Éditorial de Corinne Feuz, rédactrice en chef adjointe de 24 Heures.
Depuis août 2008, le nombre de requérants d’asile en Suisse n’a cessé de croître. Rien d’étonnant à cela. Il suffit pour s’en convaincre de reporter sur une mappemonde la provenance de ces «flux migratoires». Erythrée, Somalie, Irak sont en tête de ce triste hit-parade. Autant d’hommes, de femmes et d’enfants en provenance de pays durablement en conflit.
Le canton de Vaud n’y échappe évidemment pas. La loi sur l’asile largement approuvée par le peuple à l’automne 2006 implique que les cantons traitent rapidement les demandes d’asile. Pour cela, ils ont besoin de capacité d’accueil suffisante. Dans sa planification, l’EVAM (Etablissement vaudois d’accueil des migrants) avait prévu 53 arrivées par mois. Entre août et décembre dernier, la réalité a oscillé entre 111 et 190 requérants supplémentaires chaque mois. Aujourd’hui, les huit foyers d’accueil du canton sont pleins à craquer.
L’ouverture à Nyon, dans un petit mois, d’un abri de la protection civile pour accueillir une centaine de requérants était donc indispensable.
Cette localisation est hautement symbolique. Politiquement, le signal est fort: le district de Nyon ne possède plus, depuis plusieurs années, de structure d’accueil fixe. Pour pallier l’urgence, Philippe Leuba a donc exclusivement cherché une solution à La Côte. C’est certes une manière de soulager les régions qui aujourd’hui accueillent déjà des requérants.
Mais c’est aussi un moyen de maintenir la pression sur les collectivités publiques de La Côte afin que cette région accueille à nouveau un véritable centre d’hébergement.
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