jeudi 14 mai 2009

A Aigle, la Fête des couleurs se mue en festival du monde

Le rendez-vous estival organisé dans le quartier de la Planchette reste un modèle d’intégration. Rendez-vous les 3 et 4 juillet prochain pour la 9e édition.

KARIM DI MATTEO (TEXTE) CHANTAL DERVEY (PHOTOS), pour 24 Heures

Pour de nombreux étrangers, la Fête des couleurs de la région d'Aigle constitue un pas important sur la voie d'une intégration en douceur. Aigle, le 6 juillet 2008. Photo Christian Gauthey

«Je considère la Suisse comme mon propre pays et Aigle comme ma ville.» En dix ans, Ster Omar n’a jamais perdu une seule seconde sur le chemin de l’intégration, depuis son arrivée dans le Chablais, à Leysin puis à Aigle.

Dans ce processus, la Fête des couleurs a joué un rôle déterminant. Dès l’an 2000, la jeune Kurde de Syrie, alors âgée de 12 ans, devient bénévole dans l’organisation de l’événement multiculturel du début de l’été, qui vivra sa neuvième édition les 3 et 4 juillet prochain. Il ne faut qu’une année à la gamine d’alors pour apprendre le français. Et voilà trois ans qu’elle est présidente de l’association AMIS, qui tente de faciliter le quotidien des migrants dans le quartier de la Planchette, dont sept habitants sur dix sont d’origine étrangère.

Cheville ouvrière de la manifestation, Serge Paccaud préfère le nom «festival du monde» à Fête des couleurs: «Parce que c’est devenu plus qu’un rendez-vous de quartier. Le public et les bénévoles viennent d’horizons bien plus larges. Et la qualité des concerts et des animations a augmenté (lire ci-dessous).»

Bira Costa peut lui aussi témoigner du pouvoir d’intégration de la fête. Dès son arrivée, en 2004, le Brésilien trouve dans l’équipe de Serge Paccaud et du Service communautaire de la Planchette une bouée de sauvetage bienvenue. Et avec elle des cours de français et un nouveau sens à ses journées. Depuis, le Lausannois de 46 ans est l’un des bénévoles les plus fidèles. «Beaucoup des choses que je sais sur la Suisse, c’est là que je les ai apprises. Et il arrive que je croise des personnes que j’y ai rencontrées.»

Intégration par les papilles

Pour sa part, Fatima Chambovey n’a jamais participé à la Fête des couleurs, en vingt-cinq ans de vie aiglonne. C’est via un stand de spécialités portugaises, et en compagnie de sa nièce Isabel Guerreiro, qu’elle s’apprête à combler cette lacune. «Nous voulons montrer ce qui se fait de bon chez nous. Les Portugais sont nombreux dans la région et plusieurs se sont étonnés que la nourriture de leur pays ne soit pas représentée.» Compte tenu du tour du monde gustatif auquel la Fête des couleurs a déjà habitué son public, les gourmands peuvent d’ores et déjà se lécher les babines.

LE PROGRAMME Animations tous azimuts, cortège et une nouveauté «cinéma»: le menu détaillé est consultable sur www.planchette.ch

Avec quelques moments forts:

Films du monde, au cinéma Cosmopolis du 24 au 30 juin: la nouveauté. Projections de films du monde. Programme en préparation.

Le cortège, vendredi 3 juillet dès 13 h 30: plus de 400 élèves costumés accompagnés d’artistes de rue.

Junior Tshaka and Friends, le vendredi, 20 h: entre reggae et chanson française. Le véritable soleil du festival.

La compagnie La Déroute, le vendredi, 22 h: danse, théâtre et chants du monde sont au programme de la comédie musicale Ephémère.

Le Band Eben-Hézer, samedi 4 juillet, 17 h: un handicap ne signifie pas que le talent n’est pas au rendez-vous. Les quelque 25 reprises de ces membres du centre de loisirs de la fondation le prouvent.

Le chanteur K, en version trio, le samedi, 20 h: la tête d’affiche. Le chanteur romand sera accompagné par deux compères.

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