Selon le conseiller administratif de la Ville de Genève, suivre l'exemple lausannois comme le préconisait sa collègue Sandrine Salerno ne ferait que reporter le problème.
Seul élu de droite de l’Exécutif de la Ville de Genève, Pierre Maudet s’oppose à l’engagement d’apprentis sans-papiers. Sa collègue socialiste Sandrine Salerno avait annoncé la semaine dernière que la commune entendait suivre l’exemple donné par Lausanne: quelques places d’apprentissage seront offertes à des jeunes clandestins dès la rentrée prochaine. Une démarche que le canton, qui doit donner son aval, juge illégale.
Pour Pierre Maudet, également président de la Commission fédérale pour la jeunesse, la démarche est «généreuse et pleine de bons sentiments». Mais «dans le cas précis, il s’agit d’un coup d’esbroufe politique», a-t-il déclaré au Matin Dimanche. Selon lui, la discussion n’est pas encore agendée au Conseil administratif.
«Une fois leur apprentissage terminé, ces jeunes sans-papiers n’auront pas de travail. On leur crée de faux espoirs» en reportant le problème, selon Pierre Maudet. De plus, cela va à l’encontre des démarches entreprises ces dernières années pour lutter contre le travail au noir. Le radical préfère miser sur des solutions de régularisation au cas par cas.
Une polémique nationale
La question de l’engagement d’apprentis sans-papiers a pris de l’ampleur ces dernières semaines après l’annonce faite par la Ville de Lausanne de vouloir former au sein de son administration des apprentis sans statut légal. Mais le Conseil d’Etat vaudois a jugé la démarche contraire au droit fédéral et a brandi la menace de sanctions. Des formations en école, pour lesquelles un permis de travail n’est pas nécessaire, sont en revanche possibles.
Une évolution de la législation fédérale n’est toutefois pas impossible. Le Conseil national a en effet approuvé mercredi dernier deux motions visant à autoriser les enfants clandestins qui ont suivi leur scolarité en Suisse à entamer un apprentissage.
ATS
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