, afin qu’un requérant d’asile ou un clandestin obtienne une décision d’expulsion dans les deux ans au maximum, tout recours confondu, dès connais­sance du cas.
André Badel,
Bassins

Des attaques injustifiées

En réponse à la lettre de M. Philippe Wegmuller, intitu­lée «Expulsion: tout à fait scandaleux!» ( 24 heures du 1er juin 2007): Libre à ce Monsieur de détester l’UDC et de s’en pren­dre au conseiller d’Etat Jean­Claude Mermoud, mais l’«af­faire Salihi» mérite quelques précisions.
Un canton n’a que deux compétences: la première, après contrôle des dossiers, pour autant qu’ils soient com­plets et correspondent au cadre légal, envoyer les deman­des de régularisation à Berne.
La seconde, si une demande est refusée, faire comprendre aux requérants qu’ils doivent quitter le pays.
Si le dossier de M. Salihi n’a pas été transmis à Berne, c’est qu’il n’avait aucune chance devant les autorités fédérales.
Le canton ne peut accorder aucun permis et finalement ce Kosovar est un sans-papiers parmi des milliers d’autres.
D’autre part, on ne peut admettre le principe que n’im­porte qui, venant de n’importe où, puisse venir s’installer en toute illégalité en Suisse puis revendiquer une régularisation sous prétexte qu’il a du travail.
Et il est inadmissible qu’une commune engage une per­sonne en situation illégale.
La Municipalité de Bassins et certains journalistes – y compris de 24 heures – devraient aussi se poser la question de savoir si, dans une affaire comme celle-ci, il vaut la peine de jeter de l’huile sur le feu par une médiatisation excessive.
François Brélaz,
député UDC, Cheseaux-sur-Lausanne

Qui abuse et de quoi?

«Stop aux abus!»: c’était le message concernant l’asile, accepté par le peuple suisse en septembre dernier.
Aujourd’hui, en regardant du côté de Bassins, nous pouvons nous demander qui abuse et de quoi?
Un conseiller d’Etat abuse de son autorité pour bloquer un dossier au seuil cantonal.
Quelques extrémistes abusent de l’anonymat pour faire peur et museler un élu local. Un conseiller national, issu du milieu rural, abuse de sa crédi­bilité pour qualifier publique­ment de scandale le fait d’en­gager un sans-papiers.
Puis il y a ceux qui dénon­cent. Toute une région parce qu’elle ne comprend pas. Un autre syndic de la région parce que le Grand Conseil a accepté une pétition allant dans le sens d’une régularisation. Les diffé­rents médias, parce que c’est leur travail.
Enfin,ilyalaséparation de certains étrangers en deux catégories. Adem Salihi ne serait en fait qu’un sans-pa­piers, il ne ferait donc pas partie de ceux qui abusent de l’asile, mais de ceux qui contre­viennent à la loi sur le travail en Suisse.
Il paraît qu’il y en a des milliers comme lui dans le canton, des dizaines de milliers en Suisse romande et plus encore ailleurs en Suisse. Il est probable que son tort est d’avoir été médiatisé, d’être aimé et apprécié par trop de gens. Apparemment, cela ne suffit pas pour lui donner le droit d’incarner une exception.
Pensez… ils sont bien trop nombreux dans la même situa­tion, à être utiles, donc aimés et appréciés.
«La loi, la loi avant tout», qu’ils disent. Certes, mais jusqu’où?
Doris Agazzi,
Saint-Cierges

NE: 'oui' au droit d'éligibilité des étrangers sur le plan communal

Lire la dépêche de Bluewin Infos
Les citoyens neuchâtelois ont approuvé par 54,5% des voix l'octroi de l'éligibilité aux étrangers sur le plan communal. Par 59,1% des voix, ils ont rejeté en revanche l'éligibilité des étrangers sur le plan cantonal. La participation s'est élevée à 43%.
Lire aussi l'article du Temps

dimanche 17 juin 2007

Une bonne odeur de fascisme

Lire ce billet d'humeur sur les dérives de l'UMP gino-hoel LeJdd.fr
Le titre, il va de soi, est un rien provocateur. Je l'ai choisi justement pour cela : dans l'idée d'attirer l'attention. Attirer l'attention ? Mais le FN ne fait plus que 4,4 % des voix au 1er tour des législatives ! C'est vrai, je le reconnais. Mais bien qu'il fût quasiment éradiqué, voire maîtrisé, si l'appareil politique du FN a "avalé son extrait de naissance", ses idées, elles, sont toujours bien présentes.

Claude Ruey témoigne dans le Matin

Lire cet interview d'anne Dousse Le Matin Online
Ancien éclaireur, chrétien déterminé, le conseiller national veut témoigner de sa foi en s'engageant pour l'Entraide protestante suisse. Un défi qui correspond à l'évolution de sa spiritualité

Manifestation à Berne de la journée des réfugiés


Lire la dépêche de Bluewin Infos
Lire le dossier de Swissinfo
Près de 3'500 personnes ont manifesté à Berne à l'occasion de la Journée nationale du réfugié placée sous le slogan "Stop exclusion". Elles ont défilé à l'appel de la section bernoise de l'association "Solidarité sans frontière".
Manifestation en Belgique
Manifestation en France

Délinquants étrangers: le préfet de la Gruyère veut en expulser 12

Lire la dépêche de Bluewin Infos
Le préfet du district fribourgeois de la Gruyère Maurice Ropraz veut expulser douze délinquants étrangers récidivistes dangereux. Il en a fait officiellement la demande auprès du service cantonal de la population et des migrants.

les Suisses se prononcent en faveur des minarets

Lire la dépêche de Bluewin Infos
43% des Suisses pensent qu'il faut continuer à autoriser les minarets, selon un sondage publié par le "Blick". 39% sont favorables à une interdiction et 18% sont sans avis. Mais seules 63% des personnes interrogées savent exactement ce qu'est un minaret.

