La droite voulait des explications sur le projet municipal d’engager des apprentis sans papiers. La Municipalité a choisi de repousser ses réponses.
Ça a chauffé à l’Hôtel de Ville, hier soir. Pendant que les manifestants s’excitaient sur la place de la Palud (lire ci-dessous), les élus se sont emportés à l’intérieur de la salle du Conseil communal. Dès le début de la séance, le président a annoncé le refus du bureau d’accorder toute urgence aux deux interpellations déposées par la droite, le préavis étant déjà aux mains d’une commission pour traitement. De quoi énerver l’UDC et le PLR. Les deux partis souhaitaient obtenir des éclaircissements sur le «pari de l’illégalité» lancé publiquement par le municipal socialiste Oscar Tosato et l’exécutif lausannois, décidés à ouvrir les portes de l’administration aux jeunes étrangers en situation irrégulière.
«C’est une arrogance crasse et un abus de démocratie, s’est insurgé l’agrarien Claude-Alain Voiblet tout en déposant une motion d’ordre afin de réclamer à l’assemblée de valider l’urgence. Il est inadmissible de nous refuser la parole alors que le Grand Conseil a déjà pu en débattre.» Le libéral-radical Mathieu Blanc lui a immédiatement emboîté le pas. Enjoignant la gauche majoritaire d’accepter d’ouvrir immédiatement une discussion sur un projet municipal controversé. Au moment du vote, 64 voix ont validé la proposition de la droite, contre 18 non et 2 abstentions.
Plus tard – les urgences arrivées à l’ordre du jour –, la Municipalité a toutefois botté en touche. Elle a joué du règlement, qui lui permet de potasser ses réponses pendant deux semaines, avant de formuler ses explications. Préférant sans doute attendre que les Chambres fédérales se soient positionnées, aujourd’hui même, sur le dossier chaud de la formation des jeunes sans-papiers. Selon toute vraisemblance, l’exécutif pourra même éviter toute confrontation jusqu’au 13 avril, après Pâques. L’interpellation de l’UDC réclamait en effet, entre autres, des éléments statistiques sur les places d’apprentissage et les clandestins, des «éléments qu’il faut du temps pour réunir», a justifié Daniel Brélaz.
GÉRALD CORDONIER dans 24 Heures
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