Quelques heures après le vote par les députés européens d’une résolution non contraignante demandant la fin des expulsions de Roms, le ministre de l’Intégration français Eric Besson, en visite à Bucarest, a exclu tout changement de politique.
«Je veux très clairement dire qu’il n’est pas question que la France suspende les reconduites dans les pays d’origine, qu’il s’agisse d’ailleurs de Roumains, de Bulgares ou de tout autre ressortissant», a déclaré M. Besson lors d’une visite à Bucarest ce jeudi. «Le Parlement européen est sorti de ses prérogatives et nous n’avons bien évidemment pas à nous soumettre à un diktat politique», a-t-il ajouté en affirmant que la «France applique scrupuleusement le droit communautaire et elle respecte scrupuleusement la loi républicaine française».
Egalement en visite à Bucarest, le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes Pierre Lellouchel a déclaré que la France demanderait à la Roumanie de mettre en place un «plan national d’urgence» pour intégrer les citoyens roms sur son territoire. «La France va demander des engagements sur la coopération policière et judiciaire, la lutte contre le trafic d’êtres humains, l’intégration des Roms en Roumanie avec la mise en place d’un plan national d’urgence 2010-2013». Selon lui, ce plan d’urgence pourra s’appuyer sur des fonds européens d’un milliard d’euros.
Le Parlement européen demande la fin des expulsions
Une visite qui se déroule dans un contexte très tendu, alors que plus de 8000 Roms ont été expulsés de France depuis le début de l’année, et quelques heures après l’adoption par le Parlement européen d’une résolution demandant à la France et aux autres Etats de l’UE de «suspendre immédiatement» les expulsions de Roms, qui ont suscité une vive controverse ces dernières semaines. Cette résolution présentée par les socialistes, les libéraux, les Verts et les communistes a obtenu 337 voix contre 245.
Le Parlement se déclare «vivement préoccupé par les mesures prises par les autorités françaises ainsi que par les autorités d’autres Etats membres à l’encontre des Roms et des gens du voyage prévoyant leur expulsion».
La résolution, non contraignante, demande à Paris et aux autres autorités «de suspendre immédiatement toutes les expulsions de Roms».
Une autre résolution présentée par la droite du Parti populaire européen, principal groupe politique dans l’institution, et les élus eurosceptiques de l’ECR, qui ne condamnait pas la politique française à l’égard des Roms, a été rejetée par le Parlement.
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