Enfants, migrants et seuls : ils sont parmi les plus vulnérables et devraient être particulièrement protégés. Et pourtant, ceux qu'on nomme, en France, les mineurs isolés étrangers et, ailleurs en Europe, les mineurs étrangers non accompagnés semblent ne pas exister. Ils sont gommés des statistiques et, phénomène inquiétant, leur fréquente disparition des institutions dans lesquelles ils ont été placés est peu prise en compte. Un article de Jean-Pierre Stroobants dans le Monde.
Combien sont-ils ? L'ampleur du phénomène est réelle, mais les données sont rarement collectées, affirme l'organisation helvétique Terre des hommes, qui vient de consacrer une enquête à ces enfants. Les demandes d'asile permettent, en France, d'indiquer que 410 demandes concernant des mineurs non accompagnés ont été introduites en 2008. Mais ils seraient 5 000 sur le sol français. Ils viennent de partout dans le monde, d'Afrique, d'Amérique latine, d'Asie, d'Europe de l'Est. En Espagne, la majorité d'entre eux provient du Maroc. Au cours des dernières années, tous les intervenants européens ont constaté à la fois une augmentation de leur nombre et un rajeunissement. Des petits Maghrébins tentent désormais la traversée vers l'Espagne dès 8 ans. En Belgique, des petites Roms de 9 ans sont utilisées par des gangs de cambrioleurs. Dans la région parisienne, les services sociaux ont détecté des Afghans âgés de 12 ou 13 ans.
La sociologue française Angelina Etiemble a dressé la typologie des mineurs non accompagnés : les exilés, qui fuient guerres et persécutions ; les "mandatés", envoyés par leur famille pour travailler ou étudier ; les exploités, victimes des réseaux de travail au noir ou d'exploitation sexuelle ; les errants, déjà livrés à eux-mêmes dans leur pays ; les fugueurs ; enfin, ceux qui rejoignent un parent, et ne s'en trouvent pas sécurisés pour autant.
"Soupape"
Ces enfants, qui ont suivi différentes routes, arrivent rarement seuls. Leurs passeurs les "oublient" dans un lieu public ou les accompagnent jusqu'au siège d'une association. Le mineur devra ensuite rembourser, d'une manière ou d'une autre, celui qui l'a aidé à voyager.
Une partie des mineurs non accompagnés est placée dans des centres spécialisés. Mais, en moyenne, la moitié d'entre eux disparaît, récupérée par des réseaux et des clans, parfois promise au pire. Les autorités jugent généralement ce phénomène marginal, voire "bénéfique" : l'Office fédéral suisse des réfugiés a évoqué la "soupape" que représentent ces disparitions, qui rempliraient "une fonction clé dans la gestion des flux migratoires"...
Terre des hommes appelle l'Union européenne à créer un statut spécifique des mineurs non accompagnés et un fichier qui faciliterait leur suivi et leur prise en charge.
Combien sont-ils ? L'ampleur du phénomène est réelle, mais les données sont rarement collectées, affirme l'organisation helvétique Terre des hommes, qui vient de consacrer une enquête à ces enfants. Les demandes d'asile permettent, en France, d'indiquer que 410 demandes concernant des mineurs non accompagnés ont été introduites en 2008. Mais ils seraient 5 000 sur le sol français. Ils viennent de partout dans le monde, d'Afrique, d'Amérique latine, d'Asie, d'Europe de l'Est. En Espagne, la majorité d'entre eux provient du Maroc. Au cours des dernières années, tous les intervenants européens ont constaté à la fois une augmentation de leur nombre et un rajeunissement. Des petits Maghrébins tentent désormais la traversée vers l'Espagne dès 8 ans. En Belgique, des petites Roms de 9 ans sont utilisées par des gangs de cambrioleurs. Dans la région parisienne, les services sociaux ont détecté des Afghans âgés de 12 ou 13 ans.
La sociologue française Angelina Etiemble a dressé la typologie des mineurs non accompagnés : les exilés, qui fuient guerres et persécutions ; les "mandatés", envoyés par leur famille pour travailler ou étudier ; les exploités, victimes des réseaux de travail au noir ou d'exploitation sexuelle ; les errants, déjà livrés à eux-mêmes dans leur pays ; les fugueurs ; enfin, ceux qui rejoignent un parent, et ne s'en trouvent pas sécurisés pour autant.
"Soupape"
Ces enfants, qui ont suivi différentes routes, arrivent rarement seuls. Leurs passeurs les "oublient" dans un lieu public ou les accompagnent jusqu'au siège d'une association. Le mineur devra ensuite rembourser, d'une manière ou d'une autre, celui qui l'a aidé à voyager.
Une partie des mineurs non accompagnés est placée dans des centres spécialisés. Mais, en moyenne, la moitié d'entre eux disparaît, récupérée par des réseaux et des clans, parfois promise au pire. Les autorités jugent généralement ce phénomène marginal, voire "bénéfique" : l'Office fédéral suisse des réfugiés a évoqué la "soupape" que représentent ces disparitions, qui rempliraient "une fonction clé dans la gestion des flux migratoires"...
Terre des hommes appelle l'Union européenne à créer un statut spécifique des mineurs non accompagnés et un fichier qui faciliterait leur suivi et leur prise en charge.
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