C’est l’édifiante histoire d’un Afghan qui a tenté de passer clandestinement de Grèce en Italie.
Les agents de la police des frontières du port de Bari, dans les Pouilles, n’avaient encore jamais vu ça. Alors qu’un minivan bleu débarquait du ferry Superfast 1 en provenance de Patras, la grande nervosité du conducteur auquel ils demandaient ses papiers leur a mis la puce à l’oreille.
Après un rapide contrôle du véhicule, ils ont fini par ouvrir le capot, rapportait hier l’agence italienne de presse ANSA. Et là: stupéfaction! A moitié asphyxié, un jeune homme se cachait, recroquevillé dans une niche aménagée entre le radiateur et la calandre du véhicule. Il s’y trouvait depuis plus de vingt heures avec pour seule isolation contre la chaleur du moteur un simple coussin.
Après avoir repris ses esprits, le clandestin a pu raconter son odyssée. Agé de 18 ans, ce jeune Afghan est l’une des innombrables victimes des réseaux qui promettent l’eldorado. Pour son passage ver l’Europe, il a dû débourser 6000 euros: les économies de huit ans, patiemment accumulées alors qu’il travaillait auprès d’une famille aisée de Kaboul, qui l’avait recueilli après l’exécution de ses parents par les talibans.
Quant au conducteur du minivan et sa compagne, deux Bulgares de 24 et 39 ans, ils ont immédiatement été arrêtés et inculpés pour complicité de passage illégal de frontière. En poussant leurs investigations, les policiers ont découvert que le mari de la Bulgare – vraisemblablement membre de la même organisation criminelle – avait été arrêté le 30 avril par leurs collègues de Brindisi. Condamné précédemment pour les mêmes activités, il doit encore effectuer une peine de 2 ans et demi de prison.
Bernard Bridel
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire