La France n'a pas prévu d'accueillir un troisième détenu algérien de Guantanamo. C'est ce que vient de déclarer le ministère des Affaires étrangères français, alors que Nabil Hadjarab, détenu depuis 8 ans à Guantanamo, et déclaré « libérable » par les Américains en 2007 vient d'adresser une lettre au président Sarkozy l'implorant de le recevoir sur le territoire français. Nabil Hadjarab a toute sa famille en France, un oncle en particulier qui est prêt à l'accueillir, mais il redoute un renvoi forcé vers l'Algérie.
C'est sa « dignité » qui est en jeu. Voilà ce qu'écrit Nabil Hadjarab dans sa lettre à Nicolas Sarkozy. Depuis mars 2008, ses avocats de l'organisation Reprieve ont adressé à la France quatorze courriers, demandant que Nabil Hadjarab puisse être rapatrié en France où vit sa famille.
Nabil est né en Algérie en 1979, il a été élevé en France, et son père s'est battu pour la France pendant la guerre d'Algérie. Tara Murray, avocate à Reprieve, organisation basée à Londres, regrette la réponse du Quai d'Orsay :
« Nous déplorons que le ministère français des Affaires étrangères donne ce genre de réponse, particulièrement dans un cas de désespoir comme celui de notre client Nabil Hadjarab qui demande au président Sarkozy de prendre une décision maintenant pour le sauver.
Un courrier resté sans réponse
Si Nabil n'est pas envoyé en France, il n'a nulle part où aller. Il ne peut pas retourner en Algérie, personne ne peut l'aider là-bas à reconstruire sa vie. Toute sa famille est en France. Après le rapatriement forcé d'un autre algérien Aziz Abdul Naji vers l'Algérie en juillet, Nabil est terrifié à l'idée d'être le prochain. Il n'y a rien qui puisse empêcher les autorités américaines de le renvoyer demain ».
Son oncle Ahmed Hadjarab, qui vit dans le nord de la France, avait lui aussi déjà adressé un courrier au président français en juin dernier, dans lequel il implorait l'accueil de Nabil en France, affirmant que lui-même pourrait s'occuper de lui, et rappelant l'engagement du père de Nabil auprès de la France. Ce courrier est resté sans réponse.
Selon l'organisation Reprieve, qui suit le cas de Nabil Hadjarab, la plupart des Algériens rapatriés de Guantanamo vivent dans la misère.
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