jeudi 7 juin 2007

Ici, pour Adem c’est sans espoir �


Lire dans le journal La Côte

Hier, la parution dans L’Illustré d’un article très documenté sur la famille d’Adem Salihi dans son village de Petrovë, au Kosovo, a suscité une vive émotion à Bassins. Le journaliste Arnaud Bédat et le photographe Blaise Kormann ont montré dans leur reportage que l’ex-employé communal n’avait aucun avenir, et n’était pas le bienvenu s’il rentrait chez lui.
«La Suisse ferait mieux de le tuer»

Ils ont retrouvé son fils, Ramiz. Agé de 18 ans, il leur a expliqué que sa mère, quand elle a appris que son père ne pouvait pas rester en Suisse, était partie avec ses trois sœurs. Avec un taux de chômage de près de 70%, celui qui nourrissait sa famille et aidait ses frères, ne serait pas prêt de trouver du travail. La Suisse ferait mieux de le tuer plutôt que de le renvoyer ici, tonne son frère, Ahmet. Ici, pour lui c’est sans espoir, écrit Arnaud Bédat. Contacté hier par téléphone, le reporter précise que même s’il trouvait un travail, cela ne suffirait pas pour faire vivre sa famille.

A Bassins, Adem Salihi est de plus en plus déprimé. Je ne vais pas bien, c’est difficile, dit-il d’une voix lasse. Il est suivi quotidiennement par un médecin. Voir le visage triste de son fils dans l’hebdomadaire et apprendre que sa femme est partie avec ses filles, lui ont porté un coup supplémentaire au moral. Du côté des membres de son comité de soutien, on parle d’un bon reportage qui va dans le sens de ce qu’ils martèlent depuis des semaines. C’est la démonstration qu’il n’y a pas de possibilité de travail là-bas!, note Gilbert Auberson. Même s’il regrette qu’il faille aller jusqu’à exposer la vie d’une personne sur la place publique pour prouver que les siens ne veulent pas de son retour. Qui plus est, les gens qui sont expulsés de Suisse sont mal vus car les Kosovars pensent que ce sont des voleurs!, note-t-il. Un comité qui espère toujours que les membres du gouvernement feront preuve d’humanité en revoyant leur position. Prochain épisode, ce soir, avec une réunion extraordinaire du Conseil communal. Unique point à l’ordre du jour: une résolution qui sera envoyée au Conseil d’Etat.
Marie-Christine Fert

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