Un employé d’une société de nettoyage n’a plus de revenu depuis août dernier. Le syndicat Unia fustige le traitement des sans-papiers.
«J’ai travaillé plus de trois ans sans pouvoir prendre de vacances. En cas d’absence, je devais financer moi-même mon remplacement. Je ne sais plus quoi faire.» Ce sans-papier brésilien est au bord du gouffre. La société de nettoyage qui l’employait jusqu’en octobre dernier lui doit trois mois de salaire impayés. Après des semaines d’hésitation, il a donc fini par mandater un syndicat.
«C’est courageux, note José Sebastiao d’Unia. Car beaucoup de clandestins n’osent pas le faire de peur d’être expulsé.» Plusieurs courriers ont depuis été envoyés à son patron. En vain, l’entreprise ne figurant même pas au registre du commerce. Conséquence: une demande de paiement de 12’635 fr. a été déposée jeudi aux Prud’hommes.
«Ce sont des gens corvéables à merci»
Parallèlement, Unia a mené une action devant l’un des restaurants où exerçait le clandestin. «Nous souhaitons qu’il rétribue directement le nettoyeur au lieu de continuer à payer la société», lance la syndicaliste Filipa Chinarro. «C’est un scandale! Unia se croit tout permis, fulmine Edward Raguenau, le restaurateur visé. Ce n’est pas à moi de vérifier comment sont payés mes mandants. Mais j’ai résilié mes contrats avec cette société dont je ne cautionne pas les méthodes.»
En effet, employer directement un sans-papier reste illégal en Suisse. «Ce sont des gens corvéables à merci et cela n’est pas acceptable, avertit Bernard Favre du département de l’emploi. C’est pourquoi nous pouvons aller jusqu’à l’interdiction aux marchés publics pour les employeurs qui se croient tout permis.»
Raphaël Leroy dans 20Minutes
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