Après plusieurs années de crise, cinq personnes supplémentaires seront engagées pour venir à bout des retards du SPOP. Un article de Nadine Haltiner dans 24 Heures.
Philippe Leuba a obtenu l’engagement d’une task force au Service de la population.
A situation d’urgence, mesure urgente. Après plusieurs années de crise au Service de la population (SPOP) et suite à de nombreux témoignages de colère dans nos colonnes, le Conseil d’Etat a décidé mercredi soir d’engager, dès l’été, cinq personnes supplémentaires – trois juristes et deux secrétaires.
«Vous voyez, je respecte mes promesses!» lançait hier, non sans fierté, Philippe Leuba. Le conseiller d’Etat en charge du dossier avait en effet annoncé, en octobre 2007 déjà, la mise en place d’une task force spéciale, pour résoudre des retards de plus de quatre mois dans le renouvellement et l’octroi des permis B. Voilà qui est chose faite.
Mais si le politicien tient parole, il doit admettre que cette mesure reste provisoire. Le renfort n’est en effet prévu que jusqu’en décembre 2009. «La durée et le nombre de personnes à engager ont été estimés par la direction du SPOP. Cela paraît suffisant pour résoudre la crise. Fin 2009, nous verrons, en fonction de la situation, s’il est nécessaire de poursuivre les engagements. »
Mesure exceptionnelle
Et combien coûte cette task force? Rien. Pour obtenir l’aval de ses collègues, le conseiller d’Etat a dû compenser les dépenses à l’intérieur de son département. Ainsi, des ressources du Secrétariat général ont notamment été déplacées vers le SPOP. Une pratique peu habituelle en cours d’exercice. «C’est une mesure exceptionnelle. En général, on ne peut pas engager du personnel en cours d’année. Mais le Conseil d’Etat s’est rendu compte de l’urgence de la situation.» Reste que l’allocation des nouvelles ressources ne concerne que la division Etrangers. Or, selon le syndicat SUD, tous les secteurs sont touchés. «Le Conseil d’Etat propose le minimum pour essayer de prévenir les éclats de voix du personnel. Mais ce ne sera pas suffisant», analyse le syndicaliste Aristides Pedraza, qui revendiquera dès la semaine prochaine un audit sur les conditions de santé du personnel.
Pour Philippe Leuba, au contraire, le renforcement d’une division soulagera aussi les autres. Et, selon lui, les premiers effets seront visibles dès cet automne.
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