La première génération des migrants turcs et balkaniques vieillit. Deux élus lancent l’idée d’EMS particuliers.
Le s Espagnols et les Italiens ont déjà leurs propres maisons de retraite à Berne ou à Zurich. Les musulmans n’en sont pas encore là. Mais cela pourrait changer. Bâle-Ville envisage d’ouvrir un home pour personnes de confession islamique. Une population qui peut avoir des attentes propres: soins uniquement prodigués par les personnes du même sexe, alimentation halal, etc. «Nous devons réfléchir aux offres qui seront nécessaires à l’avenir, explique Philippe Waibel, responsable de la Santé du canton de Bâle-Ville dans les colonnes de la Basler Zeitung . Je ne pense pas que l’échange multiculturel fonctionne s’il commence seulement à la maison de retraite.»
En février, deux députés socialistes bâlois d’origine turque ont proposé l’ouverture de telles maisons de retraite. «Nous avons jusqu’à présent un peu négligé comment et surtout où nous allons soigner la première génération de migrants», expliquait Gülsen Oeztürk.
D’abord la famille
Actuellement, les EMS suisses accueillent très peu de musulmans. Parce que cette immigration est encore jeune. Mais aussi parce que la tradition islamique veut que ce soient les familles qui prennent soin des aînés. Ancien porte-parole de la Mosquée de Genève, Hafid Ouardiri s’occupe ainsi de sa mère de 94 ans, en tournus avec son frère. Celle-ci vit toujours chez elle.
Le directeur de la Fondation de l’Entre-Connaissance estime toutefois qu’un projet d’EMS pour musulmans est une bonne idée, pour autant que le lieu reste ouvert à d’autres confessions. «Certaines personnes n’ont pas le choix, elles ne peuvent pas s’appuyer sur leur famille.»
La création de maisons de retraite pour musulmans pourrait devenir un débat suisse. La Coordination des organisations islamiques et la Fédération des associations faîtières islamiques de Suisse sont en train de mettre en place un organe politique commun. Une sorte de parlement religieux dont un des chevaux de bataille sera justement la mise en place de telles maisons de retraite. A noter qu’il existe déjà en Suisse des EMS liés à d’autres confessions ou mouvements religieux, comme, par exemple, juif ou adventiste.
Professionnels mitigés
«L’idée n’est pas incongrue», estime Tristan Gratier, président de l’association faîtière des EMS suisses (Curaviva). «Après, cela devient une question politique. Aujourd’hui, dans le canton de Vaud, l’Etat paie pour 75% des résidents. Aura-t-il envie de créer des structures peut-être plus coûteuses pour une petite partie de la population?»
Tristan Gratier craint l’effet ghetto et affiche sa préférence pour des établissements où les origines se mélangent, «véritable reflet de notre société». Surtout, il estime que le problème est du côté des résidents. «Aujourd’hui, les Suisses ne sont pas supermotivés à travailler dans les EMS. Le personnel soignant est en majorité étranger. C’est lui qui doit s’adapter aux habitudes suisses. Et ce n’est pas toujours évident.»
Avec sa société Boas SA, Bernard Russi possède 17 EMS privés dans les cantons de Vaud, du Valais, de Neuchâtel et de Berne et 5 hôtels. Il se montre sceptique. «A mon avis, ce n’est pas une bonne solution de séparer les gens, lance-t-il. Il incombe aux établissements de s’adapter à cette clientèle. On le fait bien dans les hôtels, pourquoi ne pourrait-on pas le faire dans les EMS?»
Julien Magnollay dans 24 Heures
3 commentaires:
J'arrive pas à comprendre comment les autorités suisses peuvent encore rentrer en matière.
Si on veut éviter que nos enfant vivent l'apratheid en suisse il ne faudra rien concèder à ces islamo-facho. On leur doit rien.
Pourquoi "islamo-facho" ? Est-ce à dire que la communauté musulmane de Suisse est composée d'extrêmistes, de fondamentalistes ? Moi je me dis que c'est des personnes que je croise dans les rues de ma ville tous les jours, qui sont venus chez nous pour travailler, vivre leur vie. Des personnes comme tout le monde, normal quoi.
Ton commentaire ne veut juste rien dire, en fait. Tu dois t'être gâvé de l'image transmise par les journaux populaires.
C'est vrai, la première d'immigration en provenance de pays musulmans était venue pour travailler et peut-être s'intégrer mais force est de constater que les vagues suivantes (vagues inutiles dans la mesure où le travail venait de plus en plus à manquer) arrivaient majoritairement pour parasiter en ayant la "décence" quand-même de brandir le prétexte du travail et ainsi de suite pour, au final, juste réclamer et se réclamer "réfugié politique" c'est tellement plus simple et infiniment moins fatiguant.
Ton commentaire ne veut tout autant rien dire, tu dois être bercé par le doux angélisme des élites qui voit dans tout ça l'opportunité incroyable de s'en mettre plein les poches en dépit du bon sens, mais le bon sens on s'en fout ça rapporte rien.
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