samedi 16 juin 2007

La Suisse c'est nous

Lire cette opinion de Mazyar Yosefi dans 24heures
En ce premier jour de la semaine des réfugiés, force est de constater que le nombre des injustices qui leur sont infligées a fortement aug­menté depuis le 24 septembre 2006, où la majorité des votants a fait siennes les positions xéno­phobes de l’UDC, défendues par le Conseil fédéral.
Récemment, la majorité du Conseil fédéral a refusé un con­tingent de seulement 500 réfu­giés irakiens, principalement des femmes et des enfants. Une fois de plus M. Blocher a réussi à convaincre ses collègues de refu­ser toute approche des questions d’asile respectueuse des droits des personnes concernées. Alors même que, le 24 septembre, il nous promettait d’appliquer ses lois d’une façon humanitaire! Le HCR a fortement regretté cette décision en pointant encore une fois du doigt la Suisse et sa politique d’immigration.
La loi sur l’asile devrait per­mettre aux personnes en danger dans leurs pays d’origine de trouver le refuge en Suisse. Bien entendu, nous savons tous que l’Irak est un pays très sûr et sans aucun danger, surtout pour les femmes et les enfants! Dernière cruauté en date, celle concer­nant Adem Salihi, cet employé communal de Bassins. Après avoir travaillé plus de douze ans en Suisse, dont cinq comme em­ployé d’une collectivité publique, il doit quitter la Suisse et retour­ner dans un village en Kosove, où il n’est absolument pas le bienvenu. Tout le village de Bas­sins s’est mobilisé en sa faveur, mais le conseiller d’Etat UDC Jean-Claude Mermoud affirme qu’il ne peut rien faire. Surtout, il ne veut rient faire.
Dans un débat radiophonique avant la votation de septembre 2006, ce même conseiller d’Etat avait déclaré qu’il fallait accepter ces deux lois (sur l’asile et sur les étrangers) afin de donner plus de pouvoir aux cantons. Le can­ton ne se cacherait pas forcé­ment derrière ces lois et chaque dossier serait examiné en détail. Neuf mois plus tard, peut-on vraiment dire que chaque cas de requérant d’asile ou de sans-pa­piers est réexaminé sur le fond, en tenant compte de l’intégra­tion des personnes concernées? Jean-Claude Mermoud applique aveuglément les lois les plus ini­ques, se vantant même d’avoir déjà renvoyé un homme ou une femme, après 21 ans de vie en Suisse, et cela au nom de l’Etat de droit! Quelle belle justifica­tion et surtout quel terrible aveuglement!
Des injustices de ce type exis­tent tous les jours en Suisse et malheureusement elles devien­nent banales: sous prétexte de lutter contre les abus, on se per­met de tenir des propos inouïs à l’égard des étrangers et d’avoir un comportement totalement ir­respectueux.
Comment peut-on être aussi obtus par rapport à des drames aussi évidents? Quel triste cons­tat en ce premier jour de la semaine des réfugiés, que répon­dre à toutes ces injustices qui se déroulent tout autour de nous?
Soyons nombreux demain à la manifestation nationale à Berne pour dire que la Suisse, c’est nous tous qui vivons, indé­pendamment de notre origine, de notre religion et de notre statut de séjour. Nous nous op­posons aux populistes et aux mensonges, nous continuerons de lutter pour les droits fonda­mentaux de chacun. C’est en­semble que nous construirons une société respectueuse des droits individuels de tous.

Deux poids, deux mesures : DANGER

Lire cette opinion d'Hélène Küng dans 24heures.

En février 2007, M. Corboz, conseiller communal, était condamné pour dis­crimination raciale à 90 jours­amendes avec sursis et à 1500 francs d’amende pour avoir «taggé» les murs de Bex de slo­gans racistes. En avril 2007, M. Koroma, ainsi que trois autres jeunes Africains qui avaient manifesté leur colère suite à ces inscriptions, était con­damné à 5 mois de prison ferme pour avoir participé à ce qui a été qualifié d’émeute.
Nous souhaitons revenir sur l’histoire malheureuse de M. Ko­roma, seule personne dans cette affaire, nous le soulignons, à de­voir payer de sa liberté. Dès l’âge de 14 ans et pendant 6 ans, il a dû combattre dans les rangs d’une rébellion qui en avait fait un enfant-soldat. Déposant sa demande d’asile, il précise qu’il est dépendant de la drogue, in­gurgitée pendant des années pour supporter les atrocités qu’on l’oblige à commettre. Sans soutien particulier, livré à lui­même, M. Koroma est envoyé dans un centre pour requérants d’asile. Les autorités lui repro­chent de ne pas avoir entrepris de cure de désintoxication dès son arrivée en Suisse. Mais qui lui a indiqué des possibilités, qui lui a proposé un suivi psycholo­gique pour l’aider à vivre avec son passé? Si une autre réponse que le néant avait pu être appor­tée à ces questions, M. Koroma n’aurait probablement pas con­sommé et vendu de la drogue en Suisse.
Or, le fait d’avoir dealé est la raison retenue pour exclure tout motif excusable à sa colère de ce soir-là, puisqu’il «était bien placé pour comprendre l’exaspération de la population bellerine». Le tribunal laisse-t-il entendre que M. Koroma, parce qu’il a lui­même consommé de la drogue, n’aurait pas dû se laisser envahir par la colère en lisant les slogans de M. Corboz? Ou qu’un petit trafiquant n’a pas droit à la pro­tection contre les atteintes à la dignité humaine? Pourtant la Cour européenne des droits de l’homme a eu l’occasion de rap­peler que «la violence raciale constitue une atteinte particu­lière à la dignité humaine et que, compte tenu de ses consé­quences dangereuses, elle exige une vigilance spéciale et une réaction vigoureuses de la part des autorités».
Le Centre social protestant (CSP) rejette toute forme de jus­tice privée, quelle qu’elle soit, et revendique un climat qui per­mette à toute personne de faire valoir la justice. Les jeunes gens avaient demandé vainement aux autorités d’intervenir afin que M. Corboz cesse ses tags. Cette af­faire démontre un très inégal accès des protagonistes aux moyens légaux à actionner, ainsi que des modes de sanction éton­namment différenciés.
Face aux discriminations, par exemple envers les étrangers, nous estimons nécessaire de sou­tenir toutes les initiatives favori­sant la rencontre et le dialogue. Ce n’est qu’ainsi que les peurs et le rejet naturel que suscite l’In­connu pourront se calmer. Créer un espace social où il fait bon vivre ensemble, dans une paix sociale qui protège les plus fai­bles, doit être un objectif priori­taire de l’Etat ainsi que de la société civile! C’est une tâche dans laquelle le CSP entend con­tinuer à s’impliquer également.
*Avec Myriam Schwab Ngamije, assistante sociale, et Caroline Regamey, sociologue.

