vendredi 24 avril 2009

La moitié de la population ne la soutient pas


L'initiative contre les minarets ne devrait pas obtenir l'aval des Suisses, selon un sondage.


Les minarets ne plaisent pas à une partie des Suisses. (Photo: Keystone)

Quelque 49 % des personnes interrogées se sont prononcées contre une telle interdiction, tandis que 37 % se disent favorables et 14 % indécises.

Le refus s'observe dans toutes les tranches d'âges et transcende les sexes et les confessions. D'après l'institut de sondage Isopublic, les jeunes, les hommes, les riches, les citadins et les personnes sans confessions rejettent encore plus nettement l'initiative contrairement aux femmes et aux personnes à revenu modeste ou vivant à la campagne par exemple.

Le soutien au texte se trouve surtout dans les cercles proches de l'UDC. A l'opposé, les sympathisants du PS refusent clairement l'initiative, à l'instar des électeurs PDC et PLR.

Plus de 40 % des sondés ne veulent pas interdire la construction de minarets en Suisse pour des raisons de liberté religieuse. Environ 23 % estiment qu'il faut adopter une attitude de tolérance vis-à-vis de cette question et une personne sur huit considère l'initiative comme inutile, car elle n'apporte pas de solution.

Les partisans de l'initiative jugent quant à eux que les minarets ne passent pas dans le paysage helvétique ou que les pays islamiques ne tolèrent pas non plus la construction d'églises chrétiennes. La peur d'un islam trop influent ressort aussi des arguments.

Le sondage révèle également que 17, respectivement 18 % des sondés ne peuvent argumenter leur acceptation ou refus de l'initiative. Celui-ci a été mené auprès de 1000 personnes en Suisse romande et alémanique par l'institut Isopublic pour le compte du journal «reformiert». La votation sur l'initiative contre les minarets aura lieu au plus tôt en novembre. 

Communiqué de presse de la Commission fédérale contre le racisme


Berne, 24.04.2009 - Conférence mondiale contre le racisme: un succès malgré tout

La Commission fédérale contre le racisme CFR estime que, malgré la tentative d'instrumentalisation, la Conférence mondiale contre le racisme est un succès et souligne l'importance du document final qui a été adopté. Encouragés par cette réussite, tous les pays, y compris la Suisse, devraient maintenant s'efforcer de mettre en oeuvre le processus de Durban et d'élaborer des programmes d'action nationaux. En ce qui concerne la Suisse, il importe que les politiciens se mobilisent davantage pour lutter contre le racisme, faire cesser l'hostilité à l'encontre des minorités et favoriser la protection des migrants, des requérants d'asile et des réfugiés.La Commission fédérale contre le racisme CFR juge que la Conférence d'examen de Durban, qui s'est tenue à Genève du 20 au 24 avril, a été un succès, malgré le scandaleux discours prononcé par le président iranien, discours incendiaire qu'elle condamne énergiquement. Le document final de la conférence adopté par les participants est capital pour la suite du travail de lutte contre le racisme à l'échelle internationale et pour les obligations contractées par les Etats. Cette déclaration finale contient de nombreux points d'une importance majeure pour mieux protéger à l'avenir les victimes de racisme et combattre l'impunité du racisme. Le fait de n'avoir pas montré du doigt certains pays en particulier et d'avoir occulté pour l'occasion les violations des droits de l'Homme d'autres Etats est un exploit diplomatique en soi. Il faut saluer le fait que le texte condamne expressément les idéologies hostiles à certains groupes religieux - sans restreindre la liberté de s'exprimer sur les religions (par. 12-13, 54, 58, 68-69), qu'il contienne des mesures contre la traite des personnes (paragraphes 91 à 93), évoque la grande vulnérabilité des femmes et des enfants et la discrimination multiple (par. 85 à 89) et mentionne aussi pour la première fois la protection des travailleurs domestiques (par. 79).En amont de cette conférence, la CFR a publié son évaluation de la mise en oeuvre en Suisse du Programme et plan d'action de Durban I (www.ekr.admin.ch/aktuell). Elle estime que dans le document final qui vient d'être adopté, le paragraphe 53, qui traite de la nécessité de mobiliser la volonté politique des acteurs concernés, essentielle pour éliminer le racisme, de même que le paragraphe 68, qui exhorte à lutter contre la montée de l'hostilité dirigée contre des minorités ethniques revêt une importance particulière pour la Suisse. La Suisse devrait par ailleurs prêter une attention particulière au paragraphe 75, qui demande d'éradiquer le racisme à l'égard des immigrés, des requérants d'asile et des réfugiés en adoptant des programmes de formation continue à l'intention de toutes les autorités compétentes en la matière et en interdisant le profilage fondé sur des critères raciaux (par. 102).