Le Jura hébergera deux détenus de Guantánamo. Au risque de fâcher la Chine, le Conseil fédéral honorera sa promesse à Obama. Pour aider à sauver la banque?
La ministre de la Justice Eveline Widmer-Schlumpf invoque la tradition humanitaire de la Suisse. Mais c’est bien plutôt à UBS que les deux frères ouïgours (Chinois musulmans et turcophones) détenus depuis huit ans à Guantánamo doivent leur prochaine admission dans le Jura. Hier, le Conseil fédéral a tranché en leur faveur, après une longue pesée d’intérêts entre la promesse faite au président des Etats-Unis, Barack Obama, de l’aider à vider une prison violant le droit international et l’envie de ménager la Chine, avec qui la Suisse rêve d’entamer des négociations en vue d’un accord de libre-échange.
A Berne, des voix concordantes font le lien entre la décision du Conseil fédéral et l’affaire UBS. Après que le Tribunal administratif fédéral a stoppé la livraison au fisc américain des noms de clients de la banque soupçonnés de fraude fiscale, Berne va en effet devoir reprendre les discussions avec Washington. Revenir sur l’engagement pris envers les Américains aurait compliqué sa tâche, qui s’annonce déjà ardue. «Formellement, nous ne sommes convenus d’aucune contrepartie», précise Eveline Widmer-Schlumpf, tout en admettant dans un léger sourire que «nous avons effectivement beaucoup de discussions avec les Etats-Unis.»
La Chine proteste
«Mais notre décision n’est pas pour ou contre un Etat», insiste encore la conseillère fédérale. Ces précautions oratoires n’ont pas calmé la colère de la Chine, qui s’est dite «résolument contre la décision du Conseil fédéral parce qu’elle ne correspond pas aux intérêts fondamentaux des deux pays», comme déclaré à l’ATS par un porte-parole de son ambassade à Berne. Protestations de pure forme ou sérieuse menace de rétorsion? «Economiquement, le Conseil fédéral a commis une erreur, déplore le conseiller national Yvan Perrin (UDC/NE), car notre avenir se trouve en Asie.»
Celui des deux Ouïgours, lui, est dans le Jura, où ils devraient arriver dans quelques semaines. «Notre canton peut être fier d’une décision qui marque sa volonté d’ouverture», se félicite le ministre Charles Juillard. Pour Eveline Widmer-Schlumpf, le dossier Guantánamo est désormais politiquement clos après l’admission des deux Ouïgours et d’un Ouzbek qui vit à Genève.
24 Heures
La ministre de la Justice Eveline Widmer-Schlumpf invoque la tradition humanitaire de la Suisse. Mais c’est bien plutôt à UBS que les deux frères ouïgours (Chinois musulmans et turcophones) détenus depuis huit ans à Guantánamo doivent leur prochaine admission dans le Jura. Hier, le Conseil fédéral a tranché en leur faveur, après une longue pesée d’intérêts entre la promesse faite au président des Etats-Unis, Barack Obama, de l’aider à vider une prison violant le droit international et l’envie de ménager la Chine, avec qui la Suisse rêve d’entamer des négociations en vue d’un accord de libre-échange.
A Berne, des voix concordantes font le lien entre la décision du Conseil fédéral et l’affaire UBS. Après que le Tribunal administratif fédéral a stoppé la livraison au fisc américain des noms de clients de la banque soupçonnés de fraude fiscale, Berne va en effet devoir reprendre les discussions avec Washington. Revenir sur l’engagement pris envers les Américains aurait compliqué sa tâche, qui s’annonce déjà ardue. «Formellement, nous ne sommes convenus d’aucune contrepartie», précise Eveline Widmer-Schlumpf, tout en admettant dans un léger sourire que «nous avons effectivement beaucoup de discussions avec les Etats-Unis.»
La Chine proteste
«Mais notre décision n’est pas pour ou contre un Etat», insiste encore la conseillère fédérale. Ces précautions oratoires n’ont pas calmé la colère de la Chine, qui s’est dite «résolument contre la décision du Conseil fédéral parce qu’elle ne correspond pas aux intérêts fondamentaux des deux pays», comme déclaré à l’ATS par un porte-parole de son ambassade à Berne. Protestations de pure forme ou sérieuse menace de rétorsion? «Economiquement, le Conseil fédéral a commis une erreur, déplore le conseiller national Yvan Perrin (UDC/NE), car notre avenir se trouve en Asie.»
Celui des deux Ouïgours, lui, est dans le Jura, où ils devraient arriver dans quelques semaines. «Notre canton peut être fier d’une décision qui marque sa volonté d’ouverture», se félicite le ministre Charles Juillard. Pour Eveline Widmer-Schlumpf, le dossier Guantánamo est désormais politiquement clos après l’admission des deux Ouïgours et d’un Ouzbek qui vit à Genève.
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