Il risque l'expulsion après 18 ans en Suisse

Lire dans le Courrier

VALLORBE, UNE COMMUNE AUX PORTES DE L'ASILE

VALLORBE, UNE COMMUNE AUX PORTES DE L'ASILE

Lire l'article d'Ibrahima Cissé dans le Courrier

Ils viennent chercher refuge en Suisse. Une journée nationale leur est dédiée aujourd'hui. Les demandeurs d'asile seront soutenus par une manifestation à Berne. La journée du réfugié vise à faire rencontrer résidents suisses et requérants. A Vallorbe, l'un des quatre centres du pays, l'attente se solde souvent par un refus. Reportage.
Le Centre d'enregistrement et de procédure (CEP) se situe en dehors de la ville, non loin de la frontière franco-suisse. Depuis son ouverture début 2002, cette ancienne caserne accueille entre 150 et 270 étrangers. «Pour un bon fonctionnement, 220 personnes suffisent», précise le directeur suppléant Maurizio Miceli.
De loin, le CEP ressemble à un camp fermé. Ce n'est «ni un hôtel cinq étoiles, ni une prison», indique le responsable devant l'édifice entouré de barbelés. La journée, à moins de devoir rester au centre pour des démarches liées à la procédure d'asile, ses occupants sont libres de leurs mouvements. Tout le monde doit être rentré pour 17h45. Portes fermées de l'intérieur et barbelés sont destinés «à la sécurité des requérants», précise le porte-parole de l'Office fédéral des migrations (ODM) Dominique Boillat. Par exemple pour «éviter que des clandestins n'y entrent, qu'il y ait du trafic de drogue, ou pire, des agressions».
A l'entrée, une grande affiche rappelle en dix langues quelques consignes: exigence de se soumettre aux fouilles, interdiction de faire entrer des aliments ramenés de la ville. Les candidats à l'asile sont logés dans des chambres de 4 à 16, sur des lits superposés. «Hommes et femmes sont séparés», précise M.Miceli.
Depuis le 1er mai 2006, un séjour peut durer jusqu'à deux mois, contre un mois auparavant. Tous participent «activement» aux activités de nettoyage. Les enfants ont droit à un petit plus: deux fois par jour, une collation leur est servie.
Venus d'Afrique, du Moyen-Orient ou des Balkans, les requérants d'asile ont été orientés par des inconnus ou par la police. A mots hachés, ils décrivent les conditions de leur fuite. Certains sont arrivés avec femme et enfants. D'autres sans bagage.
Entre les communautés, la cohabitation est pacifique, selon M.Miceli. «Il n'y a pas de problème de communautarisme. Les incidents sont limités, tout comme l'agressivité.» Les vols sont aussi rares.


«Faire avec et vivre avec»

Des tensions émaillent en revanche les relations entre Vallorbe et le CEP. «Ce n'est pas parce que les Vallorbiers sont xénophobes» se défend le syndic libéral Laurent Francfort, «mais parce qu'ils ne sont pas habitués aux «vagues massives d'arrivées dans la ville».
«Le centre nous est imposé par la Confédération, nous ne pouvons rien contre, si ce n'est faire avec et vivre avec», constate le syndic. Celui-ci avait pourtant demandé la fermeture du CEP. S'il se plaint des «nuisances» dans les rues et des patrouilles des forces de sécurité, il affirme désormais qu'il est «utopique de penser qu'il sera ou doit être fermé».


Un café et une écoute

Dans l'attente d'une décision de l'administration fédérale, les activités des requérants, qui n'ont pas le droit de travailler, se limitent à des va-et-vient entre le centre et la gare. A flanc de montagne, au-dessus de Vallorbe, celle-ci abrite un local de l'Association auprès des requérants d'asile de Vallorbe oecuménique et humanitaire (ARAVOH).
Une quarantaine de bénévoles, âgés entre 35 et 81 ans, s'activent au sein de l'association. Ils veulent offrir un «visage humain» aux demandeurs d'asile. Ces derniers «se sentent seuls ici, il faut leur donner un endroit où s'asseoir, pleurer, rire», explique Yvette Bourgeois, active retraitée responsable des bénévoles de l'ARAVOH.
L'association abrite aussi un service d'assistance juridique. Les matinées sont animées lorsque les requérants se retrouvent par petits groupes autour de la grande table, avec un café et quelques jeux.
Laurent Francfort ne «partage pas la vision» de l'ARAVOH. Car, dit-il, elle «pousse les requérants (déboutés) à faire recours». Quelque 110 communes romandes soutiennent les activités de l'association, selon une liste qu'a pu consulter l'ATS. I
Note : *Correspondant sénégalais de l'Agence télégraphique suisse (ATS), Ibrahima Cissé s'est rendu à Vallorbe, la commune vaudoise qui abrite l'un des quatre centres d'enregistrement du pays. Il livre sa vision.

