Directeur de l'assistance aux requérants au Centre d'enregistrement, Pierre-Alain Lunardi vient d'être licencié. Ce protagoniste de «La Forteresse» exprime ses critiques sur l'organisation voulue par Berne. Un article signé Laurence Bron dans le Courrier.
Directeur de l'assistance au Centre d'enregistrement et de procédure (CEP) de Vallorbe, Pierre-Alain Lunardi a été licencié en janvier. L'entreprise privée ORS confirme avoir mis fin à son contrat «d'un commun accord». Cette société est mandatée par l'Office fédéral des migrations pour l'encadrement et l'hébergement des requérants d'asile dans les CEP de la Confédération. Pierre-Alain Lunardi avait été remarqué par le public pour sa présence dans le documentaire «La Forteresse» du réalisateur Fernand Melgar, film qui narrait la vie du centre vallorbier. Regrettant l'absence d'un responsable en ressources humaines et le manque d'infrastructures du centre, Pierre- Alain Lunardi affirme qu'il avait déjà pris – en novembre 2009 – la décision de démissionner. «Un de mes adjoints a été licencié en octobre par mon supérieur pour des motifs peu clairs. Je suis déçu que ma direction n'ait rien fait pour savoir si ce qu'il lui était reproché était vrai ou pas. J'ai donc défendu mon adjoint, mais des tensions se sont ensuite créées au sein de l'équipe. Ma décision de démissionner a été prise lorsque j'ai vu ma direction fuir ses responsabilités», précise Pierre-Alain Lunardi.
«Salaires trop bas»
L'Office fédéral des migrations (ODM) ne commente pas l'information. La société ORS, entreprise privée, est seule responsable de la gestion de son personnel, explique-t-on à cet office fédéral. Les salaires proposés par ORS, entreprise de services payée par la Confédération, sont plus bas qu'à la Croix-Rouge, qui effectuait jusqu'en 2005 les mêmes tâches qu'ORS. «Les salaires d'ORS sont trop bas pour que l'on puisse engager des personnes qualifiées. Parmi les assistants, il y a peu de personnes formées dans le domaine social, beaucoup ont un CFC dans la restauration ou sont simplement formées sur le tas», confie Pierre-Alain Lunardi.
Il déplore également le processus de recrutement et les «moqueries» que subissent les candidats lorsqu'ils expriment des prétentions salariales. Selon lui, les quelque 300 collaborateurs d'ORS effectuent leur travail de façon professionnelle, mais n'ont pas les moyens de s'adapter.
Pour un nouveau centre
Pierre-Alain Lunardi porte un regard sans concession sur son action et l'avenir des CEP: «Le fonctionnement du centre est difficile. Berne devrait se poser les bonnes questions au niveau politique. Comme la loi interdit de faire de l'intégration, on parle d'«occupation». Il serait donc plus judicieux d'accélérer la procédure d'asile. Mais si la décision d'augmenter à 90 jours la durée maximale de séjour dans les CEP est prise, Berne devra prévoir davantage d'activités et de mesures d'accompagnement, et même ouvrir un nouveau centre.»
En attendant de trouver un nouveau directeur de l'assistance, il est remplacé par son homologue de Chiasso, qui partagera son temps entre le centre tessinois et le centre vaudois. Depuis son arrivée au centre, Pierre-Alain Lunardi dit s'être battu pour «faire bouger les choses», notamment avec la création de cours de français et des activités sportives.
Directeur de l'assistance au Centre d'enregistrement et de procédure (CEP) de Vallorbe, Pierre-Alain Lunardi a été licencié en janvier. L'entreprise privée ORS confirme avoir mis fin à son contrat «d'un commun accord». Cette société est mandatée par l'Office fédéral des migrations pour l'encadrement et l'hébergement des requérants d'asile dans les CEP de la Confédération. Pierre-Alain Lunardi avait été remarqué par le public pour sa présence dans le documentaire «La Forteresse» du réalisateur Fernand Melgar, film qui narrait la vie du centre vallorbier. Regrettant l'absence d'un responsable en ressources humaines et le manque d'infrastructures du centre, Pierre- Alain Lunardi affirme qu'il avait déjà pris – en novembre 2009 – la décision de démissionner. «Un de mes adjoints a été licencié en octobre par mon supérieur pour des motifs peu clairs. Je suis déçu que ma direction n'ait rien fait pour savoir si ce qu'il lui était reproché était vrai ou pas. J'ai donc défendu mon adjoint, mais des tensions se sont ensuite créées au sein de l'équipe. Ma décision de démissionner a été prise lorsque j'ai vu ma direction fuir ses responsabilités», précise Pierre-Alain Lunardi.
«Salaires trop bas»
L'Office fédéral des migrations (ODM) ne commente pas l'information. La société ORS, entreprise privée, est seule responsable de la gestion de son personnel, explique-t-on à cet office fédéral. Les salaires proposés par ORS, entreprise de services payée par la Confédération, sont plus bas qu'à la Croix-Rouge, qui effectuait jusqu'en 2005 les mêmes tâches qu'ORS. «Les salaires d'ORS sont trop bas pour que l'on puisse engager des personnes qualifiées. Parmi les assistants, il y a peu de personnes formées dans le domaine social, beaucoup ont un CFC dans la restauration ou sont simplement formées sur le tas», confie Pierre-Alain Lunardi.
Il déplore également le processus de recrutement et les «moqueries» que subissent les candidats lorsqu'ils expriment des prétentions salariales. Selon lui, les quelque 300 collaborateurs d'ORS effectuent leur travail de façon professionnelle, mais n'ont pas les moyens de s'adapter.
Pour un nouveau centre
Pierre-Alain Lunardi porte un regard sans concession sur son action et l'avenir des CEP: «Le fonctionnement du centre est difficile. Berne devrait se poser les bonnes questions au niveau politique. Comme la loi interdit de faire de l'intégration, on parle d'«occupation». Il serait donc plus judicieux d'accélérer la procédure d'asile. Mais si la décision d'augmenter à 90 jours la durée maximale de séjour dans les CEP est prise, Berne devra prévoir davantage d'activités et de mesures d'accompagnement, et même ouvrir un nouveau centre.»
En attendant de trouver un nouveau directeur de l'assistance, il est remplacé par son homologue de Chiasso, qui partagera son temps entre le centre tessinois et le centre vaudois. Depuis son arrivée au centre, Pierre-Alain Lunardi dit s'être battu pour «faire bouger les choses», notamment avec la création de cours de français et des activités sportives.
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