C'est ça, la réalité: 111 nationalités vivent bien intégrées à Sion. Comme le dit Céline Maye, préposée à l'intégration de la ville de Sion, il n'y a pas une manière d'être sédunois, mais 30 000. La réalité, ce sont aussi ces 17 stands de nourriture, étrange ou familière, qui ont réuni 4000 humains dans l'acte commun à tous et fondamental de manger. Ces immigrés vivant dans notre région ont offert aux visiteurs ce qu'ils savent faire de meilleur. Ils ont passé des heures dans leur cuisine en dehors de leur travail. La nourriture est universelle, les organisateurs des Rencontres d'ici et d'ailleurs l'ont bien compris.
Quand on obtient le passeport suisse comme seconde nationalité, on sort des statistiques. Les étrangers sont tellement parmi nous qu'ils en deviennent nos frères, ou nos maris. C'est un fait, le monde change. Il y a des gens qui ont de la peine à le supporter. Mettre la faute sur l'autre n'est pas très constructif. C'est une obligation humaine de traiter les étrangers en êtres humains. Personne ne parle de faire de l'angélisme.
Dans les années 60, on stigmatisait les Italiens. Cinquante ans plus tard, ils sont parfaitement intégrés. Il faut absolument veiller à ne pas faire subir leur sort aux communautés qui arrivent maintenant. Ce serait perdre du temps. Ce serait perdre cinquante ans d'humanité.
On ne saura pas tout de suite si une fête telle que l'a vécue Sion ce week-end aura porté ses fruits. Mais elle aura permis, dans l'immédiat, de fournir des arguments pour contrer la méfiance. Plus aucun visiteur qui aura dégusté les plats de Yasin, Nur, Viviane, Fatmira, Bernard, Christina et les autres ne devrait permettre une méchanceté gratuite à l'endroit d'un étranger. La monnaie d'échange, ces deux derniers jours sur la place des Tanneries, était le sourire. Un tel commerce laisse des traces de douceur. Pour longtemps.
La loi sur l'intégration vise la coexistence dans le respect mutuel. Mutuel. Au boulot!
Editorial du Nouvelliste signé Sonia Bellemare
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