Journée du réfugié: serrons les rangs! :: lecourrier :: Un quotidien suisse d'information et d'opinion

LIre l'édito de Didier Estoppey dans le courrier

Voilà revenu ce dernier samedi du printemps. L'occasion, comme chaque année, de marquer la Journée du réfugié par une grande manifestation à Berne, regroupant ceux que la Suisse a –plus ou moins...– accueillis et ceux qui continuent à leur marquer leur soutien.
En ce 16 juin 2007, pourtant, les coeurs ne sont pas à la fête. Le plébiscite sans appel réalisé par les lois sur l'asile et les étrangers, le 24 septembre dernier, continue à réfrigérer les esprits. Les réseaux militants, qui se sont activement engagés l'an dernier dans la campagne référendaire rasent aujourd'hui les murs. Dans le monde associatif comme au sein des principaux partis de gauche, la crainte d'aller à l'encontre des courants dominants semble avoir des effets aussi démobilisateurs que ravageurs.
Il faut le reconnaître, la douche fut glaciale. Ce n'est pas une raison pour ne pas chercher à se réchauffer en serrant les rangs. Car il faut aussi oser le rappeler: le peuple n'a pas toujours raison. Il peut parfois se tromper, surtout quand on l'y aide. Les autorités fédérales ont eu beau jeu de monter en épingle les quelques cas d'abus auxquels elles ont elles-mêmes largement contribué par la lenteur des procédures comme par leur incapacité à négocier des accords de réadmission avec les pays intéressés. Et les nouvelles lois n'apporteront aucune modification de la situation sur ce point.
Preuve est d'ailleurs déjà faite qu'elles ne joueront pas non plus l'effet dissuasif tant vanté contre «l'afflux» que la xénophobie officielle se plait à peindre sur la muraille. L'an dernier, alors que la campagne battait son plein, le nombre de nouvelles demandes d'asile n'avait jamais été aussi bas. Depuis quelques mois, alors que les nouvelles lois ont été largement médiatisées, les requêtes sont à nouveau en nette augmentation. C'est que le regain d'intensité de certaines guerres, notamment en Irak, est passé par là. Et qu'aucune loi n'arrêtera jamais les marées.
Les véritables abus, par contre, persistent. Tels ceux commis par cette Suisse qui contrevient aux règles les plus élémentaires de l'hospitalité, comme en témoignent les conditions d'accueil faites aux requérants dès leur arrivée à Vallorbe. Recenser ces abus, à l'image du travail entrepris par l'Observatoire genevois dont nous publions l'une des fiches, est devenu une oeuvre de salubrité publique. Car dès qu'elle a conscience d'une attaque contre les droits humains, la population sait serrer les rangs et montrer sa solidarité. Comme elle a su le manifester dans les cas de cet employé communal de Bursins ou de ce fromager gruyérien que Berne s'acharne à vouloir renvoyer après des années de fidèle labeur. Parce que, même si la vie leur a reconnu leurs droits, l'autorité s'obstine à leur refuser des papiers

L'Allemagne régularise ses «étrangers tolérés» mais leur impose l'intégration

Lire l'article d'Yves Petignatt dans Le Temps
En s'alignant sur les directives européennes, les Allemands mettent fin à la tradition de souplesse relative en matière d'immigration. La page de la société multiculturelle prônée par les Verts est tournée.

vendredi 15 juin 2007

Micheline Calmy-Rey pour l'accueil de contingents de réfugiés

Lire la dépêche de Bluewin Infos
La Suisse doit admettre à nouveau des contingents de réfugiés comme elle l'a fait jusqu'à la fin des années 90. Cet appel a été lancé aussi bien par l'Organisation d'aide aux réfugiés (OSAR) que par la présidente de la Confédération Micheline Calmy-Rey.
Lire aussi cette info dans laquelle Micheline Calmy-Rey fustige l'initiative anti-minarets

Il faut que les excisions s'arrêtent!�

Lire l'article du Le Matin Online

Avec leur film «Femmes mutilées, plus jamais!», deux Somaliennes vivant en Valais se lancent dans le combat contre l'excision. Elles espèrent voir disparaître ces pratiques

Adem: Le syndic de Bassins persiste et signe

Lire dans 24heures
Depuis le 25 mai, le syndic de Bassins ne s’exprimait plus que par l’intermédiaire de son avocat, Jacques Barillon. «Objet de pressions et de menaces, dont certaines ont un caractère pénal, M.?Lohri a voulu prendre du recul par rapport à l’embrasement de l’affaire Adem Salihi et à la tourmente médiatique», a déclaré l’avocat.

Hier, le syndic a tenu à mettre les points sur les i. «J’ai été à la fois chagriné et révolté par les propos de ceux qui n’ont cessé d’affirmer que Bassins avait fait une erreur et avait agi illégalement. Je pense notamment à M.?Mermoud et à M.?Beck. Ce lundi, le député Brélaz (n.d.l.r.: François Brélaz, UDC) a même distribué un courrier dans les boîtes aux lettres des habitants pour nous critiquer. C’est inacceptable!»

Reprenant le dossier étape par étape, le syndic démontre sa bonne foi et produit même des pièces, comme des attestations du canton autorisant Adem Salihi à séjourner provisoirement sur notre territoire, ou l’octroi d’un visa lui permettant de se rendre au Kosovo et de revenir en Suisse.

Retour en vainqueur

«Nous n’avons jamais franchi la limite de la légalité et ne la franchirons jamais, répète Didier Lohri. C’est pourquoi la municipalité a décidé d’aider Adem à retourner chez lui en vainqueur, pas en loser. Nous voulons être proactifs car nous savons que les décisions d’expulsion poussent les gens dans la clandestinité. S’il y a un perdant dans cette affaire, ce sera le syndic de Bassins qui aura perdu un peu de son idéalisme, mais il ne faut en tout cas pas que ce soit Adem.»

L’ex-employé kosovar de la commune de Bassins a été convoqué le 22 juin au Service de la population, qui lui présentera un programme de préparation au départ. La municipalité de Bassins envisage toujours de se rendre au Kosovo pour préparer concrètement le retour d’Adem dans les meilleures conditions.

Jean Ziegler demande l'admission des réfugiés de la faim


Lire ce dossier de swissinfo -

Le rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l'alimentation Jean Ziegler a demandé au Conseil des droits de l'homme de reconnaître une nouvelle catégorie de réfugiés, ceux de la faim.

