Quatorze enfants et leurs familles, des Thétchènes demandeurs de l’asile politique, n’ont plus de toit depuis la mi-avril.
Mercredi, RESF organisait un rassemblement de soutien aux familles demandeuses de l’asile politique à la rue depuis l’arrêt du dispositif d’urgence hivernal.Photo Hervé Kielwasser
Depuis plus de deux semaines, 14 enfants, du nourrisson à l’âge de l’école primaire, et leurs parents, essentiellement leurs mères, sont à la rue, menacés chaque soir de dormir à la belle étoile si des familles strasbourgeoises compatissantes ne peuvent leur offrir un toit de secours.
RESF, le Réseau éducatif sans frontières, a appelé, mercredi, à un rassemblement avec ces familles place Broglie, à Strasbourg, pendant qu’une délégation était reçue par un collaborateur du préfet.
Dans un premier temps, le service communication de la préfecture a fait savoir que les autorités « ne souhaitaient pas communiquer sur le sujet », avant de se raviser et de publier, 24 heures plus tard, un communiqué éclairant.
« Cette action peut légitimement créer de l’émotion »
Fuyant la Tchétchénie, les cinq familles concernées, demandeuses de l’asile politique, étaient jusqu’à la mi-avril prises en charge pour l’hébergement par les services du 115, le numéro de téléphone pour l’hébergement d’urgence.
« Le dispositif d’urgence hivernal est prévu pour fonctionner pendant les périodes de grand froid, il n’a pas vocation à se pérenniser, d’autant qu’il s’agit de chambres d’hôtel pour une grande partie », précise le communiqué de la préfecture.
Des chambres d’hôtel, certes, mais très loin de tout confort, comme par exemple celles de l’hôtel Weber, boulevard de Nancy, qui n’affiche aucune étoile. Il reconnaît vivre « pour une certaine part » de la clientèle du 115. Toujours est-il que la fin de la prise en charge hôtelière n’a été accompagnée d’aucune solution alternative de logement. Un peu gênée, la préfecture reconnaît que « cette action est difficile à mettre en œuvre et peut légitimement créer de l’émotion ».
Quelques lignes plus bas, le même communiqué prend le contre-pied en assurant : « Le maintien de ces familles à l’hôtel constituerait une véritable injustice. » Elle ne précise malheureusement pas en quoi mettre à la rue femmes et enfants est un acte de justice.
Toutefois, elle tente de se justifier en rappelant que ces familles sont en situation irrégulière en France, puisque leur statut de réfugiés politiques dépend de la Pologne, premier pays de l’Union européenne où elles ont posé le pied. L’argument est factuellemment exact, mais biaisé. Si ces familles sont passées par la Pologne, ce n’est pas le pays de leur choix (lire ci-contre). Dès lors, cette mise à la rue n’est qu’un moyen de pression sur des enfants en bas âge pour faire déguerpir leur famille.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire