Lors d'une conférence de presse organisée au Palais des Nations à Genève, le porte-parole du Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR), Adrian Edwards, a indiqué que la situation sécuritaire en Somalie continuait de se dégrader, empêchant désormais des milliers de réfugiés de quitter le pays « où ils sont pris au piège ».
Cela pourrait être le signe d'une amélioration de la situation : les données les plus récentes du HCR indiquent que le flux de réfugiés vers les pays voisins de la Somalie a considérablement diminué par rapport à la même période l'année dernière. Le nombre d'arrivées au Yémen et au Kenya – pays accueillant traditionnellement le plus grand nombre de réfugiés somaliens – accuse une forte baisse. Au Yémen on compte 6.660 nouveaux arrivants pour ce premier semestre, contre 13.801 au premier semestre 2009. Au Kenya, les arrivées ont diminué d'un tiers, passant de 44.385 au premier semestre 2009 à 29.848 au premier semestre de cette année.
En fait d'amélioration, « la situation empire et chaque jour la violence et les violations des droits de l'homme continuent de provoquer le déplacement de milliers de civils », a indiqué Adrian Edwards. Le HCR estime ainsi que plus de 200.000 Somaliens ont été contraints de fuir leurs foyers cette année – l'écrasante majorité devenant des déplacés internes, faute de pouvoir quitter le pays.
« Ceux qui parviennent à atteindre la sécurité à l'étranger décrivent une situation catastrophique. Selon des réfugiés nouvellement arrivés, il devient de plus en plus dangereux et difficile de fuir la Somalie. De nombreux civils déplacés sont littéralement pris au piège à l'intérieur du pays », a-t-il ajouté.
Des Somaliens arrivés au Yémen par bateau ont ainsi indiqué au personnel de l'agence onusienne qu'il existait désormais une douzaine de points de contrôle sur la route entre Mogadiscio et le port de Bossaso au nord où les Somaliens qui tentent de fuir le pays s'embarquent sur des bateaux de passeurs. Tous ces points de contrôle sont tenus par différents groupes armés.
Les réfugiés arrivés au Kenya racontent aussi leur voyage difficile et dangereux : des jours de marche, en se reposant le long du chemin souvent sans aucun abri ni nourriture, exposé aux exactions des groupes armés prêts à les voler, les abusés ou les recrutés de force.
Selon Adrian Edwards, la seule exception dans la région en termes d'arrivées est l'Ethiopie, qui a accueilli 12.639 réfugiés somaliens au premier semestre 2010, contre 8 411 au premier semestre 2009.
« Du fait de l'insécurité et du manque d'accès à plusieurs parties du pays, le HCR et d'autres organisations humanitaires fournissant de l'aide sont confrontés à d'importantes difficultés pour atteindre les millions de personnes dans le besoin », a déploré Adrian Edwards.
Au 1er juillet 2010, la Corne de l'Afrique comptait près de 600.000 réfugiés somaliens, dont 323.000 au Kenya, 164.000 au Yémen et 72.000 en Ethiopie. Après l'Afghanistan et l'Iraq, la Somalie est désormais le pays qui produit le plus grand nombre de réfugiés dans le monde. 1,4 millions de somaliens sont aussi des déplacés internes.
Communiqué de presse de l’ONU trouvé sur son centre d’actualités
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