Carrefour stratégique sur la route entre l'Afrique noire et le Maghreb, Agadez, au Niger, regorge de passeurs, eux-mêmes Africains expulsés aux portes de l'Europe. Leur reconversion est si rentable que certains en oublient leurs rêves d'Occident. Ils ne font pas pour autant de cadeaux à leurs frères. Reportage de Souleymane Saddi Maazou.
Il fait 45°C. Un vent chaud et sec souffle. Le ciel est voilé par un épais nuage de sable. Située entre l'Afrique subsaharienne et le Maghreb, Agadez, à plus de 1 000 km au nord-est de Niamey, la capitale du Niger, est une ville charnière. Malgré la rébellion armée déclenchée en 2007 dans la région, cette cité d'environ 100 000 habitants n'a rien perdu de son animation habituelle. Petit à petit, la paix revient.
Devenir passeur pour oublier son refoulement
Bon nombre de Nigériens, Ghanéens, Béninois, Guinéens, Nigérians, Togolais et Sénégalais en quête d'Europe transitent par ici. Certains d'entre eux, refoulés de Libye ou d'Algérie, s'installent à Agadez et s'y reconvertissent en passeurs. T. H., un Nigérien de 35 ans, explique :
« Cette activité m'a fait oublier mon rêve de continuer sur l'Europe. Aujourd'hui, je mets en contact mes frères avec des transporteurs. Souvent, je leur fournis des contacts de passeurs pour l'Europe. »
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