Des milliers de personnes se sont retrouvées ce week-end à Sion pour partager avec les communautés étrangères les plats traditionnels de leur pays.Voyage autour du monde.
«Prenez seulement!» dit la dame. Ce romandisme pur sucre ne sort pas de la bouche d'une madame Pahud, mais d'une splendeur africaine du stand du Cameroun aux 3e Rencontres d'ici et d'ailleurs. Si ça ce n'est pas de l'intégration!
Ce qui frappe dans cette manifestation, c'est qu'on est en présence de 17 communautés curieuses des traditions des autres. Par exemple, au stand suisse, une fois que les autres stands n'avaient plus rien à vendre, leurs locataires du monde entier venaient déguster des raclettes. Pour certains, c'était la première fois de leur vie.
4000 personnes à table
Cette fête multiculturelle et multicolore a lieu tous les deux ans à la place des Tanneries à Sion. C'est un projet de la sous-commission des étrangers. Un projet que coordonne Céline Maye, la préposée à l'intégration de la ville de Sion. A l'issue de la fête, hier matin, celle-ci jubilait: «Il y avait à la fête autour de 4000 personnes, un peu plus d'un dixième de tous les Sédunois. Samedi soir, j'ai entendu un visiteur dire «ce soir, c'est régimes de bananes. Il y a des bananes sur tous les visages». C'est vrai que l'ambiance était détendue. Les gens étaient contents. Autant le public que les 17 communautés.» En tout, environ 10 000 portions ont été servies.
Patchwork de musique et de danses
De la musique et de la danse ont agrémenté la manifestation. On y a vu de tout: du violon et de l'accordéon, des guitares manouches, des danses portugaises, du flamenco, des petites filles tamoules qui dansaient en costume, et une guggenmusik. Un ensemble de cors de Alpes s'est produit vendredi soir, à l'issue de la partie officielle, où la conseillère d'Etat Esther Waeber-Kalbermatten et le président de Sion Marcel Maurer ont prononcé des discours.
La météo a causé quelques sueurs froides aux organisateurs. La pluie et le vent ont bien tenté, mais en vain, de jouer quelque peu les trouble-fêtes. Certes, il a fait plus froid qu'il y a deux ans. Mais par 30° C à l'ombre, les appétits se font aussi plus timides. Or, cette édition, il y a eu du monde tout le temps. Des gens mangeaient dans l'après-midi aussi.
Aller vers l'autre, même prudemment
Ces 3e Rencontres sont d'ores et déjà une réussite. Situées dans un lieu de fort passage, il a rendu captif des visiteurs qui n'auraient peut-être pas mis les pieds à une fête muticulturelle.
Les gens ont fait l'effort d'aller vers ce qui les impressionnait un peu. Des gens ont demandé à l'accueil où ils pourraient manger quelque chose de pas trop épicé. «Même si des gens se méfient de la nourriture exotique et qu'ils ne mangent que de la raclette, je suis satisfaite», dit Céline Maye. «Parce qu'ils auront fait le pas de venir se mêler aux communautés. Une fête comme celle-là rend la ville de plus en plus agréable à vivre», conclut-elle.
Sonia Bellemare dans le Nouvelliste
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