Immigration : Les étrangers peuvent rester en Allemagne en cas d’obtention d’un emploi

Lire cette dépêche de Fenêtre sur l'Europe
Une législation autorisant des dizaines de milliers de migrants à s'établir dans le pays en toute légalité à la seule condition qu'ils trouvent un emploi, vient d’être adoptée par la chambre basse du Parlement allemand.

EUROPE: Immigration clandestine: Barroso veut plus de solidarité

Lire la dépêche sur Romandie News
Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, en visite à Malte vendredi, a insisté sur l'importance de la solidarité des Etats membres en matière d'immigration clandestine, estimant que tous devaient mettre à disposition des autres leurs avions et bateaux.

"Le principe de solidarité doit être mis en oeuvre en apportant de l'aide à Malte et à d'autres Etats membres, et en gérant le flux des immigrants illégaux", a déclaré le président de la commission européenne lors de son intervention devant les membres du Parlement maltais.

jeudi 14 juin 2007

Requérants d'asile - aide au retour - les programmes suisses ont dix ans

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La Suisse devrait renforcer ses programmes d'aide au retour pour les requérants d'asile, car ceux-ci fonctionnent bien, estime l'Office fédéral des migrations (ODM).

mercredi 13 juin 2007

UN homme se déguise en déporté de la SHOAH

Les 27 veulent sauver les immigrants en mer, mais pas les accueillir

Lire cette dépêche dans 24 Heures
Face à la multiplication des naufrages tragiques en Méditerranée, les 27 vont renforcer les patrouilles dans la zone mais ils ne sont pas prêts à se partager le "fardeau" de l'accueil des immigrants secourus, comme le souhaite Malte
"Nous ne pouvons accepter que des vies humaines soient perdues et nous n'abandonnerons pas Malte à son triste sort", a assuré le ministre allemand Wolfgang Schaüble, dont le pays préside l'UE, à l'issue d'une réunion mardi avec les ministres européens à Luxembourg.Dans leurs conclusions, les ministres sont tombés d'accord pour discuter "d'un système de partage des responsabilités" sur la "situation spécifique difficile" de Malte, mais dans leur esprit il n'est pas question d'une répartition des immigrants secourus comme le demande la petite île.

"Cela me parait très difficile, on ne peut pas faire deux poids, deux mesures uniquement sur les immigrés venus de la Méditerranée", a commenté le nouveau ministre français de l'Immigration Brice Hortefeux.

Depuis la mi-mai, plusieurs naufrages dramatiques d'embarcations surchargées ont été signalés entre la Libye, d'où partent les clandestins africains, et Malte.

"Chaque année, il y a 600 immigrants qui meurent - et c'est une estimation basse - aux portes de l'Europe. Ce chiffre pourrait encore augmenter cette année", a prévenu le ministre maltais de l'Intérieur Tonio Borg.

Des photos d'immigrants accrochés à des cages d'élevage de thon ont fait le tour du monde et Malte a été accusée, à tort selon elle, d'avoir manqué à ses obligations en refusant l'entrée à un chalutier espagnol qui avait recueilli des clandestins, sous prétexte que le sauvetage avait eu lieu dans les eaux libyennes.

Face à cette situation, M. Borg a proposé que les immigrants qui sont sauvés dans la zone de secours de la Libye - et que Tripoli refuse de reprendre car elle conteste la taille de sa zone - soient accueillis à tour de rôle par les 27.

Chaque pays devrait "s'engager à recevoir tour à tour ces immigrants en proportion de sa population", a-t-il estimé.

Malte a sauvé 7.000 personnes depuis cinq ans, alors que la petite île ne compte que 400.000 habitants, a-t-il affirmé.

"C'est évidemment le navire le plus proche du point de détresse qui doit secourir. Le problème, c'est qui accepte les immigrants ensuite", a-t-il expliqué.

Les immigrants sauvés seraient débarqués dans l'Etat le plus proche, c'est-à-dire à Malte ou l'île italienne de Lampedusa, puis répartis dans les différents pays qui examineraient une demande d'asile ou les rapatrieraient.

Seule l'Espagne a apporté son soutien à cette idée, le ministre Alfredo Pérez Rubalcaba estimant qu'il fallait aussi l'appliquer aux mineurs non accompagnés (ne pouvant pas être expulsés) qui arrivent aux îles Canaries dans l'Atlantique, l'autre grande voie d'immigration maritime.

Ces arrivées aux Canaries sont sensiblement moins nombreuses depuis la mise en place d'opérations de patrouilles coordonnées par l'agence aux frontières de l'UE Frontex, en collaboration avec les pays d'Afrique de l'Ouest.

Le commissaire en charge de l'immigration Franco Frattini a aussi lancé un appel aux ministres pour qu'ils mettent effectivement à disposition de Frontex les moyens navires ou hélicoptères promis.

Une opération "Nautilus" est prévue à partir du 25 juin en Méditerranée avec Malte, la Grèce, l'Allemagne, la France et l'Italie jusqu'en octobre.

M. Frattini a cependant pointé du doigt une nouvelle fois le manque de collaboration avec la Libye, qu'il aurait voulu associer à ses patrouilles maritimes conjointes pour davantage d'efficacité.

"Dans le passé ils nous ont fait beaucoup de promesses mais jusqu'ici nous n'avons pas vu de résultats concrets", a regretté M. Frattini.

