vendredi 25 septembre 2009
La mosquée condamnée pour licenciement abusif
La mosquée condamnée pour licenciement abusif
Paru le Vendredi 25 Septembre 2009PRUD'HOMMES - La crise au sein de la Mosquée du Grand-Saconnex rebondit devant la justice. Un arrêt donne raison à l'un des quatre licenciés.
Il s'agit d'un licenciement abusif. La juridiction des Prud'hommes, saisie d'un des quatre cas de licenciement d'employé à la Fondation culturelle islamique – la Mosquée de Genève –, a condamné cette institution religieuse au maximum de la peine prévue en la matière. Soit l'équivalent de six mois de salaire.
Ce sont quelque 42 000 francs qui devront être versés à cet enseignant qui travaillait depuis vingt ans pour la Mosquée du Grand-Saconnex et qui avait été brutalement mis à la porte en mars 2007. Les trois autres personnes licenciées de la même manière n'ont pas pu faire examiner leur dossier par les Prud'hommes. «A l'époque, explique Jean-Bernard Weber, avocat du quatrième employé, des négociations étaient en cours et elles espéraient encore une réintégration.» «Elles ont malheureusement laissé échoir le délai légal pour saisir la justice.» Dans le cas tranché par les Prud'hommes, le travailleur a eu droit à une prolongation du délai car il était en arrêt maladie. Le jugement délivré par l'instance de droit est sévère pour la Mosquée. Il conclut au licenciement abusif, ne retenant pas le motif invoqué par l'employeur, à savoir des difficultés économiques qui auraient rendu cette décision inéluctable. Plusieurs témoins sont venus expliquer devant la Cour que l'institution avait au contraire bénéficié de rentrées substantielles d'argent. Et la Mosquée n'a pas présenté, comme elle l'avait promis, les comptes de pertes et profits.
Autre aspect jugé aggravant par l'instance de droit, «plusieurs témoins ont confirmé qu'un dossier a été monté de toutes pièces contre le demandeur et trois de ses collègues [...], il s'en était suivi des rumeurs selon lesquelles les licenciements auraient été prononcés en raison d'actes déloyaux.» Enfin, la manière dont a il été procédé à ce licenciement est également critiquée par les Prud'hommes: les serrures ont été changées durant la nuit avant même que l'enseignant ne soit informé de son licenciement.
Nous avons cherché à obtenir une réaction de la part de la Fondation culturelle islamique. A l'heure où nous mettions sous presse, elle ne nous était pas parvenue, ni par oral ni par écrit. L'affaire n'est pas close. En effet, une deuxième série de plaintes vont être déposées devant les Prud'hommes concernant le paiement de certains arriérés de salaires. Et ce pour trois des quatre employés. L'un des salariés licenciés s'est en effet entre-temps retiré des procédures et a été réengagé par la Mosquée. La procédure va très probablement prendre une tournure pénale, certains des plaignants estimant que leur honneur a été atteint, comme le relève Hafid Ouardiri, l'un des quatre licenciés. «On n'arrête pas de nous diffamer, Youssef Ibram (l'imam de la Mosquée, ndlr), lorsqu'il est interpellé au sujet de notre affaire répond 'que voulez-vous qu'on fasse, ils ont préféré se remettre à la justice des infidèles, plutôt qu'à celle de Dieu'». Enfin, il est question de porter la procédure devant une Cour en Arabie saoudite, qui contrôle la Mosquée du Grand-Saconnex.
Le démantelement de la jungle de Calais dans la presse britannique
La presse britannique est unanime à considérer que le démantèlement de la "jungle" de Calais ne règlera pas le problème des clandestins, mais se contente de le déplacer ; elle s'accorde à considérer que la solution à ce problème ne peut être trouvée qu'à l'échelle du continent européen.
REUTERS/Pascal Rossignol
Passer la "jungle" au bulldozer n'empêchera pas les immigrés de venir en Grande Bretagne titre leDaily Telegraph (conservateur) qui rappelle que les sans papiers sont attirés par la Grande Bretagne parce qu'on y trouve plus facilement du travail.
