Voir le reportage de la TSR, consacré à Nelly Valencia
Le Grand Conseil demande au canton d’intervenir pour accélérer la régularisation des femmes de ménage sans papiers. En revanche, l’assemblée a refusé de prendre fait et cause pour les jeunes mères au chômage. Un article de Mehdi-Stéphane Prin dans 24 Heures.
Pour sa première séance 2009, le Grand Conseil vaudois a passé une grande partie de l’après-midi à débattre de sujets relevant des compétences de la Confédération. Le domaine de l’asile et des clandestins s’est taillé la part du lion, avec notamment la victoire surprise de Sandrine Bavaud. La présidente du groupe des Verts a réussi à faire passer sa proposition d’accélérer la régularisation des femmes travaillant dans le domaine de l’économie domestique.
En clair, une courte majorité de députés souhaite que les nounous et femmes de ménage clandestines travaillant depuis plus de cinq ans dans le canton puissent bénéficier de papiers. Seul hic, le canton n’a aucun moyen de légiférer dans ce domaine entièrement en mains fédérales, comme l’ont rappelé plusieurs fois des députés UDC. Qu’importe! Pour la gauche et le centre, il s’agissait avant tout de donner un signal vaudois aux autorités fédérales. «Accepter un tel texte aurait un effet moral», a plaidé Mario-Charles Pertusio, de l’Alliance du centre. Dans le même groupe, Jacques-André Haury a tenu à faire connaître sa sympathie envers «ces clandestins qui viennent ici pour travailler plutôt que pour tendre la main».
Entre leçon de morale à la Confédération et respect des compétences du canton, le conseiller d’Etat Philippe Leuba n’a pas réussi à renverser la tendance. «Le peuple s’est prononcé à plusieurs reprises contre la régularisation collective des sans-papiers», a argumenté le chef du Département de l’intérieur. «Il ne s’agit pas d’une régularisation collective de sans-papiers», a répliqué Sandrine Bavaud.
Pour la Verte, il s’agit de simplifier les procédures de régularisation des employés de maison clandestins. Le Grand Conseil lui a donné raison, même si la décision n’a aucune valeur contraignante pour le gouvernement.
En revanche, une majorité du Grand Conseil a refusé de se mêler des affaires de la Confédération dans le domaine du chômage.
Le député d’A Gauche toute! Bernard Borel a demandé que les jeunes mères au chômage ne soient pas obligées de chercher du travail avant la fin de leur congé maternité. Selon lui, le Valais applique les règlements de Berne dans ce domaine avec plus de souplesse. «Je suis surpris que vous passiez une grande partie de l’après-midi à débattre de la législation fédérale », a ironisé Jean-Claude Mermoud, chef du Département de l’économie. «J’ose espérer que vous n’allez pas contester une décision du parlement fédéral.» L’argument a cette fois fait mouche, et les députés vaudois n’ont pas donné un second signal aux autorités suisses.
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