Aide humanitaire: le National accorde 1,5 milliard d'ici 2011 malgré l'UDC

Lire la dépêche de Bluewin Infos
Après le Conseil des Etats, le National a accepté de libérer 1,5 milliard de francs au titre de l'aide humanitaire de la Suisse de 2007 à 2011. La contribution aux ONG ne sera pas conditionnée à un usage strictement humanitaire.

mardi 12 juin 2007

Pensons à nos arrière-petits enfants

Lire l'opinion de Claude Monnier dans 24heures
Les renvois de requérants d’asile déboutés, et de leurs enfants souvent nés en Suisse, vont se multiplier, dé­chirant bien des destins. Ces souffrances imposées protègent­elles au moins nos meilleurs inté­rêts?
Bien sûr, nous ne sommes pas les seuls à être déstabilisés par les forts mouvements d’immigra­tion, légale ou illégale, qui carac­térisent l’époque. Toute l’Europe connaît des craintes similaires. Et les Etats-Unis eux-mêmes, qui ont fondé leur identité psycho­historique sur le «rêve améri­cain », celui du petit immigrant ne parlant pas un mot d’anglais, mais doué et bossant dur, qui devient millionnaire, s’angoissent aujourd’hui de la présence sur leur sol de 12 millions d’immi­grants illégaux qui font marcher une partie de leur économie. Pour tenter de mitiger cette angoisse, les leaders républicains et démo­crates du Sénat avaient élaboré il y a quelques jours un compromis – qu’ils viennent tout juste d’an­nuler! Ce compromis aurait per­mis aux illégaux de régulariser leur situation en payant une sorte d’amende de quelque 5000 dol­lars par tête et, après un certain temps, de demander la nationa­lité américaine; à défaut de paie­ment, ils auraient été expulsés (ce qui est plus vite dite que fait, comme on sait chez nous). Et, à futur, les Etats-Unis auraient li­mité les possibilités de regroupe­ments familiaux pour privilégier une «immigration choisie».
On peut comprendre qu’an­goissées par les effets forcément déstabilisants des immigrations fortes, nous soyons, en Suisse, en Europe, aux Etats-Unis, tentés d’ériger à nos frontières des barri­cades à chicanes sophistiquées. Trois remarques s’imposent néanmoins.
Primo: à la longue il sera inte­nable d’avoir, d’un côté, un mar­ché des capitaux et des marchan­dises totalement libre et mondia­­lisé, et de l’autre, un «marché» des personnes sévèrement cloi­sonné; cela ne marchera tout simplement pas. On n’attrape pas le vent avec des filets à papillons. Secundo: l’Occident, qui place au sommet de ses valeurs la mobilité sociale ascendante par le talent, le mérite et l’effort, s’ébaubit aujourd’hui des succès de la Chine et de l’Inde, qu’hier nous considérions comme les pays les plus minables de la terre; pour­quoi n’éprouverions-nous pas, de la même manière, de l’admiration pour les Africains ou les Péru­viennes qui, abandonnant tout derrière eux et suivant des filières terrifiantes, tentent de s’assurer chez nous une vie meilleure? Aurions-nous, personnellement, le courage d’oser le quart de ce qu’ils osent?
Tertio: à la longue, nos pays vieillissants auront un besoin vi­tal de ces immigrants fous de travail, qui risquent jusqu’à leur peau pour venir gagner davan­tage sous nos latitudes, où d’ailleurs ils finissent générale­ment par faire souche. Leurs en­fants, qui auront -- un peu comme Nicolas Sarkozy -- , quel­que chose à prouver, deviendront souvent ingénieurs ou médecins ou… présidents. On l’a vu, en Suisse, avec les Italiens et les Espagnols.
Si nous nous barricadons aujourd’hui, sachons que la fac­ture du vieillissement et de la décadence de nos pays d’Occi­dent, ce n’est pas nous qui allons la payer, mais nos petits-enfants, et les petits-enfants de nos petits­enfants. Voulons-nous vraiment leur laisser un héritage aussi mé­diocre?

Doudou Diène fustige le ministère de l'Immigration, IDENTITE NATIONALE

Lire dans Le nouvelObs
Doudou Diène, rapporteur spécial de l'ONU contre le racisme, estime que le ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale participe à une "banalisation du racisme

Le gouvernement présente un projet de loi visant à durcir les conditions du regroupement familial

Lire dans Le Monde.fr
Le ministre de l'immigration, de l'intégration et de l'identité nationale, Brice Hortefeux, doit transmettre au Conseil d'Etat, mardi 12 juin, un avant-projet de loi destiné à durcir les conditions d'accès au regroupement familial, selon Le Figaro, qui affirme s'être procuré une copie du texte.
Lire dans le Figaro

lundi 11 juin 2007

GRANDE-BRETAGNE - Projet de citoyenneté à points pour les immigrés

Lire l'article de 24 Heures
La citoyenneté britannique doit-elle se «gagner»? Absolument, si l’on en croit la secrétaire d’Etat britannique aux Communautés, Ruth Kelly, et son collègue Liam Byrne, le ministre de l’Immigration du gouvernement Blair. Les deux travaillistes ont exprimé leurs vues sur cette question dans une brochure publiée le 6 juin dernier par la Fabian Society, un groupe de réflexion proche du Labour.
Citoyenneté à «gagner»
Ils envisagent ainsi de présenter un projet de loi qui établira un système de «points»?—?positifs et négatifs —?visant l’obtention de la citoyenneté britannique par les immigrés. Chaque candidature serait ainsi créditée ou débitée en fonction d’un certain nombre de critères, en particulier financiers, professionnels et sociaux.

Des points positifs seraient accordés à toute personne ayant apporté un capital en immigrant, en récompense d’une bonne trajectoire de carrière ou pour une participation à une activité bénévole. Au contraire, toute infraction vaudrait au candidat de voir son dossier «débité». La décharge sauvage, la conduite dangereuse et tout acte criminel aboutiraient à la suppression de points.

«Je crois qu’il faut clarifier les termes du contrat passé entre le pays et les nouveaux arrivants, a expliqué Liam Byrne lors d’un discours à Londres mercredi dernier. D’un côté, nous avons le devoir d’aider les nouveaux venus à mieux comprendre nos valeurs et notre style de vie, mais il faut aussi leur faire comprendre de façon plus claire que la citoyenneté n’est pas simplement donnée, qu’elle doit se gagner.»

A présent, tout immigré qui souhaite devenir citoyen de sa Gracieuse Majesté doit avoir vécu en Grande-Bretagne au moins cinq ans, passer un test d’anglais ainsi qu’un examen prouvant qu’il possède une connaissance basique des valeurs et du style de vie britanniques. Ces exigences minimales seraient évidemment maintenues, mais complétées par le système de points, afin que l’obtention de la citoyenneté reflète le plus possible la contribution de chaque immigré à la société britannique. L’idée consiste à promouvoir l’intégration de chaque candidat tout en apportant des garanties au reste de la population sur la réalité de son attachement à son nouveau pays.

