« Ça, c'est la France de chez nous ! » Une militante aux cheveux blancs s'est installée avec son mari à la table d'un café. Lui a la panoplie du manifestant frontiste modèle : béret, badge à l'effigie du chef, un exemplaire de l'Action Française, deux drapeaux. Devant eux, des personnes blanches défilent.
Venu assister au dernier discours du 1er mai de Jean-Marie Le Pen en tant que président du Front national, le couple patiente en terrasse ; le défilé prend du retard. Alors pour s'occuper, la dame distribue les bons points. Certains passants, lorsqu'ils sont de la manif, lui sourient. Les autres, gênés, pressent le pas. Quand c'est une famille de roms qui arrive, le coup part :
« Oulalalala, ils nous infestent, il vont nous voler. Rangez vos sacs. »
En face, la place des Pyramides est peu à peu envahie par les drapeaux, les banderoles et environ 2 000 fidèles du FN -8 000 selon le parti. Pas l'électorat honteux : les motivés, les frontistes fiers et tapageurs.
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