Réactions au dernier film de Fernand Melgar dans le courrier des lecteurs de 24 Heures.
Honte à Fernand Melgar!
On nous apprend que le documentaire Vol spécial est en réalité une fiction glauque. Fernand Melgar présente des internés et des expulsés de notre pays comme les victimes d’un système dégradant, alors que la réalité est bien différente. Certains acteurs sont en fait des criminels qui ont leur place non pas dans une salle de cinéma, mais en prison, et le cinéaste prétend ignorer leur parcours délictuel.
Soit Fernand Melgar présente un documentaire, et dans ce cas il se renseigne et fait un travail en profondeur, soit il se borne à faire de la fiction. Il prétend que c’est un film d’auteur, qui ne dit pas ce qu’il faut penser. Pouvons-nous en déduire qu’il réalise un film militant juste pour susciter l’émotion, alors qu’il sait pertinemment que ses «acteurs» n’en sont pas dignes?
La catharsis grecque de Fernand Melgar nous permet en effet de vivre une expérience commune, celle de considérer son film comme un «vol très spécial». Il travestit la vérité pour caricaturer notre système judiciaire et pour jouer sur le registre de l’émotion. Plus grave encore, il s’adresse dans les écoles à des enfants qui ont la naïveté de le croire. Non, M. Melgar ne cherche pas le débat comme il l’affirme, mais bien à désavouer une Suisse qui ne lui convient pas. Une Suisse qui a des lois et qui entend les faire respecter.
Dany Schaer, Saint-Cierges
Un film très poudre aux yeux
Si les renvois s’apparentent aux méthodes du Dr Eichmann, le film de propagande d’un humanitariste à sens unique professionnel, M. Melgar, n’a rien à envier à celles de la Propagandastaffe l du Dr Goebbels.
Les familles sinistrées des jeunes malades drogués apprécieront sa complaisance larmoyante à l’égard d’un requérant dealer, bien habile en manipulation de ceux que Lénine qualifiait d’«idiots utiles» à sa cause, en l’occurrence faire s’apitoyer les bonnes âmes et consciences du bon peuple sur le sort d’un marchand de mort, issu des gros bataillons venus exercer leur sale et funeste commerce en un pays laxiste à souhait. Un os dans le casting!
A trop défourailler sans discernement, on finit par se tirer une balle dans le pied! Un retour de boomerang! Ce film tombe à pic pour être le meilleur vecteur de communication de la nouvelle initiative immédiatement applicable de l’UDC sur le renvoi des criminels étrangers. A voir au second degré! Merci du coup de main!
Ne changez rien à un film très poudre aux yeux, sans héroïne, qui se pique d’un casting stupéfiant, j’en ai vite eu ma dose. A trop patienter dans l’antichambre des bons sentiments, on finit par sentir l’encaustique.
Jean-Claude Marchand, Saint-Saphorin-sur-Morges
Le cinéaste sait où sont les limites
A propos de l’éditorial de Thierry Meyer intitulé «Fernand Melgar, un militant en mission» ( 24 heures du 3 octobre 2011).
Revenant sur l’affaire de Vol spécial , M. Meyer écrit que Fernand Melgar s’affiche avec un vendeur de drogue et un menteur. Pense-t-il vraiment que ce soit en toute connaissance de cause?
Cette affirmation m’a littéralement écœuré. Nous connaissons assez le cinéaste pour savoir qu’il sait très bien où sont les limites. Il est un témoin engagé et assume les critiques de tous bords, mais ce faux procès est indigne de votre journal!
Benjamin Bourgeois, Ballaigues
Pourquoi discréditer une démarche courageuse?
L’ignorance engendre la haine, et l’insuffisance empêche d’adopter une vision différente de la sienne. Pourquoi discréditer le travail de M. Fernand Melgar, qui a le courage de dénoncer la «réalité politique» perverse des lois que nous votons et dont nous ne connaissons pas la portée?
Personne ne mérite de subir des mois d’incertitude et de se faire ligoter, bâillonner, entraver pour partir en «vol spécial» retrouver un pays où sa vie est en danger. C’est contraire aux droits de l’homme dont la Suisse est si fière.
L’attitude de certains journalistes est préjudiciable. S’acharner à trouver, à inventer un passé «trouble» chez des personnes courageuses relève de la méconnaissance du sujet qu’est l’asile, avec toute sa problématique.
Un parti politique en manque d’inspiration s’empresse de récupérer ce documentaire pour afficher des obscénités… Où allons-nous? Il semblerait que la Suisse ne connaisse pas les souffrances infligées par la guerre, que sa neutralité lui ait fait oublier les notions du sens de l’humain et du devoir. Disons stop à cette violence aveugle et gratuite!
Christine Nehring, Lausanne
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