Célébration des vétérans

La Grande-Bretagne, nation incontestée du multiculturalisme, a découvert à ses dépends ces dernières années qu’il n’était pas toujours bon de tout tolérer, à l’image de ce «Londonistan» hébergeant des prêcheurs extrémistes tels Abou Hamza, jugé en grande partie responsable des attentats-suicides du 7 juillet 2005.

Dans un souci de cohésion patriotique, Kelly et Byrne ont par ailleurs proposé l’établissement d’un jour de fête nationale, où les valeurs britanniques et la contribution des vétérans des conflits passés seraient célébrées.

Une résolution pour Adem Salihi

Lire dans le journal La Côte
Le Conseil communal fort de 30 de ses 40 élus s'est retrouvé, jeudi soir, en réunion extraordinaire pour examiner une résolution, en faveur d'Adem Salihi, dont les destinataires sont les membres du Conseil d'Etat. C'est à la demande de 11 conseillers qui avaient rédigé un texte que le législatif s'est réuni. Etaient également présents le syndic, Didier Lohri, et deux municipaux. Et c'est à la demande de la présidente du Conseil, Odile Hausser, que les débats se sont tenus à huis clos, pour, a-t-elle expliqué, la sérénité des discussions.

Visiblement, elles ont été nourries puisque la réunion s'est terminée à 23 heures et qu'une interruption de séance a même été demandée pour reformuler le texte que d'aucuns jugeaient trop mou. A la plus grande satisfaction du comité de soutien car la nouvelle mouture, expliquent ses membres, les conforte dans leur détermination.

Il s'agit d'un texte court, voté à l'unanimité. Le Conseil communal, dans le premier point de sa résolution, s'oppose fermement à l'expulsion d'Adem Salihi. Deuxième point: il soutient totalement la Municipalité de Bassins dans sa gestion de ce dossier. Troisième point: il invite chaque membre du Conseil d'Etat à écouter la voix populaire et par conséquent à s'opposer lui aussi à l'expulsion d'Adem Salihi.

Dans son argumentaire préliminaire, le Conseil met en avant l'article 1 de la Constitution vaudoise à savoir que le peuple est souverain et l'article 68 de ladite Constitution qui déclare que l'Etat facilite l'accueil des étrangers... et favorise leur intégration. Les élus insistent aussi sur le fait que la majorité de la population de Bassins souhaite la régularisation de l'ex-employé communal, et sur le vote de soutien des représentants du peuple au Grand Conseil. Une société mesure sa force au soin qu'elle prend du plus faible de ses membres. Une phrase qu'ils mettent en exergue dans leur texte et qui est tirée, elle aussi, d'un article de la Constitution

vendredi 8 juin 2007

La naturalisation par le peuple revient par la petite porte

Les naturalisations version UDC ne passent pas la rampe du Conseil national

Lire l'article de Valérie de Graffenried dans Le Temps - Suisse

La Chambre du peuple recommande de rejeter l'initiative qui veut rétablir les naturalisations par les urnes sans possibilité de recours. Un candidat débouté doit pouvoir contester une décision qu'il juge injuste, estime-t-elle.
Lire aussi le dossier de Swissinfo

Avdulla, Il a un don, il vit le fromage

Lire l'article dans Le Matin Online

Après le réfugié Adem Salihi de Bassins, c'est au tour d'Avdulla Hakaj de quitter la Suisse. Malgré le soutien de ses amis et une pétition signée par 600 personnes, les autorités restent inflexibles

Le peuple voterait pour Adem

Lire l'article de Mario Danesi dans Le Temps

Adem Salihi, l'ancien employé communal de Bassins (VD), vit désormais dans une sorte de no man's land. Expulsé de Suisse, il serait indésirable au Kosovo, son pays natal. Sans papiers, l'homme suscite la compassion au pied du Jura, à coups de pétitions signées par des centaines de personnes, et la méfiance à Petrovë, le village kosovar promis à son retour.

Le délégué pour les musulmans pas le bienvenu en Suisse

Lire dans Nouvelles d’Armenie en ligne
Les autorités suisses ne veulent pas de la visite du représentant de l’OSCE contre la discrimination envers les musulmans avant les élections fédérales, selon la « Sonntagszeitung ».

Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) craint une controverse politique, indique le journal.

« Je suis étonné par les derniers développements à propos des musulmans - en particulier l’initiative sur les minarets », indique Ömür Orhun dans la « Sonntagszeitung ».

Bruxelles veut renforcer le système européen d'asile

Lire l'article dans Le Monde.fr
La Commission européenne a adopté, mercredi 6 juin, un projet de directive étendant aux réfugiés qui sont entrés sur le territoire d'un Etat européen au titre du droit d'asile et y résidant légalement depuis plus de cinq ans le statut de résident de longue durée.

Ce statut, qui garantit à ses bénéficiaires un traitement équivalent à celui des citoyens européens, notamment en matière d'emploi et de Sécurité sociale, et qui les autorise à s'installer dans un autre Etat membre, s'applique actuellement, selon une directive de 2003, à tous les immigrés établis en Europe depuis cinq ans, à l'exception de ceux qui ont été admis en vertu du droit d'asile. Le nouveau texte mettra fin à cette discrimination.

jeudi 7 juin 2007

Naturalisations par les urnes: le National rejette l'initiative UDC

Lire la dépêche de Bluewin Infos
Le Conseil national recommande au peuple et aux cantons de rejeter l'initiative populaire de l'UDC "pour des naturalisations démocratiques". A l'issue de cinq heures de débat, il a suivi le Conseil fédéral et a désavoué sa commission par 117 voix contre 63.

