Le chef du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), Antonio Guterres, a appelé les pays occidentaux à accueillir les réfugiés somaliens, au cours d'une visite mardi au camp de Kakouma, accueillant 76.000 réfugiés dans le nord-ouest du Kenya, dont une majorité de Somaliens.
"Nous voyons de plus en plus de réfugiés (arrivés de Somalie), alors que l'asile devient de plus en plus fermé pour les Somaliens", a déclaré M. Guterres au cours d'une conférence de presse.
Le Haut-Commissaire a lancé "un appel pressant (aux pays occidentaux) pour qu'ils laissent l'asile ouvert aux Somaliens en ce moment, et qu'ils ne renvoient pas les Somaliens chez eux".
"L'asile devient de plus en plus difficile dans les pays occidentaux, l'accès y est de plus en plus restreint pour les réfugiés, en particulier pour les Somaliens", a-t-il expliqué.
Ces pays occidentaux "ne peuvent pas renvoyer les Somaliens contre leur volonté", a plaidé M. Guterres, rappelant "qu'il y a eu des exemples de rapatriement par le passé". "Nous allons lancer très bientôt une campagne sur ce thème", a-t-il ajouté.
Le Haut commissaire des Nations unies aux réfugiés s'exprimait à l'issue d'une journée de visite dans le camp de réfugiés de Kakouma (nord-ouest du Kenya), où vivent environ 76.000 personnes, en majorité des Somaliens.
"Ici au Kenya, ils sont protégés, (...) et c'est bon de voir un pays comme le Kenya capable de protéger autant de réfugiés (...), mais ce n'est malheureusement pas la même chose dans le reste du monde", a-t-il déploré.
Frontalier de la Somalie, le Kenya accueille près de 404.000 réfugiés et demandeurs d'asile, dont 331.000 Somaliens, selon le HCR. En août, le camp de Kakouma a enregistré l'arrivée de 6.500 nouveaux Somaliens fuyant une recrudescence des combats à Mogadiscio entre insurgés islamistes et forces pro-gouvernementales.
Après Kakouma, M. Guterres doit se rendre mercredi à Dadaab (nord-est), près de la frontière somalienne, considéré comme le plus grand camp de réfugiés du monde avec près de 300.000 personnes.
"J'appelle le Soudan, les gouvernements du Nord et du Sud-Soudan à s'assurer que le référendum (prévu en janvier 2011 sur l'auto-détermination du Sud-Soudan) se déroulera de façon pacifique", a par ailleurs déclaré le patron du HCR.
Situé à environ 100 km de la frontière du Sud-Soudan, le camp de Kakouma, où cohabitent treize nationalités différentes, a longtemps accueilli une majorité de réfugiés sud-soudanais, dont un grand nombre ont aujourd'hui été rapatriés.
Sur une plaine poussiéreuse écrasée par le soleil, les réfugiés s'y entassent, pour certains depuis la création du camp en 1992, dans des conditions très difficiles et cohabitent avec les populations locales turkanas.
M. Guterres a visité sur place un projet pilote d'électrification du camp par énergie solaire mis en oeuvre par le HCR et l'entreprise portugaise EDP.
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