Pour l'éditorialiste Philip Johnston, le pire reste à venir. La plupart des candidats à l'entrée en Grande Bretagne sont des émigrés économiques et non des réfugiés politiques, même quand ils viennent de pays notoirement instables comme l'Afghanistan ou l'Irak. L'étendue des frontières externes de l'Union, de la Finlande à la Grèce, et la conjugaison de raisons (les dérèglements climatiques, les guerres, la pression démographique) ne peut qu'encourager de nouveaux départs. Philip Johnston précise, que contrairement à ce que croient de nombreux britanniques, leur pays est moins touché par l'émigration que d'autres pays européens, grâce à son insularité. Pour lui, une des solutions pourrait être le rétablissement des frontières intérieures entre pays européens. Il faudrait aussi délocaliser à l'extérieur des frontières de l'Union le système de demande d'asile, et établir des quotas d'accueil pour chaque pays européen.
le problème de l'immigration doit être traité à l'échelle européenne
Pour leGuardian (centre gauche), "agissons maintenant, réfléchissons plus tard" est devenu la règle chez nos dirigeants. Le quotidien rappelle que le centre de Sangatte, fermé en 2002, avait justement été créé parce que Calais ne savait plus que faire des sans-abris. Le Guardian, qui précise que Londres a encouragé la France à fermer la "jungle" -et s'est félicité de l'opération- considère que le problème de l'immigration doit être traité à l'échelle européenne, afin de mieux répartir cette charge. Les hommes politiques doivent privilégier la diplomatie par rapport à l'action tapageuse. L'opération de mardi à Calais prouve que pour nos dirigeants, ce qui compte, c'est faire étalage de son action, quelques qu'en soient les conséquences.
En 2008, il y a eu plus de 10 millions de réfugiés dans le monde
l'éditorialiste Alan Travis remet en question l'idée que la Grande-Bretagne a ses portes grandes ouvertes et agit ainsi comme aimant de l'immigration ; si c'était le cas, c'est des centaines de milliers et non quelques centaines de malheureux qui patienteraient de l'autre côté de la Manche. Le journaliste remet également en perspective les chiffres de Calais : la France et l'Italie ont traité plus de demandes d'asile que la Grande-Bretagne : 31 200 contre 30 500 au Royaume Uni -loin du pic de demandeurs en 2002, 103 000-. Il rappelle qu'il y a eu plus de 10 millions de réfugiés et 200 millions de migrants l'an passé au niveau mondial; et que le plus grand camp de réfugiés compte 28 000 personnes et non quelques centaines : il est situé à Dadaab, au Kenya.
Pour l'Independent (libéral), les gouvernements doivent cesser de penser qu'il est en leur pouvoir de régler les flux migratoires. Les habitants des pays pauvres seront toujours prêts à prendre des risques pour échapper à la misère où à la persécution. L'objectif de nos gouvernements devrait être d'accompagner le plus humainement possible ce phénomène. Le journal rappelle que la Suède, qui préside l'Union européenne, a l'intention de mettre l'immigration à l'ordre du jour du prochain sommet européen. Elle pourrait proposer de répartir les centre d'accueil et de traitement des demandes d'asile, afin de réduire la pression là où elle est la plus forte, dans les pays du sud de l'Europe
Démantèlement de la jungle de Calais : un bilan plus que mitigé
L'opération de démantèlement de la "jungle" à Calais se soldait, trois jours plus tard, par un bilan plus que mitigé : parmi les 129 étrangers "majeurs" placés en rétention, plusieurs dizaines pourraient être libérés tandis qu'une trentaine de mineurs sur 125 ont déjà pris le large.
Lire la suite de cet article de l'Express
Evacuation de migrants de la "jungle" de Calais par la police le 22 septembre 2009 AFP/Francois Lo Presti
“Que sont devenus les réfugiés de la « jungle » de Calais ?” à lire dans l’Humanité