Un camp de militants altermondialistes s'est installé quelques jours dans la ville pour dénoncer les politiques migratoires.
«On est là pour dire notre refus des politiques migratoires actuelles, notre volonté que les frontières soient abolies et notre engagement pour la libre circulation des personnes», résume Meriem, «membre» du réseau No Border (lire leur manifeste ici).
Un argumentaire bien rodé et une organisation efficace caractérisent les participants de ce camp altermondialiste installé à Calais jusqu'au 27 juin (pour les suivre sur Twitter c'est ici). Un lieu de débats, de rencontres autour de la question des migrations, dans un lieu hautement symbolique.
Ils seraient une petite centaine selon des témoins sur place, 250 selon Meriem.
Des centaines de migrants en transit
A l'origine de cette initiative, des activistes du réseau européen No Border, spécialisé dans ce type d'installations. Le choix de Calais n'est pas anodin. En effet, c'est un lieu de passage obligé pour les migrants dans leur route vers l'Angleterre.
Depuis la fermeture du centre de Sangatte en 2002, des centaines de personnes passent par la ville et s'y installent dans des conditions extrêmement précaires en attendant de passer la Manche (lire un article sur le sujet de France Terre d'Asile ici).
Les migrants sont d'ailleurs invités à partager pendant ces quelques jours la vie du camp. Au risque, comme le note un militant associatif calaisien, de faire naître des désillusions. «La notion de camp est associée à Sangatte dans l'esprit des migrants. Certains nous ont dit qu'ils espéraient obtenir des papiers en rejoignant ce campement», a-t-il confié à Youphil.
Calais en état d'alerte
L'événement donne lieu à un déploiement colossal des forces de l'ordre. Quelques 2000 policiers ont été mobilisés pour faire face à l'arrivée de ces militants, connotés extrême-gauche. La ville est placée en situation d'alerte. Ainsi, pendant une semaine, pas question d'acheter de l'alcool dans les supermarchés ou de l'essence en bidon.
Les associations d'aide aux migrants qui travaillent à Calais n'ont pas souhaité s'associer au camp No Border. «Ces militants prônent la suppression des frontières et la libre circulation des personnes. Ce sont des thématiques qui ne sont pas les nôtres», explique Vincent Lenoir, de l'association Salam (notre article sur le procès d'un des membres de l'asso ici). Mais individuellement, les adhérents et les salariés de l'association iront peut-être faire un tour du côté de la rue Normandie-Niemen où sont installés les No Border.
Le point d'orgue du rassemblement est prévu samedi 27 juin, avec une grande manifestation à laquelle un certain nombre d'organisations politiques et syndicales se sont associées (par exemple Terre d'errance). Et à partir de la semaine prochaine, le camp devrait être démonté. Seuls resteront les migrants.
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