L’affaire de Mirta Palma, Equatorienne sans-papiers, a été rendue publique pour influencer les autorités. En vain, selon ces dernières
En quelques jours, Mirta Palma a fait la une de24 heures et du Matin. Cette femme équatorienne sans-papiers, victime du médiatisé accident de voiture de Bel-Air à Lausanne le 26 juin dernier, vivait dans la clandestinité depuis sept ans. Découverte à la suite de l’accident, elle a reçu l’ordre de quitter le pays au plus tard le 15 septembre prochain. Sans tarder, son avocat, Jean-Michel Dolivo, a informé le quotidien 24 heures de la situation afin de sensibiliser l’opinion publique. Alors même qu’aucune démarche auprès du Service de la population n’avait encore été faite.
Que ce soit pour Mirta Palma, Adem Salihi à Bassins, Fahad Khammas, héros du film La Forteresse, ou encore les jumelles Comagic à Zurich (lireici), les différents comités de soutien aux sans-papiers utilisent les médias pour faire pression sur les autorités. Cette stratégie est-elle efficace? «Des familles ont été régularisées grâce à une bonne couverture dans la presse et à des pétitions. Si on parle d’immigration d’un point de vue général, c’est abstrait pour la population. Personnaliser la situation de Mirta Palma ou des autres sans-papiers permet de rallier des personnes qui au départ auraient pu nous être défavorables», explique Christophe Tafelmacher, avocat et membre du collectif vaudois de soutien aux sans-papiers.
Un avis que partage Jean-Michel Dolivo, également membre du collectif: «C’est un soutien important. Les circonstances nous ont poussés à répondre de cette manière. Jamais nous n’aurions pensé que les autorités auraient le culot et la brutalité de lui donner cette notification alors qu’elle est encore traumatisée par son accident.»
Cette stratégie de l’urgence ne fait pourtant pas l’unanimité. Pour Pierre Imhof, directeur de l’Etablissement vaudois d’aide aux migrants, la surmédiatisation est à double tranchant. «Etre connu peut être négatif. Dès l’instant où les autorités ont pris connaissance d’une situation, elles doivent entamer une procédure qui peut déboucher sur un renvoi. Mais cela peut aussi aboutir à une régularisation», concède le directeur.
La carte de l’émotionnel
Pour les autorités, qu’il y ait médiatisation ou non, la décision finale doit être objective et éviter de transgresser le principe d’égalité de traitement. «Certains pensent qu’avec la pression le traitement du dossier sera plus clément et qu’il mènera à une régularisation. Alors que pour l’administration, cela complique la prise de décision. C’est difficile à assumer sur le plan émotionnel. Nous parlons de vies humaines et de leur avenir. Quand il faut trancher, cela n’est jamais simple», avoue Andreane Jordan, secrétaire générale du Département de l’intérieur du canton.
Pour Henri Rothen, chef du Service de la population du canton de Vaud (SPOP), les groupes de soutien jouent la carte de l’émotionnel alors que l’administration a un cadre légal à respecter. «Nous passons toujours pour les «méchants» alors que nous devons appliquer des lois votées par le parlement et le peuple. Une situation rendue publique n’a pas plus de raison d’être régularisée qu’une autre, restée anonyme. Les groupes de soutien personnalisent les dossiers pour émouvoir. Nous ne sortons jamais gagnants de cette sorte de rapport de force émotionnel», admet le chef de service. Dans le domaine des permis dits humanitaires, le rôle du SPOP est de donner un préavis à l’Office fédéral des migrations, à qui appartient la décision finale de régularisation ou de renvoi.
Berne peut dire «non»
Contrairement à Jean-Michel Dolivo, Nicolas Mattenberger, avocat et élu socialiste au Grand Conseil, ne veut pas utiliser les médias comme premier recours. «Cela peut avoir des répercussions négatives sur le dossier. Cela n’a pas aidé Adem Salihi, à Bassins. Dans son cas, les autorités ont certainement voulu faire un exemple et monter la fermeté de l’Etat. Finalement, Adem Salihi a trouvé la solution en se mariant. Beaucoup de mes clients ont été régularisés sans que leur histoire soit sortie dans les médias», constate le député socialiste.
Pour lui, le problème est à Berne. «Même quand le canton donne un avis favorable pour un dossier, Berne peut dire «non». Il arrive que je défende deux dossiers très similaires et que l’issue ne soit pas la même. Tout dépend de la personne qui traite le dossier», explique Nicolas Mattenberger. Pour lui, le canton garde toutefois une marge de manœuvre: «Quand on parle d’enfant, cela touche. Même si une famille est refusée au niveau fédéral, c’est le canton qui doit appliquer la décision. Ce n’est pas facile d’aller chercher les gens chez eux pour les mettre dans l’avion. Dans ces cas-là, comme pour Mirta Palma, la médiatisation peut être efficace. De toute façon, elle n’a plus que ce choix maintenant que les autorités l’ont dénoncée.»
1 commentaire:
Henri Rothen, chef du Service de la population du canton de Vaud
Vous n'etes pas des mechants, mais la verité c'est vous qui faite le mechant.si la loi permet à une personne bien intégré,aucune poursuite et probleme avec la police pourquoi cherchez d'autre argument pour mettre le batton dans les roues.
les lois voté ne mettent pas des limites, mais vous qui fabriqué les limites pour ses pauvres gens.L'ODM et les cantons ont un appareil qui fabrique les rejets et les refus express.si nous appliquons exactement les lois de notre pays nous aurons pas des problemes avec les etrangers en general.
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