Le premier ministre avait envisagé de forcer une solution sur une opération de régularisation avant les élections régionales de juin. Il a renoncé, confronté à l'ampleur des divisions au sein de son gouvernement, où le portefeuille de l'asile était partagé entre une socialiste francophone, Marie Arena, chargé du volet social, et une libérale flamande, Annemie Turtelboom, chargée de la migration.
EVITER UN "APPEL D'AIR"
Aujourd'hui, M. Van Rompuy remet le dossier sur la table. Un remaniement, décidé jeudi 16 juillet, a entraîné la mise à l'écart de la négociation des deux ministres rivales. Et le premier ministre promet désormais une issue pour le 21 juillet, jour de la Fête nationale. Parce que l'affaire entraîne "une énorme pression sociale" et parce qu'il s'agit d'un "vrai problème politique"concernant des gens "plongés dans une situation regrettable", dit-il. Le chef du gouvernement entend également éviter un "appel d'air", ce qui signifie qu'il veut agir vite pour éviter un afflux de demandeurs d'asile supplémentaires.
La situation est devenue intenable, marquée par de nombreuses occupations. Des grèves de la faim très longues ont été menées, forçant parfois Mme Turtelboom à accorder des droits de séjour provisoires. Les centres d'accueil débordent, ce qui force les autorités à loger de très nombreux sans-papiers dans des hôtels, à Bruxelles. Les syndicats, l'ensemble des églises, les recteurs d'université et des ONG appellent ensemble à trouver une solution.
En mars 2008 déjà, le gouvernement fédéral, alors présidé par Yves Leterme, avait fixé des critères de régularisation qui n'ont jamais été traduits dans les faits. Exercer un travail, s'être soumis à une procédure administrative, séjourner depuis longtemps dans le pays, parler l'une de langues nationales, être "ancré localement" : tout cela devait favoriser l'obtention d'un titre de séjour. Les partis au pouvoir ne sont toutefois pas parvenus à s'entendre.
M. Van Rompuy espère réussir là où M. Leterme a échoué. Mais définir les "critères d'ancrage" exige de savoir à qui ils s'appliquent. Or le gouvernement se dit incapable de chiffrer le nombre de personnes régularisables. Les estimations vont de 20 000 personnes, du côté flamand, à 80 000 selon des sources francophones. "La grande opération de régularisation a eu lieu en 2000-2001", souligne de son côté le premier ministre. Sous-entendu : il n'ira pas au-delà. On estime que, à l'époque, 30 000 dossiers avaient été acceptés, soit 50 000 à 70 000 personnes.
La deuxième vague de régularisation
Clandestins La Belgique (10,6 millions d'habitants) compterait, selon les estimations, entre 80 000 et 150 000 clandestins. L'année 2001 avait vu la régularisation de 30 000 dossiers, soit de 50 000 à 70 000 personnes.
Nouveaux arrivants En 2008, quelque 12 200 demandes d'asile ont été enregistrées. Elles émanaient essentiellement d'Afghans, d'Irakiens, de Russes, deTchétchènes, de Kosovars et de Guinéens. Depuis le 1er janvier 2009, environ 1 000 personnes ont quitté le pays, dans le cadre d'un programme mis au point avec l'Organisation internationale des migrations.
L'opinion Une enquête officielle publiée en mars 2009 a indiqué que 6 Belges sur 10 étaient hostiles à l'octroi de droits aux illégaux et 4 sur 10 leur dénient ces droits, même s'ils travaillent.
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