Naturalisations: la vérité des chiffres

Lire l'édito de DIDIER ESTOPPEY dans le Courrier
La Suisse naturalise à tour de bras. Si l'UDC le dit, c'est qu'il doit bien y avoir une part de vérité dans ce constat. Lundi soir encore, le conseiller national Oskar Freysinger hurlait lors d'un débat télévisé, sans être contredit, qu'on approche des 50 000 naturalisations par année et que «ça ne va plus». Il convient d'abord de tempérer les craintes de l'Autrichien naturalisé valaisan: le nombre de passeports à croix blanche délivrés chaque année à des naturalisés tourne plutôt autour des 35 000. Tels étaient en tous les cas les chiffres pour 2005, repris dans une récente publication de la Direction du développement et de la coopération (DDC).1 Ce rappel tombe à point nommé, alors que le Conseil national se prononce ce jeudi sur l'initiative de l'UDC demandant des naturalisations par le peuple: loin de naturaliser à-tout-va, la Suisse se situe largement en queue du peloton européen. A tel point que si, avec 21,8%, le taux de sa population étrangère est relativement élevé, ceci s'explique en bonne partie par les obstacles administratifs mis à la naturalisation. Ainsi, près d'un quart des «étrangers» vivant en Suisse y sont nés. Dans plusieurs pays européens, ils n'auraient pas eu à entreprendre la moindre démarche de naturalisation: en Grande-Bretagne, aux Pays­Bas, en France ou en Allemagne, les enfants qui sont nés dans le pays en obtiennent la nationalité à la naissance si un des parents y a vécu huit ans. La Suisse se distingue également par une procédure particulièrement longue: alors que la durée de résidence requise pour une candidature à la naturalisation y est de douze ans, celle-ci varie de cinq à dix ans dans la plupart des autres pays européens. Le résultat est à l'avenant: avec 2% de ses résidents étrangers qui ont acquis le passeport suisse en 2001, la Confédération sortait pratiquement dernière de classe. Seul le Luxembourg, avec 0,3%, pouvait se targuer d'être plus restrictif. Mais les chiffres helvétiques doivent aussi être mis en regard de taux de naturalisation comme ceux des Pays-Bas (7%), de la Suède (7,6%) ou de la Hongrie (7,7%). Au final, une rapide analyse de la situation aurait donc de quoi rassurer l'UDC et son fans' club. Mais l'UDC n'en a probablement pas besoin. Tout est en effet question de perspective. Il y a quelques années, lors des débats dans les cantons de Vaud ou de Genève sur le vote des étrangers, elle combattait cette innovation en insistant sur la nécessité, pour les étrangers désireux d'exercer leurs droits politiques, de se naturaliser. Tout en proclamant vouloir soutenir des naturalisations facilitées. Ce qui ne l'a pas empêchée de militer, tout aussi sec, contre les deux projets de naturalisation facilitée soumis à votation en septembre 2004. Avant d'en remettre une couche aujourd'hui. Car c'est bien connu: à l'UDC, la rigueur, c'est pour les autres.

Débat radiophonique sur la naturalisation par le peuple

Cap sur Berne au Palais fédéral pour notre grand débat à la salle des Pas Perdus au Palais fédral sur les naturalisations par le peuple. Débat entre Thérèse Meyer, conseillère nationale PDC fribourgeoise, Andreas Gross, conseiller national PS zurichois, Yvan Perrin, conseiller national UDC neuchâtelois, et Serge Beck, conseiller national Libéral vaudois.
Ecoutez l'émission

Abdula, l'affineur de gruyère sommé de quitter ses caves

Lire l'article de François Mauron dans Le Temps
Employé par la Coopérative fribourgeoise des fabricants de fromages d'alpage, ce ressortissant du Kosovo, parfaitement intégré, mais sans autorisation de séjour, est menacé d'expulsion. A Charmey, où il travaille, la révolte gronde.

Ici, pour Adem c’est sans espoir �


Lire dans le journal La Côte

Hier, la parution dans L’Illustré d’un article très documenté sur la famille d’Adem Salihi dans son village de Petrovë, au Kosovo, a suscité une vive émotion à Bassins. Le journaliste Arnaud Bédat et le photographe Blaise Kormann ont montré dans leur reportage que l’ex-employé communal n’avait aucun avenir, et n’était pas le bienvenu s’il rentrait chez lui.
«La Suisse ferait mieux de le tuer»

Ils ont retrouvé son fils, Ramiz. Agé de 18 ans, il leur a expliqué que sa mère, quand elle a appris que son père ne pouvait pas rester en Suisse, était partie avec ses trois sœurs. Avec un taux de chômage de près de 70%, celui qui nourrissait sa famille et aidait ses frères, ne serait pas prêt de trouver du travail. La Suisse ferait mieux de le tuer plutôt que de le renvoyer ici, tonne son frère, Ahmet. Ici, pour lui c’est sans espoir, écrit Arnaud Bédat. Contacté hier par téléphone, le reporter précise que même s’il trouvait un travail, cela ne suffirait pas pour faire vivre sa famille.

A Bassins, Adem Salihi est de plus en plus déprimé. Je ne vais pas bien, c’est difficile, dit-il d’une voix lasse. Il est suivi quotidiennement par un médecin. Voir le visage triste de son fils dans l’hebdomadaire et apprendre que sa femme est partie avec ses filles, lui ont porté un coup supplémentaire au moral. Du côté des membres de son comité de soutien, on parle d’un bon reportage qui va dans le sens de ce qu’ils martèlent depuis des semaines. C’est la démonstration qu’il n’y a pas de possibilité de travail là-bas!, note Gilbert Auberson. Même s’il regrette qu’il faille aller jusqu’à exposer la vie d’une personne sur la place publique pour prouver que les siens ne veulent pas de son retour. Qui plus est, les gens qui sont expulsés de Suisse sont mal vus car les Kosovars pensent que ce sont des voleurs!, note-t-il. Un comité qui espère toujours que les membres du gouvernement feront preuve d’humanité en revoyant leur position. Prochain épisode, ce soir, avec une réunion extraordinaire du Conseil communal. Unique point à l’ordre du jour: une résolution qui sera envoyée au Conseil d’Etat.
Marie-Christine Fert