Après plusieurs mois de silence, l’ancien employé communal aujourd’hui marié à une Suissesse s’explique, une fois pour toutes. Il vient par ailleurs de recevoir son permis B. Un article de Gilles Biéler dans 24 Heures.
Après des mois difficiles, Adem Salihi retrouve le sourire. Marié à une Suissesse, il vient de recevoir un permis B et pourra, ainsi, travailler légalement dans le pays qui l’accueille depuis des années. En toute tranquillité, souhaite-t-il.
Adem va mieux. Au bout du rouleau il y a deux mois, l’ancien requérant d’asile débouté refait gentiment surface, aux côtés de celle qui désormais partage officiellement sa vie. Marié depuis quelques semaines, il vient d’ailleurs de recevoir un permis B et pourra ainsi travailler en toute légalité, à Bassins ou ailleurs. Par écrit, il a accepté de répondre à nos questions.
– Vu la médiatisation de votre situation, les gens vous connaissent. Vous reconnaissent. Comment réagissent-ils?
– Les personnes qui m’abordent le font très gentiment. Elles sont heureuses de la fin de l’histoire.
– Vous avez vite décidé de ne plus parler à la presse. Pourquoi?
– Parce que, tous les jours, je devais répondre aux questions et que je n’avais plus la force de commenter les différentes informations du canton, parfois bonnes, parfois mauvaises.
– Vous avez beaucoup été soutenu, à Bassins et ailleurs. Aujourd’hui que tout va mieux, qu’aimeriez-vous leur dire?
– Un énorme merci. Et que je m’engage à les respecter encore plus que tout autre habitant du pays.
– Et à ceux qui, à l’inverse, vous considèrent comme un profiteur?
– Le temps, j’espère, démontrera ma bonne foi et mon respect de ce pays.
– Finalement, ce soutien populaire massif, engendrant un retentissement médiatique, n’a-t-il pas été contre-productif?
– Oui, mais on ne peut pas revenir en arrière.
– Votre mariage fait beaucoup parler dans les cafés de la région. Certains trouvent l’histoire très belle, d’autres sont convaincus qu’il s’agit d’un mariage blanc…
– Ce n’est pas un mariage blanc mais un mariage comme les autres, avec pour seule différence ma peur de la pression médiatique sur ma compagne.
– Comment avez-vous rencontré celle qui partage aujourd’hui votre vie?
– En faisant chez elle des petits travaux d’entretien domestique. Nous nous réjouissons aujourd’hui de pouvoir partager au grand jour les occupations que nous avons en commun (spectacles musicaux, peinture, etc.). Et de vivre normalement, en jouissant pleinement de notre sphère privée.
– On a lu dans la presse que vous étiez ensemble depuis plusieurs années. Pourquoi dès lors avoir attendu si longtemps avant d’officialiser cette union?
– Parce que, justement, nous avions peur que les tractations en cours pour ma régularisation ne soient perturbées par une demande en mariage qui aurait été interprétée comme une «combine». Ce alors que nous partagions plusieurs activités communes. Ma compagne vivait par ailleurs une situation difficile et avait du mal à annoncer à ses proches sa relation avec moi.
– Et vous, Adem, quels sont vos projets?
– J’aimerais retrouver du travail, si possible à Bassins. J’aimerais en effet rendre par mon activité toute l’aide et le soutien que la population m’a accordés.
– Vous avez déménagé avec votre épouse. Allez-vous revenir à Bassins ou préférez-vous tirer un trait sur cette période de votre vie?
– Si l’occasion s’offre à nous de trouver un logement à Bassins, nous sommes prêts à y revenir. Bassins est tout pour moi!
– Et le Kosovo, vous pensez y retourner bientôt?
– Oui, dans le courant de l’année. Mes quatre enfants installés là-bas ont d’ailleurs renoué des contacts avec moi.
– Pour finir, aujourd’hui, comment voyez-vous l’avenir?
– Mieux qu’il y a quelques années ou mois, et convaincu que je désire le bien de tous, en particulier de ma compagne.
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